Accueil > Actualités > Sports : la droite mise en échec
Deux gros points à l’ordre du jour de cette rentrée : le sport et l’urbanisme. Plus le non-dit : le licenciement du DGS.
Le conseil municipal fait sa rentrée mi-octobre… Il n’y avait plus personne dans les services pour préparer la réunion de septembre, les cadres du service juridique ayant démissionné (comme plusieurs du service urbanisme : un quelconque rapport avec ce que le maire leur a fait assumer dans le scandale de la Halle des Sports ?) C’est donc le Directeur Général des Services qui s’y est collé, avec sa parfaite loyauté : le maire lui avait annoncé son licenciement en juillet ! Licenciement qu’il doit légalement annoncer devant le conseil municipal. On vous a déjà raconté comment ça s’est fini, à 2 h 30 du matin…
A l’ordre du jour : le sport, et plein de décisions d’urbanisme, ainsi que le rapport sur la rentrée scolaire. Dans le public, on a donc principalement le mouvement sportif , les résidents menacés par les projets du maire, plus des salariés ou ex-salariés de la Ville venus soutenir moralement leur DGS bien-aimé.
Avant même le début du Conseil, Laurence Loudière, maire-adjointe aux Ressources humaines, explique l’incident du mois dernier : oui elle quitte VNV, le groupe de Ph. Vidal (adjoint aux Finances), oui elle reste dans la « majorité ». « Entre Finances et Ressources humaines, explique-t-elle, c’est toujours compliqué ! » Elle confirme ainsi que, comme l’expliquent les syndicats, une grande partie des problèmes des agents vient de la politique financière de Ph. Vidal. Elle ajoute qu’il était très difficile de s’entendre dans le groupe VNV.
Le maire annonce que A. Lecavelier quitte aussi le groupe Vidal et reste dans sa majorité. Le groupe VNV de Philippe Vidal est ainsi tombé de 7 élu-e-s à trois…
On passe à l’adoption de l’ordre du jour. Comme nous en avions convenu entre les oppositions, c’est le PS qui présente l’exigence de ramener le point sur la convention avec l’Office Municipal des Sports en début de conseil municipal, et pas à deux heures du matin. Surprise : le maire, qui s’y opposait la semaine dernière, accepte sans barguigner.
Ce n’est qu’une demi-surprise. Alerté par ce site, entre autres, le mouvement sportif s’est mobilisé, il est dans la salle. Difficile de lui dire : « Allez vous coucher , ça passera trop tard pour vous ! ». Mais aussi : il y a beaucoup d’absents parmi les élus ; ceux des oppositions n’ont qu’à se lever pour qu’il n’y ait plus le quorum. Une tactique qu’ils ont efficacement utilisée en juin dernier. Le maire est coincé.
Il s’agit de la liste des décisions que le maire prend entre deux conseils municipaux sans en référer à celui-ci. Il doit néanmoins les lui présenter ensuite, et le conseil peut faire des observations.
J’interviens sur ce qui est présenté comme un « point d’information » en fin de liste : le 8 aout, contrairement à ce que le maire a dit à la presse en septembre, la Ville a payé à M. Serfati les 50 000 euros et des poussières que la justice l’avait condamnée à payer « solidairement » avec l’USV.
J’interroge : « Payer tout, alors que la justice demandait de payer « solidairement » (c’est à dire que la Ville et l’USV devaient se partager la condamnation), n’est-ce pas reconnaître que le maire était le seul employeur de M. Serfati, utilisait donc l’USV comme association transparente, et pratiquait une gestion de fait ? » Est – ce pour cela qu’il a menti à la presse et cherché à camoufler cette dépense, qu’il fait peser sur les contribuables ? Mme Cordillot repose les mêmes questions.
Réponse du maire : « J’étais en vacances, j’avais délégué ma signature, j’étais pas au courant. » A l’insu de son plein gré, donc.
Natalie Gandais interpelle le maire sur les travaux en centre-ville réalisés pendant les vacances, qui ont transformé le haut de la rue Lebigot en parking, où les vélos ne peuvent pas croiser les voitures, et le centre ville en « troisième cimetière de Villejuif » (selon les commerçants). Ce plan de rénovation n’a jamais été discuté en Conseil municipal ni concerté avec les habitants. Il ignore l’étude confiée à l’urbaniste Michel Cantal-Dupart, et surtout, il contredit ce qui a été explicitement voté, unanimement et avec enthousiasme, par le Conseil municipal, et présenté par J. Carvalho en contribution de la Ville à la COP 21 : le Plan Vélo !
Voici l’intervention de Natalie Gandais :
Cette fois le maire n’ose même plus répondre, c’est l’adjoint à la circulation (J. Carvalho) qui s’y colle : « Nous avons perdu de l’argent lors de la transformation de la Communauté d’agglomération du Val de Bièvre (qui paie les aménagement de la voirie) en T12 Grand Orly-Seine-Bièvre. On n’a pas pu faire ce qu’on voulait ; mais le reste sera fait en 2017. »
Ce qui ne change rien au fond : réaménagement raté du centre ville, sans concertation, sans vote du Conseil municipal, et en contradiction avec les projet qui faisait consensus après des mois de concertation, quand Natalie Gandais était première adjointe et déléguée à l’urbanisme… Qui donc a pris la place de Natalie pour cette délégation ? Un certain Franck le Bohellec MMlMMM.
Fadma Ouchard, adjointe aux écoles, présente un bilan de la rentrée scolaire, relativement satisfaisante.
L’opposition « canal historique » se félicite lourdement qu’on ait cette année ce bilan pas trop tard. Pour ma part, je ne comprends pas cette remarque ironique. Ce n’est évidemment pas la maire adjointe qui prépare ce bilan sur ses genoux, mais les services. Si les années précédentes ils n’ont pas pu le faire dès octobre, c’est que les deux premières années ils ont eu une rentrée plus compliquée (l’affaire des nouveaux horaires, etc).
Mme Ouchard souligne que le dispositif « Réussite scolaire » a pu être maintenu dans les groupes scolaires Joliot-Curie et Pasteur, désormais exclus du Réseau Éducation Prioritaire. Le maire regrette de ne pouvoir actuellement l’étendre à Paul-Vaillant-Couturier et Hautes-Bruyères. Il « reconnaît son erreur » sur la fermeture des ADL pendant les vacances et annonce pour janvier la présentation de l’étude prospective sur la démographie scolaire.
On constate en effet une certaine détente : moins d’inscrits en maternelles + primaires. Effet d’évitement de l’école publique, ou réel creux démographique à Villejuif (dans le Val-de-Marne au contraire la croissance est plus rapide que prévue ?
Ce qui entraine le débat sur les rumeurs de fermeture de la maternelle Karl Marx. L’association de parents d’élèves a demandé à nous rencontrer (Natalie Gandais et moi), on y reviendra à ce moment là.
Le débat se concentre sur les Nouvelles activités péri-scolaires : comme on a refusé les nouveaux rythmes scolaires du décret Peillon ( à la demande quasi unanime de la communauté scolaire, sauf dans une ou deux écoles) , on n’a plus droit aux subventions ministérielles. En revanche, on avait tenté (à l’époque de l’Union citoyenne) de renforcer les activités en Accueil de Loisir et à la pose méridienne. Mais selon les parents, il n’y a plus grand chose d’intéressant (nous ne pouvons le vérifier, ayant été virés des conseils d’école par la "nouvelle majorité" le Bohellec-Obadia-Vidal).
Nos maire-adjointes avaient pris deux initiatives pour renforcer l’offre de péri-scolaire : du coté artistique avec l’accueil de Môm’artre et le maintien d’une partie du Chêne (L’Horizon) à Villejuif, du coté sportif avec la création d’un centre équestre sur le terrain Rameau. Depuis que nous sommes partis, on n’en entend plus parler. Un peu l’impression que la droite se venge sur les enfants du conflit avec nous : elle supprime tout ce que nous avons pu défendre.
Il s’agit de voter la convention qui liera la ville à l’OMS. En l’absence du maire-adjoint en charge, M. Monin, c’est le maire qui la défend. Il confirme ce que nous craignions : la suppression de la commission paritaire Ville-OMS. Selon lui, elle n’est « pas possible juridiquement » (sic !).
J’interviens pour annoncer que nous voterons pour cette convention, car le mouvement sportif a réussi à écarter du Comité directeur M. Monin, qui en janvier dernier encore se présentait comme « dirigeant l’Office Municipal des Sports ». Et retarder ce vote signifierait la paralysie de l’activité sportive.
La convention est assez vague et sera précisée par deux autres conventions, la « convention d’objectif » , l’autre sur l’occupation de la Maison des Sports, avenue Karl Marx. C’est à ce moment qu’aura lieu le vrai débat.
Quels en seront les points clés ? Selon moi, il faudra discuter :
1. De la possibilité que plusieurs clubs concurrents pour le même sport se disputent les subventions et les créneaux d’utilisation des équipements. Je cite les cas du foot-salle, de la boxe et de l’athlétisme. Les statuts de l’OMS précisent qu’il pourra refuser l’adhésion d’un club « si l’activité sportive est déjà initiée, encadrée et enseignée dans une autre association affiliée à l’OMS. »
2. Si l’OMS est vraiment indépendante de la municipalité et liée à elle par ces 3 conventions, il faudra bien un lieu de rencontre partenarial, commission paritaire ou appelez-là comme vous voulez, pour arbitrer et répartir les subventions, comme c’est le cas avec la Commission paritaire des associations non-sportives. Il faut en effet que la Ville puisse assumer et débattre avec le mouvement sportif sa politique sportive (et pour ça il faudrait d’abord qu’elle en discute : l’équilibrage entre sports de loisir, scolaires et de compétition.) J’en profite pour saluer l’équipe féminine de Volley, qui joue maintenant dans la cour des grands et qui vient d’obtenir une grosse subvention du Conseil général.
D. Girard (PS) ironise : « Tout ça pour ça ! On ne voit pas bien la différence avec l’USV. En fait vous vouliez « chasser les cocos » ! ». Mais il s’inquiète d’un article des statuts selon lequel l’OMS pourrait carrément radier un club. Sophie Taillé-Polian ajoute que ce n’est pas à l’OMS d’attribuer des créneaux et de gérer la pénurie d’équipements.
Avalanche de critiques sur l’idée de supprimer la commission paritaire sportive. Même A. Lecavelier souligne qu’elle est indispensable. Le maire cède (ou ment) une nouvelle fois : « On en discutera plus tard. » Ce n’est plus apparemment une impossibilité juridique ?
Mais le maire me répond : « Il n’y a qu’en foot-salle qu’il y a a effectivement deux clubs concurrents. Ce n’est le cas ni pour la boxe ni pour l’athlétisme. »
Aussitôt nous recevons du public des SMS indignés sur nos téléphones : le directeur des sports a bien reçu de M. Monin l’ordre de céder des créneaux dans le stade Louis Dolly à un nouveau club d’athlétisme (nous apprendrons plus tard que le comité directeur de l’USV, dans la même séance où il a suspendu le club de foot, a pris connaissance d’une lettre du président de l’athlétisme à M. Monin, où il proteste vigoureusement contre cette décision et traite M. Monin de menteur…)
On vote. Les groupes de l’ancienne liste Cordillot s’abstiennent.
Question qui me turlupine : comment un maire peut-il, dans une séance du conseil municipal qui est publique, même si le public ne peut évidemment ni intervenir, ni manifester, comment peut-il ainsi mentir effrontément devant des citoyens qui savent très bien ce qu’il en est ?
****
Le compte-rendu du conseil municipal du 14 octobre 2016 est en quatre parties… en commençant par la fin !
(1) Deux heures et demi du matin : le maire vire le Directeur Général des Services
(2) Sports : la droite mise en échec
Commentaires
Répondre à cet article