Accueil > Actualités > Inquiétudes sur le projet d’épicerie solidaire
L’association Villejuifois Solidaire signe la convention avec le maire, pour avancer vers l’ouverture d’une épicerie solidaire, malgré quelques inquiétudes.
La mairie voudrait-elle « loger » l’épicerie solidaire de Villejuif dans un local qui ne lui appartient pas ? La promesse de réalisation de ce beau projet, qui permettrait aux familles villejuifoises en difficulté de se nourrir à très bas coût, ne serait-elle qu’une manœuvre électorale destinée à être supprimée avant d’avoir pu fonctionner ?
Le 15 décembre dernier, le conseil municipal votait unanimement la création de l’épicerie solidaire. Il s’agissait pour nous d’aller de l’avant, malgré les bizarreries de la convention proposées à l’association porteuse du projet, Villejuifois Solidaires. Natalie Gandais avait alors exposé nos réserves.
À l’époque de l’Union citoyenne, c’est en effet le groupe Avenir à Villejuif et en particulier Monique Lambert Dauvergne (alors maire-adjointe à l’économie sociale et solidaire), qui avait porté ce projet parmi bien d’autres relevant de l’ESS. L’épicerie était un engagement de l’Union citoyenne de 2014, comme d’ailleurs le projet de Régie de quartier, dont on n’entend plus parler. Malgré les subventions de l’État et de la Région, ce projet est « baladé » par le maire depuis bientôt 4 ans.
Monique Lambert Dauvergne avait visité plusieurs locaux pour l’épicerie : le 70 avenue de Verdun, un autre rue Marcel Paul, puis, fin 2015, ce local à Duclos, en compagnie d’agents municipaux qui pensaient à l’époque que la Ville en était propriétaire. Il était en effet permis d’en douter, en raison d’imbrications pas toujours claires entre les propriétés Ville et les propriétés OPH. En mai 2016, elle avait rencontré la directrice de l’OPH qui avait dit " ça y est, c’est clair le local appartient bien à la municipalité, on a retrouvé les documents" . Lors de l’AG de l’Epicerie, les services municipaux l’avaient confirmé, disant être en possession des documents...
Nous avions quand même trois inquiétudes sur la convention imposée par le maire le 15 décembre :
1. Qui est réellement propriétaire du local proposé pour l’épicerie ? D’après le cadastre, à part un ou deux locaux municipaux (la crèche, la structure ouverte), cette cité appartient à l’OPH, qui est maintenant propriété du Grand Orly Seine et Bièvre, dirigé par M. Leprêtre du Parti communiste. Rappelons qu’à l’occasion du transfert, par une alliance entre le PCF du Grand Orly Seine Bièvre et la mairie LR de Villejuif (et malgré l’opposition de Franck Périllat, élu communiste de Villejuif au Grand Orly Seine Bièvre), Natalie Gandais a été écartée du Conseil d’administration de l’OPH de Villejuif. Seule Claudine Cordillot y siège désormais comme élue de l’opposition.
2. Pourquoi la convention proposée à Villejuifois-Solidaires ne court-elle que jusqu’à 2021 ? Juste le temps d’une élection ?
3. Le contrôle de la mairie sur la gestion de la future épicerie nous parait trop strict. L’association gestionnaire, Villejuifois-Solidaire, est censée être indépendante de la mairie. Si la mairie contrôle au jour le jour ce qu’elle fait, il y a risque de délit appelé « gestion de fait ».
L’assemblée générale de l’association vient cependant d’accepter la convention qui lui était proposée, faute de mieux, mais en confirmant ses inquiétudes par une lettre au maire.
Voici la convention signée :
Et voici la lettre au maire :
Ce qui est dit confirme nos inquiétudes :
Alors que la mairie se déclare propriétaire du local (article 1 de la convention) attribué à l’épicerie, celui-ci pourrait être un LCR (local collectif résidentiel) obligatoirement réservé par les HLM aux activités des locataires ?
Non seulement le maire s’adjuge le contrôle de la gestion par l’association, censée être indépendante de la mairie, mais encore il n’y avait eu aucune négociation avec Villejuifois-Solidaires pour rédiger cette convention !
Lors d’une rencontre ce jour entre Natalie Gandais et des représentants locaux et régionaux de la Confédération Nationale des Locataires (CNL), ceux–ci lui ont justement remis une lettre ouverte adressée au maire, qui proteste contre l’attribution à l’épicerie solidaire du local collectif des locataires de la cité Duclos :
Ils l’ont informée que, parallèlement, les locataires de la cité Lamartine viennent d’être expulsé de leur local. Ainsi, en quelque semaines depuis l’alliance PCF-Le Bohellec au GOSB sur l’OPH de Villejuif, les locataires auraient perdu deux LCR !
D’autre part, Natalie Gandais a informé les représentant-e-s de la CNL du protocole de relogement dans l’opération de rénovation urbaine de Lamartine, plutôt défavorable aux locataires. Déjà voté le 13 février par le Grand Orly Seine Bièvre (malgré les avertissements de l’opposition villejuifoise), il doit être examiné au conseil municipal du 3 avril. Nous y reviendrons dans un prochain article.
Enfin, elle leur a précisé ses inquiétudes à propos de la sécurité incendie, déjà évoquées dans notre tribune de janvier de Villejuif Notre Ville.
3 Messages
19:21
Monique Lambert Dauvergne a demandé aujourd’hui aux services municipaux ce qu’il en est de la propriété du local attribué à l’épicerie solidaire : c’est clair, le 38 Benoit Malon rez-de-chaussée (comme le 42 au 1er étage) appartiennent bien à la Ville même si le 38 faisait usage il y a longtemps de LCR (local collectif des résidents).
Cependant, il y a eu une erreur dans la rédaction des actes hypothécaires, erreur qui est corrigée depuis ... septembre 2017. Donc, on peut affirmer que ce local appartient bien à la mairie, qu’elle va y investir 140 000 €, que c’est voté et que l’ouverture de l’épicerie est pour bientôt !
Reste pour l’OPH à proposer, conformément à la loi, un LCR pour les réunions des locataires.
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15:17
Bonjour,
J’ai lu attentivement votre texte, les pièces jointes et le billet de votre épouse, et notamment ce passage qu’elle rapporterait de Madame Lambert Dauvergne : "c’est clair, le 38 Benoit Malon rez-de-chaussée (comme le 42 au 1er étage) appartiennent bien à la Ville même si le 38 faisait usage il y a longtemps de LCR (local collectif des résidents). Cependant, il y a eu une erreur dans la rédaction des actes hypothécaires, erreur qui est corrigée depuis ... septembre 2017. Donc, on peut affirmer que ce local appartient bien à la mairie".
Aussi, Monsieur Lipietz, pourriez-vous également :
1) produire en copie le document stipulant que ce local appartient bien à la ville,
2) présenter l’erreur dans la rédaction de ces actes hypothécaires ET depuis quand elle y était,
3) enfin, pourquoi une telle erreur dans la rédaction de ces actes hypothécaires n’a été corrigée que depuis septembre 2017.
Merci d’avance.
UneQuestion
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23:31
Cher Monsieur
Le maire vient encore d’affirmer que ce local appartient bien à la mairie et non à l’OPH, que l’erreur a été corrigée. Nous sommes depuis janvier 2016 dans l’opposition et n’avons pas les moyens de le vérifier, il faut vous adresser à lui.
Cordialement.
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