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8 février 2019
Alain Lipietz

Le conseil municipal encore interrompu… « par un sabotage »

Beaucoup de Villejuifois s’étaient mobilisés pour ce conseil : affaire du groupe scolaire PVC, re-re-vente de la Bourse du travail. Mais une panne a tout bloqué.

Deux grosses affaires à ce conseil : la fusion des écoles maternelle et élémentaire Paul-Vaillant-Couturier, dont on vous a déjà parlé, et une nouvelle tentative de vendre la Bourse du travail, malgré l’annulation de l’expulsion et l’amende infligée au maire, pour ses mensonges, par la Chambre Administrative d’Appel.

Du coup, un grand rassemblement de parents d’élèves (ils ont presque tous signé contre la fusion) et de syndicalistes attend sur la place de la mairie. Un directeur d’école explique par exemple combien « recevoir des parents » deviendra ingérable dans une école aussi nombreuse… Un syndicaliste rappelle que certes le maire a fait appel de sa condamnation en Conseil d’État mais ce ne sera pas jugé avant un bail et il est aberrant de chercher à vendre à un promoteur qui ne pourra peut-être rien construire.

On rentre en salle. Le conseil commence aussitôt par des remarques à fleurets mouchetés contre les décisions prises par le maire entre deux conseils : on devine que d’autres affaires, financières et immobilières celles-là, vont éclater au cours du conseil. Le public, où se sont engouffrés parents et syndicalistes, est visiblement hostile au maire. Ça sent le roussi.

Et patatras, coïncidence ? Panne de courant !

Le maire suspend le conseil, sort pour aller voir. Un représentant du groupe scolaire PVC en profite pour haranguer les élus et le public réuni sous la faible lueur des ampoules de sécurité et des téléphones. Le débat public reprend.

Le maire revient, déclare « Nous avons découvert qu’un câble d’alimentation électrique a été coupé ! » et conclut par un « C’est un odieux sabotage » lourd de sous-entendus. On connaît la musique : n’a-t-il pas interrompu un conseil "pour cause de fatigue", un soir qu’il n’avait plus de majorité ? Ne nous a-t-il pas il y a quelques jours accusés d’avoir incendié sa voiture ?

La salle se disperse, les uns convaincus que c’est un coup des oppositions pour empêcher les votes, les autres que c’est un coup du maire pour reprendre le conseil à une heure où il n’y aura plus personne. Benalla, peut-être ?

On va diner. Un email du maire arrive : le conseil municipal reprendra le vendredi 15 à… 10 heures du matin ! Problème : cette fois il faudra le quorum, puisque le conseil n’a pas été « interrompu faute de quorum ». D’où la remarque un peu angoissée en fin de convocation : « En cas d’empêchement, je vous demanderais de bien vouloir en informer le service des Affaires juridiques dès réception de la présente. »

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