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Conseil municipal extraordinaire du 30 juin 2017
Conseil municipal spécial pour désigner les « grands électeurs supplémentaires ». La majorité de droite continue son érosion, ce qui provoque une « bataille des pouvoirs ».
Le Sénat va être renouvelé le 24 septembre. C’est une élection indirecte : seuls votent les élus locaux (ce qui diminue considérablement la légitimité du Sénat). Dans le Val de Marne, l’élection est à la proportionnelle. Problème : il n’y a pas de proportionnalité entre le nombre de conseillers municipaux et la population d’une commune (sinon il faudrait prévoir des conseil municipaux gigantesques dans les métropoles).
Pour équilibrer, les conseillers municipaux des communes relativement grandes doivent donc élire des « grands électeurs supplémentaires ». C’est le cas à Villejuif. Ils vont le faire en proposant des listes (paritaires hommes-femmes) de citoyens de Villejuif non-élus, et en votant entre ces listes, à la proportionnelle.
Par arrêté préfectoral, ces élections de « supplémentaires » ont lieu dans la journée du 30 juin avant 22 heures !! D’où ce conseil municipal extraordinaire, à 19 heure, ce qui perturbe les engagements personnels et professionnels des conseillers. Ceux/celles qui ne peuvent pas venir doivent transférer leur "pouvoir" à un.e collègue.
Ce n’est pas le plus grave. D’abord, le paysage politique français est bouleversé, en particulier dans le Val de Marne, par l’émergence massive de La République En Marche et de La France insoumise… qui n’existaient pas en 2014. Les deux partis en finale des législatives à Villejuif ne seraient donc pas représentés pour désigner les sénateurs ! Situation grotesque.
Certes, Gaëlle Leydier a été élue en tant que Parti de Gauche (ancêtre de FI), mais elle a quitté ce parti, en désaccord avec Mélenchon. Certes, on peut considérer que la liste VNV de Philippe Vidal anticipait ce que serait En Marche, mais du fait de la pratique locale de Ph. Vidal ce groupe est tombé de 7 à 2 élus. Il y a bien aussi deux élus Modem, mais ils ont rejoint la droite villejuifoise, qui est dans l’opposition au niveau national, alors que le Modem est au gouvernement. Toutefois ils tentent de reconstituer un groupe Modem au conseil municipal de Villejuif. Que voteront-ils aux sénatoriales du 24 septembre ?
D’ailleurs aujourd’hui personne ne sait encore combien il y aura de listes de candidats le 24 septembre, et lesquelles. Y aura-t-il une liste Modem ? En Marche ? Les deux ? Une liste « Constructifs » (juppéiste) ? Nous savons qu’à droite il y a déjà une scission. A gauche c’est le même brouillard : il y a 5 ans il y avait une liste unitaire PCF-PS-EELV-MRC, cette fois probablement pas.
Pour l’Avenir à Villejuif, qui s’interdit de choisir lors des élections nationales, c’est encore plus compliqué : nous savons que nos adhérents ou sympathisants se partagent entre Macron, EELV et Mélenchon. Et ceux ou celles qui aujourd’hui « aiment bien » la députée En Marche et sont prêt à « laisser sa chance à Macron », où en seront-ils ou elles dans trois mois ?
Du coup, notre première préoccupation est de donner une voix aux courants politiques non représentés : nous proposons à Gaëlle Leydier de participer à l’élaboration de notre liste de "supplémentaires" et d’en désigner un, comme nous proposons aux Insoumis de désigner un des leurs comme supplémentaire sur notre liste. Tous deux remercient mais déclinent poliment. Même chose avec Marc Badel (Mrc).
Il n’y a aucune chance de voir émerger en Val-de-Marne suffisamment de grands électeurs pour réélire un.e sénatrice écologiste et/ou citoyen.ne (actuellement : Esther Benbassa). Nous ne sommes donc guère motivé-e-s par ce conseil extraordinaire.
Sylvie Thomas, la plus « anarchiste » d’entre nous, ne veut pas participer à l’élection de cette institution si éloignée de la démocratie participative et donne son pouvoir à Monique Lambert Dauvergne. Patrick Stagnetto, parti à pieds depuis deux mois accomplir son rêve de toujours, le pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle, a laissé une pile de pouvoirs. Isabelle Hamidi, institutrice, avertit par téléphone qu’elle est bloquée à sa maternelle par une réunion de fin d’année scolaire, qui dure plus longtemps que prévu, et ne peux sortir apporter son pouvoir. Elle l’envoie à Alain Lipietz par sms. Dans la salle du conseil, Natalie le recopie sur une feuille blanche.
Dans les rangs de la droite, plusieurs personnes manquent à l’appel. Catherine Casel et Michel Monin ne sont pas là et n’ont pas laissé de pouvoir, d’autres absents en ont laissé. Le maire indique que nous somme 43 présents et représentés.
Philippe Vidal demande alors à vérifier les pouvoirs. Il conteste le pouvoir simplement signé des initiales YB (pour Youcef Boukreta) revendiqué par Jorge Carvalho. Nous ne comprenons pas bien l’intérêt. Cependant il est clair que l’absence de M. Monin a désormais un sens politique : il s’est brouillé avec le maire (jusqu’à se présenter en solo aux législatives) et personne ne prétend avoir son « pouvoir ». Est-ce aussi le cas de Youcef Boukreta ? Peut-être, car le maire accepte de retirer ce « pouvoir » et annonce que nous serons seulement 42 à voter. Personne ne conteste le pouvoir d’Isabelle.
A l’entrée, les listes sont sur les tables. On constate qu’il n’y a qu’une liste de droite (pas de Modem) et une liste En Marche, que le MRC fait bloc avec le PS. PCF et Avenir à Villejuif devraient recueiller autant de voix (7) car les communistes nous informent que deux autres personnes voterons pour leur liste (Gaelle Leydier et Mme Tijeras ?). Ils nous font remarquer en souriant que nous sommes vraiment des « bleus » : nous n’avons pas pensé à mettre un "vieux" en place charnière sur notre liste, le PCF l’emportera donc au bénéfice de l’âge !
On vote. Toutefois, une fois l’urne pleine, le maire interdit le dépouillement et convoque les présidents de groupe dans l’arrière salle. Il a été averti par Elisabeth Berton (droite) la voisine de table de Natalie, que celle-ci a rédigé sous ses yeux le pouvoir d’Isabelle. Alain s’indigne qu’on refuse un pouvoir écrit à la main sur une feuille blanche au lieu de la feuille réglementaire envoyée avec l’ordre du jour. Mais en fait il s’en fiche, puisque de toute façon le « bénéfice de l’âge » prive notre liste d’un « supplémentaire », et il propose soit de recommencer, soit de rajouter le bulletin pour « YB », soit d’inscrire la contestation de E. Berton au registre. Le maire, qui tient à sa revanche sur Ph. Vidal, refuse le pouvoir d’Isabelle… et fait recommencer le vote. Il en profite pour ajouter Catherine Casel (qui a fini par arriver) au corps électoral et le vote recommence avec 42 votants, une de plus pour la majorité et une de moins pour les oppositions.
Comme attendu : les communistes obtiennent 7 voix, l’Avenir à Villejuif 6, les PS-MRC 4. Et la liste « majorité municipale » n’obtient que 21 voix, ce qui signifie qu’elle est à nouveau 2 voix en dessous de la majorité, du fait de la défection de M. Monin et de Y. Bokreta (rappelons qu’elle ne représente plus grand chose à Villjuif : 11 % aux législatives du mois dernier !). Mais cela signifie aussi que les deux Modem et Mme Casel, qui fut écologiste, votent pour un Sénat à la droite de Macron.
La liste En Marche n’obtient que… 2 voix. Ce qui est assez stupéfiant. Cela signifie que, même à bulletin secret, même pour élire des sénateurs, Laurence Loudière et Alain Caporusso ne votent plus pour En Marche ! Votent-ils pour autant avec la droite ? Pas forcément : il y a un bulletin blanc et un nul. Or il reste, comme d’habitude, deux autres votes mystères : celui de M. Harel, et celui de A. Gaborit, qui a quitté le Front National.
Quant aux « supplémentaires » titulaires élus, ça donne : 19 pour la droite, 6 PCF, 5 Avenir à Villejuif, 3 socialistes-MRC, 1 En Marche.
Soit, pour notre association : Jeanine Rollin-Coutant, Guy Dreux, Danièle Toru, Emmanuel Fremann, Anne Breillat-Kadri, ainsi que 3 suppléants : Corinne Chiret, André Bergeron, Eric Lambert. Que nous remercions bien fort !
Sous la pluie il y avait peu de monde à l’entrée de ce conseil, où les salariés de la ville appelaient les habitants à venir les soutenir. Soyez plus nombreux à venir discuter avec eux, à l’entrée du conseil municipal « régulier » de mercredi 5 juillet !
2 Messages
19:01
Les choses se sont passées ainsi, en effet et je remercie Natalie Gandais d’avoir retranscrit sur papier le pouvoir que je lui avais envoyé par texto. Je suis profondément choquée qu’il ait été refusé : en tant que conseillère municipale travaillant à temps plein comme professeure des écoles, il m’est vraiment difficile d’assister à tous les conseils, en particulier en fin d’année scolaire et j’attendais plus de tolérance de la part du maire.
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16:51
Michel Monin, jusqu’à hier Maire adjoint aux sports et à la jeunesse, vient de rendre public sa rupture avec la majorité.
Comme nous l’expliquions dans notre article sur le Conseil municipal du 30 juin, M. Monin ne paraissait plus au Conseil depuis des mois et ne donnait plus son pouvoir à qui que ce soit. On s’est habitué à voir la « majorité » le Bohellec baisser encore d’un cran.
En revanche il semble que Y. Boukreta reste (encore) dans la « majorité » de F. le Bohellec, qui compterait donc 22 membres sur 45.
Quant à M. Monin, il était visiblement « malheureux » avec M. le Bohellec qui le manipule depuis des années et l’avait chargé de prendre le contrôle du mouvement sportif de Villejuif pour se constituer des relais dans les quartiers selon le « modèle » de Corbeil-Essonnes. Nous avons déjà donné notre interprétation de leur divorce : tous deux dans le collimateur des enquêtes policières sur la Halle des sports et sur le « suicide par harcèlement » de Thierry Holveck, les deux hommes voyaient nécessairement leurs intérêts diverger.
Qui pour le remplacer ? Pendant l’été D. Girard, qui vient de démissionner de la présidence du groupe municipal socialiste, s’est affiché aux cotés du maire pour une compétition de natation organisée par Mme Pécressse sans le soutien de l’Association sportive natation de Villejuif, mais il n’était pas à la tribune hier pour la remise des prix de la Corrida.
En réalité, le mouvement sportif se débrouillerait très bien tout seul. Le vrai problème est le service jeunesse, complètement parti à vau-l’eau, alors que les habitants sont de plus en plus exaspérés par les rodéos, tirs de mortiers et petits trafics de gamins « décrocheurs » et laissés à l’abandon par la droite.
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