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Conseil municipal du 14 oct 2016 (3)

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22 octobre 2016
Alain Lipietz

Convergence le Bohellec / Cordillot sur l’urbanisme

Après l’école et le sport, le Conseil municipal entre dans une suite de batailles qui illustrent à la fois la fragilité de la majorité le Bohellec–Obadia-Vidal et le ralliement de la droite à la politique de bétonnage de l’ancienne majorité Cordillot.

Foot-salle, culture, police : drôles de votes

Débat sur le reliquat de subventions aux associations, dont le budget est alloué tout au long de l’année en fonction des projets. Quatre initiatives sont examinées, dont AlimenTerre, qui émarge à deux lignes de crédit différentes : à la fois expo d’artistes plasticiens, et série de conférence et expériences gastronomiques. Ce qui lui vaut une vive attaque de Ph. Vidal et d’une partie de l’opposition.

Monique Lambert-Dauvergne monte au créneau, avec un chaleureux éloge du travail de l’association d’artistes Art&Motion qui a organisé ce grand événement, à la fois artistique et instructif, dans Villejuif. Elle raconte le succès des débats et performances du samedi précédent.

Vote unanime « Pour », à l’exception de Ph. Vidal qui s’abstient.

Par contre, la grosse subvention demandée par un des deux clubs de foot-salle, le Villejuif City Futsal pour un stage à… Kuala-Lumpur, Malaisie, nation pas spécialement reconnue pour sa compétence en foot-salle, suscite un fort scepticisme. Faute de comprendre de quoi il s’agit, on ne vote pas contre, mais une majorité s’abstient (les oppositions… plus le groupe Vidal).

Un vote « technique » sur la police municipale : comme d’habitude, nous soutenons, la droite aussi, la gauche s’abstient sauf le MRC qui en rajoute dans l’enthousiasme…

Urbanisme : les renversements d’alliances

Nous entrons dans toute une série de votes sur l’urbanisme. On avait vu depuis l’affaire de la ZAC Campus Grand Parc une nouvelle convergence inattendue, qui va se confirmer entre la droite et la « vieille gauche ».

- La droite et le groupe Vidal se sont fait élire avec nous sur un programme de modération de la densification de la ville que l’ancienne équipe Cordillot voulait imposer aux Villejuifois. Au début, le maire rencontrait les promoteurs avec l’adjointe à l’urbanisme (Natalie Gandais) et se montrait très ferme : « R+4 , pas plus ! ». Ça n’a pas duré longtemps. Tant que les écologistes étaient dans la majorité et Natalie adjointe à l’urbanisme, ils ont réussi à faire adopter un PLU nettement plus « doux », le 16 décembre 2015. Mais ce jour-là, les groupes de droite (Vidal compris) essayaient aussi de nous évincer du « T12 », fissurant ainsi l’Union citoyenne, et ils acceptaient les diktats de la Sadev, l’aménageur qui tient les ZAC de Villejuif. Trois semaines plus tard l’Union citoyenne explosait… sur une affaire de favoritisme immobilier !

-  Les socialistes villejuifois avaient alors salué cette conversion (pas très inattendue !) de la droite au bétonnage de Villejuif. Le Schéma directeur de l’Ile de France, adopté du temps où ils en détenait la présidence, couvre en effet Villejuif de « pastilles rouges » (secteurs où la population doit augmenter d’au moins 15%). Ils sont aujourd’hui les principaux défenseurs de la Sadev.

-  En revanche le PCF s’était divisé : Mme Cordillot et Mme da Silva restant inconditionnellement fidèles à la Sadev, traditionnellement dirigée par le PCF, tandis que F. Perillat votait contre, entrainant parfois ses deux autres collègues. Malheureusement, aujourd’hui, seules les deux premières sont là pour voter (Mme Khadri, qui attend un heureux événement, n’a fait qu’un bref passage).

-  Même division dans le groupe Parti de Gauche – MRC : le MRC (M. Badel) est « constructiviste », l’élue du Parti de Gauche, Gaëlle Leydier est plus proche des écologistes.

Le quartier Aragon

Il s’agit de confier à un bureau d’étude l’aménagement du carrefour Aragon, autour de la nouvelle gare… sans consultation des habitants.

Intervention de Natalie Gandais :

« Monsieur le maire, vous proposez d’approuver les modalités de réalisations et le financement d’une étude urbaine sur du pôle d’échange de la nouvelle gare Aragon. Il est parfaitement clair qu’une telle étude est nécessaire si on veut espérer de la cohérence urbaine autour de la gare.

Toutefois, nous avons les plus grandes interrogations sur le contenu de l’étude tout comme sur manière dont la ville de Villejuif entendrait piloter cette étude et en assurer la maîtrise d’ouvrage. C’est important parce que l’étude vaut 100 000 euros et parce que les périmètres mentionnés, 500 m autour de la gare pour l’étude, et 300 m pour les aménagements sont très importants

Page 6, le contenu de l’étude est peu compréhensible, et ne mentionne pas du tout le projet urbain autour de la gare ni même le schéma d’aménagement du pôle évoqué dans le texte de présentation au conseil.

Et page 7, il est précisé qui compose le « comité de pôle » qui assurera la gouvernance de l’étude, quels sont les différents acteurs mentionnés dans le texte de présentation : la Ville (qui pilote), le STIF, Ia SGP, et les représentants de l’État, la région, les autres collectivités territoriales. Il manque les modalités de la concertation avec les habitants, les riverains, les associations de quartier, les usagers des transports

Page 17, 18 et 19, le compte-rendu du Copil du 22 juin avec la liste des participants : pas d’architecte ni d’urbaniste… Tandis que pour la ville, nous avons le maire et monsieur Carvalho… Il est donc à craindre que l’immense secteur de 500 m autour de la gare Aragon, cette entrée de ville, soit aussi ratée que les aménagements de la rue Lebigot.

Refusant que des aménagements aussi décisifs soient conçus sans concertation avec les riverains et les usagers, nous voterons « contre »

Le maire fait semblant de ne pas comprendre et rappelle qu’il y a un comité de suivi du chantier de la gare (alors que là on parle ici des aménagements futurs, jusqu’à 500 mètres de la gare !

Le PS et le PCF font bloc avec la droite, G. Leydier (PdG) et M. Badel s’abstiennent.

Les « Projets Urbains Partenariaux »

C’est quelque chose que nous avions particulièrement poussé en début de mandat : faire payer les équipements publics (notamment les écoles) par les promoteurs importants. Quatre PUP sont soumis au vote aujourd’hui. L’un est satisfaisant. Les autres posent un problème général et des problèmes particuliers : on s’abstiendra ou on votera contre.

Natalie Gandais pose le problème général :

Nous n’avons pas reçu les documents promis lors de la 2e commission. Les rapports que nous avons entre les mains ne mentionnent pas les logements sociaux, pourtant il y en aura 25 % dans les 3 plus grands, comme prévu au Plan Local d’Urbanisme que j’ai fait voter.

Mais aucun des trois projets qui intègrent des logements sociaux n’a traité avec notre OPH. Je vous rappelle que nous avons en cours une importante opération de renouvellement urbain sur le secteur Lebon-Lamartine, que cette opération prévoit la démolition de 200 à 300 logements, et qu’il conviendrait avant de les démolir, de reconstituer l’offre dans le secteur diffus, comme nous nous y sommes engagés devant la CAVB pour obtenir le statut d’opération communautaire. Ces trois opérations étaient des occasions à ne pas manquer pour accueillir les familles voulant déménager de Lamartine !

Le renouvellement urbain a pour but d’instaurer de la mixité sociale. Si les logements démolis sont reconstitués non pas dans le diffus aux alentours du centre ville (comme ces 3 PUP) mais sur la parcelle appartenant à l’OPH qui jouxte la résidence Armand Gouret, on ne créera certainement pas un nouveau secteur de mixité sociale.

Le maire assure, mystérieux, qu’il a déjà une idée où mettre les logements reconstitués en dehors de Lamartine, et qu’il y aura de la mixité sociale… C’est cela, oui.

On passe au rapport sur le projet 55-59 avenue de Paris. Natalie précise :

« C’est moi qui ai dû signaler, lors de la 2e commission, que ce projet était situé en périmètre de voisinage du Quartier Politique de la Ville des Lozaits, et bénéficie donc de la TVA au taux réduit de 5%. C’est incroyable que le maire, qui a pris la délégation à l’urbanisme, ait ignoré ce périmètre. Cela montre à quel point il se soucie de faciliter l’accession à la propriété des classes modestes et moyennes de Villejuif. Bon, mais nous voterons pour.

D’autre part, je rappelle que l’OGIF, le bailleur de la résidence Beausoleil, est désireux de traiter des disfonctionnements de l’impasse des Mésanges située juste derrière ce projet, et qu’il faudrait que le promoteur le contacte.

En revanche :

« Concernant le projet sur le garage Ford, nous avons déjà exprimé notre hostilité à ce projet qui prétend bénéficier à des fins privées du déclassement de la rue Condorcet, une rue fréquentée par les très nombreux piétons qui sortent du métro pour gagner le centre-ville.
Nous voterons contre. »

Pour les deux autres projets (84 avenue de Paris et 3 Bd Maxime Gorki), nous nous abstenons, à cause du problème de relogement de Lamartine. Par contre, les élus de la liste Cordillot , qui ne souhaitent pas faciliter le relogement sur Villejuif des ménages désireux de quitter Lamartine, votent encore avec la droite.

À propos du projet « Ford » sur la rue Condorcet, Sophie Taillé-Polian (PS), chaleureusement approuvée par C. Cordillot, a cette phrase délicieuse : « Nous sommes contre la privatisation de la rue Condorcet, mais nous voterons pour ces 4 PUP, par amour de la procédure de PUP. ». Les militant-e-s socialistes du quartier nord, venu-e-s en compagnie des militantes écologistes à la l’enquête publique pour s’opposer à l’opération « privatisation de la rue Condorcet » en faveur d’un promoteur, apprécieront.

De vieux débats

Le PS, il est vrai a beaucoup à se faire pardonner par la procédure de PUP ! Il y a deux ans il nous reprochait de préférer la procédure de PUP à la procédure de ZAC. Le PUP est en fait, fiscalement parlant, une mini-ZAC, mais n’exproprie pas les habitants anciens. Tous les projets de ZAC ne sont pas d’intérêt général, tous les projets de PUP ne le sont pas non plus…

Mais sur ce point, le front des partis traditionnels de droite et « de gauche » en faveur des promoteurs s’est reconstitué contre les écologistes.

Ce n’est pas nouveau, ça date des années 70… Dans toute la France, dans toute l’Europe, face à la restructuration autoritaire de quartiers populaires, des associations de quartier ou de villes étaient apparues. Elles furent à l’origine des grandes associations de défense de l’environnement, comme des parti verts, en Allemagne, en Turquie comme en France et en Espagne…

A Villejuif, ce fut Villejuif Autrement contre le comportement de la Sidéco devenue Sadev sur les ZAC Pasteur, Guipons, Centre-Ville, puis de L’Avenir à Villejuif contre les ZAC Aragon et Campus Grand Parc. La droite et le centre ont fait mine, en 2013-2014, de se joindre au mouvement pour se faire élire : ce furent les listes le Bohellec, Harel/Obaldia, Vidal. Nous avons fait alliance avec ces listes, ce qui a permis d’écrêter de 10 mètres de haut, partout, le Plan Local d’Urbanisme de Mme Cordillot et de préserver quelques espaces verts de la frénésie de la Sadev.

Ce n’est pas un hasard si la rupture s’est faite avec les groupes le Bohellec-Obadia-Vidal, en décembre 2015 et janvier 2016, justement sur des problèmes immobiliers...

****

Le compte-rendu du conseil municipal du 14 octobre 2016 est en quatre parties… en commençant par la fin !

(1) Deux heures et demi du matin : le maire vire le Directeur Général des Services

(2) Sports : la droite mise en échec

(3) Convergence le Bohellec/Cordillot sur l’urbanisme

(4) L’écologie, ça commence à bien faire ?.

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