Accueil > Actualités > Explosion démographique, crise des locaux scolaires
Trois écoles de Villejuif seraient en sur-occupation à partir de l’an prochain, sans solution immédiate. Cela résulte d’une croissance urbaine sous-estimée dans le PLU Cordillot (dont les derniers immeubles sortent de terre actuellement). Avec les deux ZAC, l’avenir est préoccupant.
Reprise du compte-rendu du conseil municipal du 3 février, après la cascade d’évènements dont il fallait rendre compte la semaine dernière.
Le conseil commence par une suspension de séance pour présenter les « prospectives scolaires » analysées par le cabinet Menighetti. Nous avions demandé à avoir son rapport à l’avance, ou du moins le « powerpoint » qui nous serait présenté, de façon à pouvoir poser des questions.
Niet. Nous n’avons eu en début de séance, au moment où commençait l’exposé, que les photocopies du powerpoint. Incroyable entrave au travail des conseillers municipaux : il fallait lire à toute vitesse tout en écoutant, pour repérer les problèmes les plus brûlants.
Il résulte d’abord de l’exposé (qui ne permet évidemment pas de contrôler la méthodologie) que la croissance de Villejuif s’et considérablement accélérée de 2008 à la fin 2016. Il s’agit du résultat de la politique du mandat précédent : tous les permis de construire dont les immeubles sont désormais habités ou en voie d’achèvement ont été accordés conformément au PLU de 2013, valable jusqu’au 1er janvier 2016.
Pour le moment, la croissance est essentiellement dans le « diffus » : les pavillons qui se sont agrandis avec un étage de plus, les très grands immeubles collectifs... Le PLU 2015 conçu sous la direction de Natalie Gandais y met le ho-là : globalement les hauteurs autorisées à Villejuif feront dix mètres de moins, et la surface de terrain à laisser libre en pleine terre est augmentée. Mais aussitôt prendront le relais les premiers immeubles des deux grosses ZAC Aragon et Campus Grand Parc.
Les chiffres annoncés (que nous n’avons pu analyser ou questionner) donnent le tournis : 655 logements par an jusqu’en 2030, dont 700 pour la ZAC Aragon, 3300 pour la ZAC Campus Grand Parc, et… 450 dans un mystérieux « projet connexe » qui semble être une gigantesque tour au dessus du métro Louis-Aragon dont le maire n’a pas encore osé parler à la population.
Il est clair que nous avions sous-estimé, pendant la campagne municipale, la puissance de la croissance démographique de Villejuif. Cette croissance était voulue par le PCF et le PS de Villejuif, dont les relais au conseil régional ont couvert Villejuif de pastilles rouges (= obligation d’augmenter la population d’au moins 15 %) sur le SDRIF (Schéma Directeur de l’Ile de France).
Or la programmation des écoles n’a pas suivi. Menighetti compte 2 enfants de plus en élémentaire et maternelle pour dix logements supplémentaires. Géographiquement, on peut ainsi calculer la différence entre la capacité des écoles existantes et le nombre d’élèves prévus.
Certains groupes scolaires vont certes avoir assez de place pour accueillir de nouvelles classes. C’est le cas à Jean Vilar, Pasteur, Langevin et Paul Vaillant-Couturier.
Mais, en maternelle :
À Georges Sand il manquera la place d’une classe dès la rentrée 2017.
À Henri Wallon, une dès 2018.
À Lebon/Karl Marx, aux Hautes Bruyères et à M. Cachin : 2 à partir de 2025, puis 5 pour chaque groupe scolaire
Mais surtout à Robespierre : 1 dès la rentrée de 2019 puis 2 puis 3 !
Et en élémentaire : même chose, sauf que la crise s’ouvre à Robespierre dès 2018 !
Bien sur, l’école des Réservoirs scolarisera à terme les enfants du secteur Aragon (et partiellement de G. Sand), mais pas avant 2020-2021.
Monique Lambert Dauvergne, ancienne secrétaire de l’Association des Habitants et Riverains du Quartier Aragon, intervient pour soulever ce problème. Pas de réponse du maire. Il est clair que la ZAC Aragon démarre trop vite : ce n’est vraiment pas le moment de faire des expropriations pour accélérer le mouvement ! C’est ce que nous irons plaider devant le commissaire enquêteur.
Le PS en profite pour faire entendre sa toute nouvelle petite musique : on construit trop, trop dense et trop vite à Villejuif ! Où est le temps où il couvrait Villejuif de pastilles rouges ? Où il défendait la Tour Mollicone sur la ZAC Aragon ? Où (c’était en 2015) il intervenait dans toutes les réunions de concertations du PLU pour protester contre le ralentissement de la croissance des logements à Villejuif et nous avertissait que l’État saurait imposer le respect des pastilles rouges ? Où Natalie Gandais devait se défendre de ne pas construire suffisament : « Mais si, mais si , on respecte la loi Territorialisation de l’offre de logements » ? Où (c’était en décembre 2016) le PS défendait, contre tous les autres groupes sceptiques, l’augmentation de 400 logements imposés par le « coup de force de la Sadev » sur la ZAC Campus Grand Parc ?
On doit féliciter le PS Villejuifois pour son évolution et sa prise de conscience tardive. Mais s’il revenait dans la majorité à Villejuif, quelle serait finalement sa politique ?
J’interviens au nom de notre groupe pour souligner l’explosion démographique qu’aurait provoqué la mise en œuvre sur plus de deux ans du « PLU Cordillot » de 2013, et dont le nouvel immeuble, écrasant le quartier pavillonnaire voisin, à l’angle avenue de la République-rue Delaune, est le parfait exemple.
J’énumère, outre le cas Robespierre, les problèmes qui vont s’accumuler et soulève un détail intrigant. La prospective présentée par le cabinet Menighetti prend bien en compte, à terme, le groupe scolaire prévu dans la ZAC Campus Grand Parc (à Alexandre Dumas, à la place de l’actuel foyer Adoma) qui soulagera la situation à l’école des Hautes Bruyères quand le nord de la ZAC Campus Grand Parc sortira de terre. Mais il n’est fait aucune mention du doublement du groupe scolaire de Marcel Cachin, en lisère sud de la ZAC.
On se souvient peut-être que le non-financement de ce doublement par la Sadev était l’une cause de notre vote « contre » le Dossier de réalisation de la ZAC Campus Grand Parc, en décembre 2015. Une semaine plus tard, nous avions eu gain de cause lors du vote à la Communauté d’Agglomération du Val de Bièvre.
Qu’en est-il aujourd’hui de ce doublement promis du groupe scolaire Marcel Cachin ? Abandonné ?
Le cabinet Menighetti reste coi. Le maire prend son air « mystérieux-informé » (que nous avons appris à traduire par « inquiétant ») : « Je peux vous dire aujourd’hui que ce qui est envisagé, c’est de construire moins de logements à Campus Grand Parc, et de renforcer le secteur recherche-hôpital. »
C’est cela, oui… Rien de cette évolution n’apparait dans les plans mis à l’enquête publique du 27 février au 27 mars…
A vos contributions, citoyens !
Le compte-rendu du conseil municipal du 3 février 2017 est en 6 parties :
1. Encore un directeur renvoyé : Olivier Buchsbaum
2. Expulsion du Chêne : les derniers coups
3. Comment la "majorité" a failli basculer
4. De nouvelles « affaires » immobilières dans le tuyau ?
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