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19 janvier 2020
Alain Lipietz

Débat à gauche autour de « Villejuif-Debout »

L’association citoyenne Villejuif-Debout appelait vendredi dernier les liste « de gauche » à un débat. Villejuif-Écologie était invitée. Compte rendu subjectif.

Dans la salle, une soixantaine de personnes, dont environ de la moitié représentant des listes déjà lancées : la liste citoyenne Villejuif-Écologie, la liste PCF-Génération.s, la liste PS, la liste LFI. L’autre moitié de la salle est essentiellement composée de deux collectifs citoyens, Villejuif Debout qui invite, et #Objectif220, très représentatif des quartiers populaires et avec qui Villejuif-Écologie discute activement depuis plusieurs mois. En revanche, c’est la première fois que Villejuif Debout accepte de discuter avec Villejuif-Écologie, malgré plusieurs demandes de celle-ci.

On nous explique au début que cette division est dramatique : en effet ! Depuis six mois, des rencontres ont eu lieu entre toutes ces listes, partis, associations et collectifs Dès le mois de mars, le candidat du PCF, Pierre Garzon, avait déclaré ne pas vouloir discuter avec les écologistes de Villejuif, ça s’est un peu arrangé à partir de novembre. En revanche, après des mois de négociations, le PS a écrit et proclamé qu’il ne veut pas s’unir sous une tête de liste EELV (ce qui est depuis quelques jours le cas de Villejuif-Écologie, qui a choisi Natalie Gandais), tandis que LFI est critique vis-à-vis du PCF et de EELV. Vous suivez ?

Le débat sur le projet

Les positions de Villejuif-Debout sont présentées par deux maires-adjoints importants de l’ancienne municipalité communiste/socialiste de Mme Cordillot : Sandra da Silva (ex-4ème adjointe à la Démocratie participative, Citoyenneté et Tranquillité publique) et Fayçal Arrouche (ex-6e adjoint aux finances et à la Politique de la Ville). L’ex 3e adjointe, Valérie Montcourtois, fait aussi partie de Villejuif Debout, et m’a-t-on dit l’ex 1er adjoint Philippe Lebris. Drôle d’impression ! S’agit-il des anciens de l’équipe Cordillot, fâchés avec le PCF ? Nous avons vu Sandra évoluer sincèrement depuis 6 ans vers une prise de conscience écologiste (elle siège au conseil municipal dans le groupe PCF).

Ils résument leur Manifeste (que nous avons lu depuis plusieurs mois avec plaisir) par une « liste de valeurs en 8 points ». Les 4 premiers portent exclusivement sur les formes de la démocratie, qui est vraiment leur question centrale. On n’aborde qu’au point 5 l’écologie : arrêter de bétonner, verdir Villejuif.

Un débat s’engage sur les articulations qu’ils proposent entre les initiatives des habitants, les services de la Ville, les élus. Plusieurs interventions rappellent que « les services ne sont pas neutres » : en 2014 la Ville a hérité de ceux recrutés par les communistes, en 2020 nous hériterons de ceux recrutés par F. le Bohellec, et les nouveaux élus auront la charge de fixer de nouvelles orientations.

J’interviens pour remarquer d’abord que plusieurs mois de consultations par l’association citoyenne Villejuif-Écologie montrent que la population place leur point 5 en toute première position, et de loin ! Par ailleurs, il y a un quatrième acteur possible pour mettre au point les initiatives citoyennes : des associations d’architectes et d’urbanistes sont prêtes à aider les habitants, et il existe des fonds publics pour les financer. Et il faut s’inspirer des expériences des villes dirigées par des écologistes : Grande Synthe, Grenoble, Loos-en-Gohelle, du rapport Mechmache etc.

Là-dessus, Gérard Teriltzian, 2e adjoint de Mme Cordillot (et « premier des socialistes ») intervient avec force : « Mais tout cela, avant 2014, ON L’A FAIT ! Notre équipe l’a fait ! ». Gêne dans la salle : cette équipe PCF-PS-etc. a été précisément rejetée par les habitants, dès le premier tour (32%). Pour avoir fait ça ??

Sandra da Silva et Fayçal Arrouche corrigent immédiatement. Sandra : « On ne l’a pas suffisamment bien fait. On a essayé : le parc du 8mai, Pasteur 3… Mais nous nous engageons à ne pas refaire comme avant 2014. ». Fayçal : « Les habitant voulaient le changement en 2014, ils ont placé beaucoup d’espoir dans l’Union citoyenne, ils ont été déçus. Il ne faut pas les décevoir à nouveau. »

Cette intervention détend l’atmosphère. Il a raison : le succès massif, en 2014, de l’Union citoyenne (alliance de toutes les oppositions à Mme Cordillot, de la droite F. le Bohellec aux écologistes et associatif de L’avenir à Villejuif) correspondait à un grand espoir de changement, et de fait nous avons "fait des choses" dont nous sommes fiers en 2014-2015. Mais nous avons claqué la porte quand nous avons découvert les manœuvres de la Halle des Sports : la probité est pour nous primordiale.

Nous avons tiré le bilan public de cette expérience dès février 2016. Il semble donc que certains anciens de la liste Cordillot sont aujourd’hui prêts à tirer publiquement le bilan de la gestion communiste… 6 ans après.

Le débat sur les alliances.

La déclaration de Fayçal Arrouche libère la parole de l’association #Objectif 2020. Medhi Ben Moumen et ses amis interviennent avec beaucoup de délicatesse : « Nous apprécions l’évolution de Sandra et Fayçal, qui ne date pas d’hier. Nous ne voulons ni de le Bohellec , ni du retour des anciennes méthodes communistes. Dans les quartiers populaires, nous en avons beaucoup souffert. Ce que vous dites maintenant, que rien ne doit se faire sans les habitants, nous sommes bien d’accord. » Et il évoque leur participation à des réunions dans des villes voisines (comme Fresnes) où cette orientation se répend.

Ce qui ouvre le débat sur les alliances pour les prochaines municipales : les listes présentes sont directement interrogées ! Villejuif Debout présente un texte qui demande l’unité de tout le monde « pour en finir avec l’actuelle politique autoritaire et dangereuse du maire de Villejuif », avec un rassemblement « par en bas ». La salle approuve avec enthousiasme.

Mais un deuxième texte est présenté, avec quatre exclusives :
-  L’extrême droite
-  La « macronie »
-  Les cumuleurs de mandats
-  Les inculpés.

Aussitôt, Alain Weber, pour le PS, ajoute une cinquième exclusive « Ceux et celles ayant participé à la mise en place du maire actuel » , ce qui vise en réalité Natalie Gandais et EELV mais exclut... la grande majorité des Villejuifois, qui ont voté comme elle ! Embêtant.

Le point 3 concerne en réalité le candidat communiste Pierre Garzon, Vice-président du Conseil départemental, et sa numéro 2 la sénatrice Sophie Taillé-Polian. Celle-ci déclare aussitôt qu’elle est prête à se retirer de la liste si ça pose un problème, et qu’elle trouverait normal que Pierre Garzon démissionne de l’exécutif départemental.

J’interviens pour expliquer la position de Villejuif-Écologie. C’est aussi une association citoyenne, dont seuls une poignée de militants sont adhérents d’un parti. Et la liste ne sera pas une liste de partis avec des citoyens dedans, mais une liste citoyenne avec quelques membres de partis dedans. Personne ne pourra y cumuler. Les partis ne sont invités qu’à « soutenir la liste ». Tous les partis écologistes qui se sont présentés aux européennes soutiennent déjà Villejuif-Écologie, le Parti animaliste aura une "éligible", cela représente 21% des électeurs et électrices de Villejuif, de loin le principal courant politique de Villejuif.

Et avec ce qui se passe en Australie, il est probable que cette demande de profondes transformations écologistes a encore augmenté, comme dans de nombreuses villes de France :

Je rappelle que jusqu’en Février nos portes restent grandes ouvertes aux soutiens d’associations ou de partis, et qu’on en tiendra compte dans la composition de la liste.

On passe au buffet. On bavarde sur la question des alliances de second tour. Verre en main, je fais observer qu’on ne peut exclure, au soir du premier tour, une fusion avec la liste LaREM de Léonor Brucker : certes, dans le meilleur des cas, elle promet de se maintenir contre le maire sortant, très à droite, F. le Bohellec, ce qui permettrait à la liste des écologistes et de la gauche de le déloger. Mais quid si elle ne fait pas 10% ? Elle n’aurait le droit que de fusionner avec l’une ou l’autre liste, et autant que ce soit avec nous ! Cette perspective provoque chez certaines « Debout » un rejet indigné, mais d’autres pensent qu’au deuxième tour il faut avant tout battre un maire insupportable pour la population et les salariés.

Tout le monde est d’accord qu’il faut que, au premier tour, la liste la plus écologiste, solidaire et démocratique soit en tête !

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