Accueil > Actualités > Tribunes > L’esprit du 11 janvier
Dans l’immense foule qui convergeait vers la place de la République le 11 janvier, nous étions plusieurs dizaines, partis groupés de Villejuif, avec les élus, de toutes les couleurs et religions (ou de pas de religion), pour clamer notre amour de la liberté et notre volonté de vivre ensemble. Liberté et antiracisme que, dans leur jeunesse, beaucoup d’entre nous avaient appris en lisant Charlie.
Mais tous n’étaient pas là. Les adolescents des quartiers périphériques de Villejuif n’étaient pas là. Nos amies institutrices, les bénévoles de l’aide aux devoirs, constataient que beaucoup d’enfants de ces quartiers ne se sentaient pas Charlie, que son humour était pour eux une insulte à l’égard de leurs parents, qu’un fossé s’était creusé. La République les avait oubliés.
Le Premier ministre a repris, pour désigner cette fracture, les mots que nous avons employés dans la campagne municipale : ghettos, apartheid social et ethnique. Ces ghettos se sont formés par les erreurs et négligences de l’État, des collectivités locales.
Nous sommes résolus à combler ce fossé. En associant les habitants à la construction de leur destin, avec les conseils citoyens qui piloteront la rénovation urbaine et la politique de la ville dans les quartiers prioritaires. Avec une régie de quartier pour embellir les cités en mobilisant leurs résidents. En mettant plus de moyens en appui aux parents, aux mères accablées par les difficultés, aux personnels éducatifs de la Ville.
Natalie Gandais, Monique Lambert, Sylvie Thomas, Alain Lipietz
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