Notre ami Guy Dreux, membre de l’institut de recherche de ce syndicat, a expose dans Le Monde la raison fondamentale de l’opposition de ce syndicat à l’esprit de cette réforme : elle entérine la précarisation générale au lieu de la combattre.

C’est vrai que les salariés précaires échapperont, avec le système à points, à l’angoisse du système actuel « par trimestre validé »... qu’ils n’arrivaient pas à boucler tous les trimestres. Mais cet avantage réel est très loin de compenser l’insécurité institionnalisée sur la « valeur du point », devenue « notionnelle » (c’est çà dire pifométrique, ajustable par Bercy chaque fois qu’il faudra faire des économies).

Surtout , les précaires peuvent toujours espérer décrocher enfin un emploi stable, un CDI. Dans le système actuel, on « oublie » les années de galère, on ne retient pour fixer la montant de la retraite que les 25 meilleures années. De même, les enseignants, apres de longues études, commencent avec des salaires indignes. Double peine pour eux : la retraite à point reflètera ces années difficiles.

Enfin, on sait que que tous les métiers se sont pas aussi dangereux ou fatiguants. L’espérance de vie à l’age de la retraite passe du simple au double selon les métiers. Contrairement à ce que disait la profession de foi du candidat Macron, « un euro cotisé » ne donnera donc pas du tout droit à un « même » reversement sous forme de pension de retraite. Certes, il y a le même problème avec le système actuel, c’est pourquoi la Cfdt, quoique partisane d’un système notionnel, se concentre aujourd’hui sur la prise en compte des critères de péniblité.

L’Avenir à Villejuif n’a pas à entrer dans le débat tactique inter-syndical, mais constate que même les syndicats « réformistes » sont contre cette "réforme" en l’état, comme la majorité de la population, et appelle à la manifestation de ce soir.