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9 juin 2020
Alain Lipietz

Le maire sortant tente désespérément de masquer sa gestion catastrophique du Covid-19

Prenant enfin la mesure de sa défaite du premier tour, le maire sortant se démultiplie pour couvrir ces fautes dans la gestion de l’épidémie : pas de soutien aux associations humanitaires, aux producteurs de masques etc. Il a passé le premier mois de confinement à continuer sa campagne, pendant que les associations, sans soutien, maintenaient à flot des centaines de familles.

Le gag des masques

La « reconstruction de l’histoire » par le candidat sortant est assez amusante, digne de Sibeth Ndiayé, porte-parole du gouvernement Philippe.

En tant que senior, je viens de recevoir, ce 9 juin, un second masque en tissu avec une belle lettre du candidat sortant : « Prévoyant, j’avais commandé dès le mois d’avril plus de masques qu’il n’y a d’habitants à Villejuif »… Bizarre ! En mai, je recevais un premier masque avec le commentaire : « J’ai décidé que la Ville de Villejuif enverrait par voie postale des masques à tous les Villejuifois de plus de 65 ans.. »

Soyons sûrs que, la dernière semaine avant le vote de second tour, le 28 juin, les retraités recevront un troisième masque avec la lettre « J’ai décidé dès le mois de mars de commander 3 masques par personne pour tous les Villejuifois et de les distribuer en priorité aux seniors ».

Mais bon ! Il n’y en a pas que pour les retraités : le facebook de F. le Bohellec le montre affairé à une table en plein air, distribuant des masques aux passants. En tant que maire ? Il n’y a donc plus de personnel municipal pour faire ce boulot ? Ou en tant que candidat ?

Ces amusantes mascarades cachent son silence assourdissant en mars et avril, en plein pic de l’épidémie (à laquelle il ne croyait pas : il a maintenu un gala de boxe malgré l’opposition de son propre maire adjoint à la santé).

Le secteur associatif, sans aucune aide de la mairie, a alors sauvé Villejuif, et d’abord les personnels soignants, les commerçants alimentaires qui étaient bien obligés de rester ouverts, les humanitaires qui allaient porter de la nourriture aux familles en situations de précarité confinées chez elles. Toutes les personnes villejuifoises sachant coudre fabriquaient des masques, des tabliers et de bonnets pour les soignants, et les distribuaient directement ou par le biais des associations.

Les associations ignorées

La tribune des groupes de gauche et des écologistes, communiquée au journal Villejuif Notre Ville fin mars, organisait la mobilisation générale des bonnes volontés et donnait tous les contacts avec les associations humanitaires. Elle a agi comme un électrochoc pour le candidat sortant. Lui, jusque-là, ignorant le confinement, et peu inquiété par la police municipale (qui pourtant traquait les associations de solidarité qui continuaient leur travail), continuait son porte-à-porte électoral !

Le candidat sortant comprit aussitôt qu’il avait raté un truc. Il réagit en posant pour la photo, tel un Tarzan de l’humanitaire, portant lui-même une caisse de masques offerts aux centres médicaux … par la Région Ile de France ! C’est vrai qu’il manque plus de 100 agents dans les services pour faire le boulot…

Et, pour répondre aux bénévoles anonymes qui, tous les jours, portent des paniers repas aux familles dans le besoin, ou animent l’Épicerie solidaire, il organisa une « opération coup de poing » en déposant par terre, dans un quartier populaire, des caisses de vivres offertes par un grossiste de Rungis. Et ses militants ont commencé des distributions de vivre à domicile… mais pour les classes moyennes de son électorat !

En fait, c’est l’ensemble des associations que le maire avait tout simplement oubliées, y compris le mouvement sportif, qui a de lourdes charges de fonctionnement. Mis en minorité sur son budget en septembre, il n’avait même pas songer à en négocier un autre lors du conseil municipal de novembre, et depuis n’a plus jamais convoqué le conseil municipal... même pas pour présenter un budget 2020 !

Profitant du droit de convocation par un tiers du conseil municipal, les oppositions sont parvenues à convoqer un conseil municipal le 7 avril. Comme le maire sortant n’avait pas fait voter de budget au cours du 1er trimestre pour l’année 2020, ce conseil a permis de reconduire pour les 6 premiers mois la moitié du budget de l’année précédente, pour l’ensemble du monde associatif, sportif et non-sportif.

Et face à la crise humanitaire ? Le maire avait préparé la dotation royale de… 8500 euros pour l’ensemble Secours populaire-Restaurants du cœur- Épicerie solidaire, qui assurent pourtant la nourriture, chaque jour, de centaines de familles ! Pourtant, tous les jours, la fermeture des cantines scolaires (souvent le principal repas pour les enfants de quartiers populaires) permet à la Ville de faire des économies. Ces économies, d’autres villes redistribuent sous forme de bons-repas ou de paniers alimentaires pour les familles démunies.

Le conseil municipal, indigné par cette inhumaine pingrerie, institue une « Commission de la solidarité » qui construit enfin un budget réaliste pour les associations humanitaires. Reste à re-convoquer un conseil municipal pour le voter. On a le droit « par tranche de deux mois à partir de la proclamation de l’état d’urgence », c’est à dire le 24 févrer, donc un nouveau conseil peut être convoqué depuis le 24 mai.

Réponse du maire sortant : « Notre conseiller juridique examine votre demande. » On attend…

Et sur son Facebook, le candidat sortant se répand en bobards : de « J’ai fait attribuer 20000 euros au Secours populaires, à l’Epicerie solidaire, aux Restau du cœur »

La solidarité attendra, sous une propagande de carton-pâte. Pendant ce temps, les Villejuifois, éberlués, ont eu le plaisir de voir samedi 30 mai le candidat sortant et son équipe, entassés sans masque et sans aucun geste de protection sanitaire, se goberger d’huitres à une terrasse de la rue Lebigot. À ceux qui traversaient ce petit (mais dangereux) attroupement, le candidat hilare proclamait « On fête d’avance notre victoire ».

C’est vrai qu’avec moins de 43% au premier tout, face à la coalition des gauches et des écologistes qui en ont obtenu près de 52 %, il a sans doute intérêt à profiter des derniers jours qu’il lui reste.

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