Accueil > Actualités > Les « vœux de crise » du maire de Villejuif
Gros succès populaire aux vœux de la Ville ! Le discours du maire n’en est que plus inquiétant.
Les évènements qui se précipitent à Villejuif (nouvelle enquête publique sur la ZAC Aragon en vue d’expulser les habitants, octroi d’un permis de construire abracadabrant pour la Halle des Sports, expulsion du Chêne, éclatement en cours de la « nouvelle majorité » issue de la crise de janvier dernier) nous amènent à revenir sur un événement traditionnellement bon enfant : les vœux de la Ville.
Il y avait foule le samedi 14 aux Esselières. Depuis la victoire de l’Union citoyenne en 2014, nous nous étions efforcés d’élargir à tous cette cérémonie, y compris en la transformant en fête de plein air avec barbe à Papa ! L’état d’urgence oblige à tenir les fêtes dans des endroits clôts, mais bon…
À l’entrée des Esselières, les habitant pouvaient faire connaissance avec leurs policiers municipaux. De nombreux officiels avaient répondu à l’invitation. À la fin du discours du maire, les habitants ayant honoré la ville par leurs travaux scientifiques ou artistiques, leurs exploits sportifs, etc. ont défilé à la tribune et ont pu ensuite bavarder dans la salle avec leurs admirateurs : BRAVO !
Le couac avait eu lieu un peu avant, à cette même tribune. Tous les conseillers municipaux, quelle que soit leur tendance, étaient invités à monter à la tribune, comme en 2015 et 2016. Les élus L’Avenir à Villejuif et les élus socialistes montent donc et s’assoient sans prétention au dernier rang.
Surprise : devant nous, les rangs de la majorité le Bohellec-Obadia-Vidal issue de la crise de janvier 2016 sont clairsemés. Le groupe Villejuif NOTRE Ville (Vidal), pourtant dans la salle, boycotte. Quelques élus des listes de droite aussi. Les élus PCF aussi, quoique quelques uns, peu nombreux, soient également dans la salle.
Le maire commence son discours, relevant tout ce qui s’est fait de bien depuis un an, que cela vienne de la ville, de la région ou de l’État, et même de notre groupe quand nous étions dans la majorité. Il a raison : il parle au nom de toute la Ville et lui présente ses vœux de bonheur…
Sauf que la voix devient de plus en plus agressive. Il fustige celles et ceux qui le critiquent, allant jusqu’à évoquer le chagrin ainsi causé à son épouse. Nous dressons l’oreille : les multiples enquêtes, contrôles administratifs et procès à son encontre sont-ils en tain de s’approcher de sa personne ?
Surtout, nous relevons en creux les projets dont il ne parle plus, et dont nous déduisons qu’il sont abandonnés, alors que l’an dernier, à la veille de notre départ, ils étaient encore élogieusement évoqués : la régie de quartier, les conseils citoyens, etc. Même chose pour le plan Vélo, pourtant voté à l’unanimité et avec enthousiasme. Il ne parle pas bien sûr du DGS scandaleusement licencié, ni de ce qu’il supprime, comme Le Chêne, précieux bonheur de la Ville dont il appréciait les animations dans les fêtes du début du mandat, il y a une éternité. Et je ne parle pas des promesses oubliées du propre programme de la droite : la baisse des impôts en tête de son programme, la mutuelle locale proposée par M. Obadia…
Devant la vigueur des attaques, nous échangeons des regards avec les élus socialistes : se lever et partir ? Nous sommes là pour une cérémonie républicaine, nous attendions un discours républicain. Finalement nous restons, « républicains pour deux ». Mais dès la fin du discours, nous nous éclipsons et regagnons la salle.
Coté Villjuif NOTRE Ville , on nous débriefe : c’est la crise. Voir leur site !. Ceux qui restent du groupe (3 sur les 6 initiaux), mais aussi Laurence Loudière, en ont marre. Les maires adjoints sont systématiquement court-circuités par le maire et son cabinet. Manifestement le maire essaie de les remplacer par les 3 du groupe Harel, mais je doute que ça marche : il a déjà essayé, et M. Harel est lui même choqué par les méthodes de plus en plus brutales du maire.
Pourquoi F. le Bohellec prend-il le risque de perdre sa fragile majorité ? Selon Ph. Vidal (adjoint aux finances), ça coince au niveau du budget à cause de la Halle des sports. Les deux sont liés. En effet le maire prétend faire inscrire dans les « recettes 2017 » la vente à Demathieu et Bard, pour 11 millions, du terrain de la Halle des sports. Pour les dépenses correspondantes (le rachat et l’aménagement de la coque contenant le gymnase), on verra les années suivantes.
Ph. Vidal, qui pourtant avait d’abord mis son poids dans la balance au profit de Tougeron-Demathieu et Bard, semble dorénavant considérer que l’opération est bien compromise. Le risque d’annulation de la vente devient palpable : en tant qu’adjoint aux finances il refuse donc de l’inscrire au budget.
Pourtant le maire vient d’accorder à Tougeron-Demathieu et Bard un permis de construire bancal. La fuite en avant…
Tout sourire, Gilles Delbos et les rares communistes dans la salle me présentent leur candidate aux législatives, Catherine Dos Santos. Ils s’indignent de la présence de la police municipale. Je leur fait observer "Contrairement à ce que vous croyez, les gens sont très pour cette police municipale - On sait bien…" Sa suppression est-elle à leur programme pour les prochaines municipales ?
M. Delbos avait eu le même sourire très aimable pour me demander, au soir du premier tour des élections départementales, d’appeler à voter pour M. Garzon, ce que nous avions fait, et ce que M. Garzon a pourtant nié énergiquement lors du procès qu’il a intenté contre nous.
Même sourire de M. le Bouillonec, candidat du PS.
Ces candidats PCF et PS savent–ils que des militants de leur parti nous réclament encore 70 000 euros pour une soi-disant diffamation ? Imaginent-ils pouvoir bénéficier, dans quelques mois, à un second tour, du soutien des écologistes, si leurs camarades persistent dans leurs demandes absurdes ? Ces « camarades » leurs savonnent-ils volontairement la planche ?
Drôles de partis…
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