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30 avril 2015
Alain Lipietz

La station Gustave Roussy et le Parc des Hautes Bruyères : où en est-on ?

La présentation aux élus du projet de station de métro « Grand Paris Express » par la Société du Grand Paris a été l’occasion de confirmer les compromis qui se dessinent à Campus Grand Parc… et le chemin qui reste à parcourir.

La station Gustave Roussy est creusée au point culminant de Villejuif, alors que la ligne 15 (« Rouge » ) doit passer sous la Bièvre pour rallier Arcueil-Cachan. Elle est donc très profonde (70 mètres). Elle est en outre le lieu d’une correspondance avec la ligne 14 (« Bleue ») qui sera prolongée dans la foulée depuis les Olympiades vers Orly.

Cette station a été confiée à l’architecte Dominique Perrault. L’idée était de créer un puits de lumière jusqu’au fond ! L’architecte ouvre ce puits par deux anneaux superposés et un peu décalés. Le résultat nous semble magnifique :

Mais incidemment les images et plans fournis par la Société du Grand Paris (maître d’ouvrage de cette station) nous font mieux percevoir ce que projette actuellement l’aménageur de la ZAC Campus Grand Parc, la Sadev. Globalement, ces plans confirment ce que nous avions compris d’après la maquette commentée ici.

Le point essentiel est la confirmation du « perdu / sauvé » en termes d’espaces verts.

Ce qui est perdu, c’est le Nord-Ouest du Parc. Ce n’est pas dû à la station de métro ! Voici l’emprise de celle-ci sur la photo aérienne fournie par le Val de Bièvre :

On voit que la station « écrase » l’entrée nord du Parc des Hautes Bruyères et les jardins aromatiques, mais bon, le métro, on l’a voulu… En revanche elle ne touche pas à la partie nord-ouest du Parc qui s’étend devant la Redoute, entre l’ancien terrain de golf et le grand trou (« Jardin du silence »). Cet espace est actuellement à moitié aménagé en allées et pelouses, l’autre moitié en terrain d’aventure où l’on prévoyait un poney-club.

Et voici le plan fourni par le SGP. Tout cet espace nord-ouest, appelé « Lots D2 et D3b », est livré à la promotion immobilière pour un restaurant universitaire (lot D3b) et une résidence immobilière (en orange). Avec des « pieds dans le parc », ce ne sera pas des HLM…

Cliquez ici pour voir le plan en plus haute définition :

On retrouve là une tendance générale, dénoncée dans le reste du Val de Marne : les espaces verts sont sacrifiés aux promoteurs, sous prétexte de crise du logement, comme si les habitants de nos banlieues populaires n’avaient pas droit, comme dans la banlieue Ouest, à leur quota d’espaces verts et de parcs. C’est ce qu’on appelle les « inégalités environnementales. » : personne ne se risquerait à amputer le Parc de Sceaux ou le Parc de Saint-Cloud au nom de la crise du logement ! Mais Villejuif est une ville populaire, les prolos ne font pas de jogging : allons-y !

Comme ce point fait déjà l’objet d’une bataille de plusieurs années (voir "La longue guérilla pour sauver le parc des Hautes Bruyères), nous avons du moins « gagné » une première compensation, confirmée par ce plan : la moitié ouest du Terrain des Maraichers, au sud de l’Avenue de la République, à gauche de la nouvelle rue qui prolongera l’avenue de l’Epi d’Or jusqu’à l’entrée sud du parc, plus un délaissé au sud des jardins familiaux.

Ce qui nous permet d’’atteindre deux de nos objectifs écologiques de la campagne municipale : la continuité du "corridor vert" protégeant Villejuif sur toute la longueur de son contact avec l’autoroute, et l’interdiction de construire des logements dans la bande de bruits et de particules cancérigènes (contrairement aux plans 2014 de la Sadev et du PLU-Cordillot). Par ailleurs, nous avons demandé deux groupes scolaires supplémentaires, qui figurent sur le plan avenue de la République et avenue du Pt Allende.

Le compte n’y est pas ? Non. Alors que le SDRIF dit que cet espace vert stratégique doit être "préservé et agrandi", nous avons perdu le nord, le nord ouest, et la moitié du terrain des Maraichers, plus l’ancien terrain de golf (que nous n’avons jamais espéré sauver). C’est pourquoi nous lorgnons des prolongements au nord du parc, vers les château d’eau et au delà, vers le « terrain Rameau » (où nous verrions bien mettre chevaux, chèvres, ferme, club équestre, etc.)

Voici donc ce que cela donnerait selon une « vue d’artiste » (à gauche : la Redoute avec la « fac de pharmacie », à droite : les châteaux d’eau, au milieu : la station de métro devant Gustave Roussy.)

On est tout de suite interloqué par cette barrière d’immeubles de grande hauteur, genre Paris-13, dont 3 tours de 25 étages beaucoup plus hautes que les châteaux d’eau, aussi haute que l’immeuble "Goldorak" de l’Institut Gustave Roussy. Ce visuel ne tient aucun compte de l’orientation du futur PLU de Villejuif… qui exclut les immeubles de plus de 21 mètres.

C’est la raison pour laquelle la Communauté d’Agglomération du Val de Bièvre nous a demandé de modifier notre Plan d’Aménagement et de Développement Durable et d’insérer la notion que "des hauteurs plus importantes pourraient se dessiner là où l’environnement est dejà construit en hauteur"...

Celà renvoie aussi aux bizarreries sur le nombre de logements prévus dans la ZAC Campus Grand Parc : 1720 selon le Contrat de développement Territorial, seul texte signé entre l’État et « nous », 4200 selon une certaine compréhension du discours de la Sadev, 2900 selon des compromis plus récents.

Autre problème (mais qui regarde plutôt le conseil départemental) : la « coulée verte Bièvre-Lilas », selon le plan, se réduit, au nord du parc, à une piste cyclable bordée d’arbres sur l’Avenue du Pr Allende vers Arcueil, et une autre, au sud, dans l’avenue de l’Epi-d’Or. Or une coulée verte, c’est d’abord un "espace vert protégé en zone urbaine", couloir de biodiversité, permettant la migration des espèces sauvages…

Ne vaudrait-il pas mieux faire passer la coulée verte par le sud de la Zone d’activité de l’Epi d’Or ? Et au nord, ne serait-il pas mieux de chercher des connexions entre : le nord du Parc, les « Jardins du Belvédère » (les châteaux d’eau) , le parc du 8 mai, le terrain Rameau, jusqu’à la Maison de l’Environnement du Val de Bièvre et au Parc du Coteau de Bièvre à travers le petit quartier pavillonnaire et par dessus l’autoroute ?

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