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27 septembre 2018
Alain Lipietz

Police - Justice : l’étau se resserre sur F. le Bohellec

Les innombrables « affaires » judiciaires du maire commencent à se concrétiser. Contrairement aux apparences, justice et police ne dormaient pas.

Nous vous informons régulièrement, depuis plus de deux ans, des plaintes et signalements à la Justice qui s’accumulent contre les délits du maire et de son équipe. Mais comme rien ne filtre des suites données par la justice et la police, le maire peut affirmer sans rire qu’« il n’y a aucun contentieux judiciaire contre lui. »

Nous essayons de construire un tableau récapitulatif, mais c’est difficile car la liste s’allonge de semaine en semaine : on s’y perd ! Les événements de ces derniers jours nous obligent à faire un petit bilan provisoire.

Quelques affaires du maire

D’abord, il faut rappeler que le maire a déjà été condamné plusieurs fois… par le Conseil des Prud’hommes, ou, sous la menace d’une condamnation, il a dû transiger. Les Prud’hommes sont la justice la plus rapide.

Beaucoup plus lente est la justice pénale, encore plus lente la justice administrative, tant les procureures et tribunaux de banlieue manquent de moyen. On peut accélérer la justice par la procédure de référé. Le maire a ainsi obtenu du Tribunal administratif, en plein mois d’aout, l’expulsion de la Bourse du Travail grâce à plusieurs faux en écriture publique. Mais, découvrant la supercherie, la Cour administrative d’appel a annulé cette expulsion et condamné le maire à une amende. Le procès pénal du maire pour faux en écriture reste à faire, « aux Assises », selon Mme la sous -préfète : pas demain la veille…

Mais souterrainement le travail se fait du côté de la police. Par exemple l’enquête au long cours de la Brigade financière de la Préfecture de police sur le scandale de la Halle des Sports se poursuit. Plus spectaculairement :

-  Le président de l’OPH (Office des HLM de Villejuif), Elie Yebouet, homme-lige de F. le Bohellec et par ailleurs vice-président du Territoire Grand Paris Seine Bièvre, a été entendu par la police en juin. S’agit-il de la cession de l’OPH au Territoire ? Un rapport commandé par l’OPH à un organisme indépendant a été « caviardé » avant d’être présenté au Conseil d’Administration, parce qu’il relevait de graves risques d’incendie dans plusieurs bâtiments OPH. Natalie Gandais avait au préalable été écartée du CA de l’OPH par le maire et le président (communiste) du Grand Orly Seine Bièvre. Pour nous, ce caviardage est d’abord un délit de « mise en danger de la vie d’autrui ». La police s’intéresse plutôt à la dimension « escroquerie ».

-  Le maire lui-même a été entendu jeudi 20 septembre par la police pendant des heures. Il a tant d’affaires en cours qu’on ne sait pas pour laquelle. Il semble que cette fois ce soit suite à plusieurs plaintes pour harcèlement de la part de salarié.e.s de Villejuif. Affaires à ne pas confondre avec la plainte en diffamation du syndicat CGT contre un communiqué de 17 élus de la majorité municipale. Ils avaient publiquement dénoncé les agents de Villejuif et leurs syndicats, dans un texte publié sur le site de liste du maire, repris par Le Parisien. Ce texte visait à durcir la « chasse aux sorcières » dans le personnel municipal.

Le procès contre le "torchon des 17" a eu lieu cette semaine (voir le compte-rendu du Parisien). Jugement rendu le 6 novembre prochain.

Le maire a feint de se désolidariser des 17 signataires, mais la police aurait dorénavant entre les mains un écrit du maire appelant à obtenir le départ d’un certain nombre de personnes, une « liste noire » : principalement des déléguées du personnel.

La chasse aux sorcières demandée par le maire est totalement illégale et très dangereuse : elle implique de pousser loin le harcèlement et les rumeurs les plus ignobles pour obtenir la démission d’un salarié « ciblé », ce qui peut conduire, comme à France-Telecom, à des dépressions voire des suicides (voir ici un cas concret). Le premier Directeur général des Services nommé par le maire, B. Salzenstein, a refusé de l’appliquer, ce qui a entrainé son licenciement sous des prétextes ridicules.

Les oppositions doivent-elles démissionner ?

C’est à cette occasion (le « torchon des 17 ») qu’est apparue une première fissure entre certains membres de la liste VNV de Philippe Vidal, partie prenante à l’Union citoyenne de 2014 et qui avaient soutenu le maire avec vigueur dans le scandale de la Halle de sport, votant pour l’éviction des élues de L’Avenir à Villejuif. Mais la plus grande partie de cette liste VNV a ensuite pris parti pour le maire, une élue (Anne-Lise Boyer) ayant au contraire rejoint très tôt L’Avenir à Villejuif. Un an plus tard, seuls Ph. Vidal et P. Nunes (sur les 7 élus initiaux de la liste VNV) rejoignaient l’opposition, formant le groupe En marche (macronien).

Ce qui nous amène à répondre à la question qui nous est posée par certains Villejuifois et Ph. Vidal : « Mais pourquoi ne pas démissionner en bloc pour contraindre le préfet à de nouvelles élections ? ». La réponse est simple : parce que les élus d’opposition ont fait le calcul que cela ne suffirait probablement pas, on ne pouvait donc pas courir le risque de laisser le maire sans opposition. Car chaque démissionnaire est remplacé par un candidat de la même liste de second tour de 2014, à qui il faut demander de démissionner aussi. Il faut que, au final, UN TIERS du conseil municipal ne soit plus pourvu quand les listes ont épuisé toutes leurs « queues de liste ».

Nous nous sommes réunis, toutes les oppositions, au début de l’été, pour voir si c’était possible. JF. Harel, dont une bonne partie des élus restent dans la majorité de F. le Bohellec, n’était pas très sûr de sa « queue de liste ». Ni la liste de Mme Cordillot, PCF et PS, échaudée par l’éclatement de leurs partis et par le cas de M. Badel qui a vendu sa voix au maire contre un emploi fictif de conseiller délégué. Et ne parlons pas de la liste Front National. Nous, L’Avenir à Villejuif sommes à peu près sûrs des nôtres (Sylvie Thomas a déjà démissionné et derrière elle S. Bachelier). Seul Ph. Vidal affirmait haut et fort que tous ses « queues de liste » à lui démissionneraient. Mais comme 4 sur 7 de ses élus sont déjà passés du côté du maire, assumant toutes les turpitudes qu’on lui reproche, personne ne l’a cru.

Mieux vaut donc rester au poste où les électeurs nous ont envoyés, pour les défendre, même si c’est éprouvant.

Surtout, pour nous L’Avenir à Villejuif, la question n’est pas de « faire tomber le maire », mais de se mettre d’accord sur un projet municipal, pour sauver la planète de la crise écologique et résoudre la crise sociale, à la mesure de ce qu’on peut faire dans notre ville.

Donc : en attendant les élections, laissons faire la justice, travaillons à un projet, et surtout … travaillons dès aujourd’hui dans les associations pour sauver encore ce qui peut l’être malgré les coups que M. le Bohellec porte à notre ville, à sa jeunesse, à ses habitants, et à ses salariés.

***

Post scriptum

Le jugement du 6 novembre a condamné comme prévu le "torchon des 17". Mais ce ne sont pas les 17 signataires qui ont écopés ! C’est le malheureux responsable du site du groupe de M/. le maire (qui avait publié le "torchon") qui se trouve condamné. Nous pensons qu’il n’y est pour rien et lui avons exprimé notre solidarité.

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