Accueil > Actualités > Violences à Villejuif : rappel de promesses électorales non tenues (...)
Dans un article retentissant du Parisien, la journaliste Lucile Métout avance l’hypothèse que le climat de violence qui a régné à Villejuif à l’automne dernier et à nouveau en ce début d’été (incendies, cambriolages et menaces sur les élus) serait lié à des promesses électorales non tenues « auprès de personnalités influentes des quartiers pour s’assurer leur soutien. »
Elle cite en exemple un témoin, semble-t-il bien renseigné, qui se serait vu promettre « une place en crèche pour son enfant », et qui évoque d’autres promesses individuelles (une place d’éducateur sportif), et surtout un City Stade pour le quartier Delaune. Et elle s’appuie sur des billets… du présent site ! L’article, qui s’étend en particulier sur le cas du City Stade, est illustré par une photo du récent incendie de la piscine Youri Gagarine, suggérant un lien entre les deux.
Nous confirmons nos soupçons quant aux attentats de l’automne dernier (mais sans exclure « la pure connerie » !), nous confirmons que, après notre élection, des individus sont parfois montés dans les étages de la mairie en tentant d’obtenir ceci ou cela (y compris des subventions) par la violence et l’intimidation. Mais pour le climat actuel, fait de crimes de sang et d’incendies n’ayant manifestement rien à voir les uns avec les autres, nous voyons plutôt la coexistence d’une guerre pour le contrôle des points de vente entre dealers, et d’une culture du feu comme moyen de pression, de protestation, voire d’amusement, hélas enracinée, et qui a « déteint » sur les très jeunes.
On se souvient par exemple de l’incendie du gazon artificiel du stade Lamartine, en 2013, qui était en fait une pression pour obtenir des bourses de voyages…
Il se trouve que l’histoire de ce stade (Lamartine) a un certain rapport avec l’hypothèse, dont nous avons déjà parlé, d’un City Stade à Delaune. C’est une très vielle promesse de l’adjoint à la jeunesse de l’ancienne équipe, Rabah Balhoul, promesse déjà abandonnée par Mme Cordillot devant la ferme opposition des habitants du quartier, qui n’y voyaient qu’un nouvel abcès de fixation pour tapages nocturnes et trafics de drogue. Les animateurs de la cité Duclos avaient convaincu les jeunes qu’il valait mieux un beau stade quelques centaines de mètres plus loin (à Lamartine) qu’un machin encastré entre les bâtiments.
Pourtant d’autres personnes sont revenues à la charge et ont effectivement redemandé ce City Stade à la liste « VillejuifNOTREville » qui a cru bien faire en acquiesçant, mais cette promesse n’a pas été reprise par la liste de second tour de l’Union citoyenne, les autres listes étant mieux au fait de l’hostilité de la population. Il est facile de le vérifier : les engagements électoraux des différentes listes sont encore sur le Web…
Notons que le projet de construire une salle de sport couverte, de la dimension de plusieurs terrains de hand, à Karl Marx (tout près donc du quartier Delaune)… est justement mis cet été à l’enquête publique ! Il est donc peu probable que l’incendie de la piscine soit lié à cette question de City Stade.
Quant aux demandes plus individuelles (places en crèche, appartements, emplois), nous cherchons justement à éliminer ces pratiques clientélistes détestables, en mettant en place des grilles de critères objectifs. Ce qui n’est pas facile. Des personnes se sont senties brimées par l’ancienne équipe, et viennent nous voir très sincèrement en nous disant « Ils me l’ont toujours refusé, j’ai voté pour vous parce que je pense y avoir droit » : oui, mais il y a d’autres personnes qui y ont encore plus droit... Il faut vérifier au cas par cas. Par exemple, les plus prioritaires pour les appartements neufs qui sortiront cet automne sont les familles avec des adultes ou enfants handicapés, car le parc ancien est dramatiquement inadapté.
Dernier détail. Ces jeunes adultes ou adolescents qui « exigent » par la violence ne sont pas des « personnalités influentes dans leur quartier », du moins électoralement. Au contraire les habitants votent pour se débarrasser d’eux, de l’ambiance pesante qu’ils imposent au pied des cages d’escalier, et parfois dans les débats.
Ce qui n’empêche pas de chercher à donner des perspectives pour la jeunesse des quartiers, qui n’attend que ça… C’est pourquoi nous travaillons notamment à la création de la régie de quartier, outil d’insertion, d’emploi et de lien social.
2 Messages
20:21
Vous êtes decidement l’Edgar Faure ou le Brice Lalonde, girouette ou caméléon c’est au choix, de la politique locale, en ne cessant comme eux de tourner vos vestes dans le sens des vents portant vos ambitions politiciennes. Après n’avoir eu de mots assez perfides,cruels et blessants pour dénoncer les prétendues pratiques clientelistes de l’ancienne municipalité voilà que vous reconnaissez qu’il n’en a rien été - du bout des lèvres certes car la vérité semble-t-il vous brûle la bouche - en citant les propos de l’un de vos interlocuteurs. Qui manifestement a été électoralement appâté par les promesses de vos colistiers de l’Union citoyenne, dont certains semblent beaucoup avoir appris du côté des affaires en tous genres de Corbeil-Essonnes. Le problème c’est que n’est pas Serge Dassault qui veut...ou qui peut financièrement.
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11:46
Bonjour Claude Marchand
Je suppose que vous êtes l’ancien journaliste de L’Humanité donc habitué à relire des textes.
J’ai beau relire notre article en tout sens, je ne vois pas où il serait « reconnu » que l’ancienne équipe n’a pas pratiqué un clientélisme qui a profondément choqué les Villejuifois. Le PCF de Villejuif a d’ailleurs osé porter plainte en diffamation contre nous à ce sujet. L’audience aura lieu à la rentrée, les témoignages sont faciles à recueillir (comme sur d’autres sujets d’ailleurs), et les injures ne feront pas avancer le dossier.
D’ailleurs notre article ne cite aucun « interlocuteur » particulier, à plus forte raison « appâté » par des promesses électorales de l’Union citoyenne.
Mais venons-en au fond.
La tentation du clientélisme est inhérente à la politique. Le principe même des élections est de promettre telle ou telle chose à telle ou telle catégorie de la population. Il y a clientélisme quand on promet à des individus des avantages particuliers afin qu’ils votent ou fassent voter pour vous. La différence est parfois claire : promettre un cadeau de 2 millions à une association cultuelle en échange de tracts et SMS appelant à voter pour vous est du clientélisme, promettre à un quartier qu’il sera tenu compte de l’avis des habitants (pas de tour Mollicone et pas d’expropriation au profit des promoteurs) est un choix de politique urbanistique. Mais le débat est parfois compliqué, quand il s’agit par exemple de réparer une injustice individuelle, ou quand les promesses s’adressent à une catégorie trop particulière. Nous déployons de gros efforts pour ne pas tomber dans ces pièges.
Mais l’article du Parisien ne parle pas clientélisme, mais de « promesses électorales » en général, et se focalise sur « un city-stade à Delaune », c’est à dire un stade multisport dans le petit parc derrière la cité Duclos, entre la sente Benoit Malon et la rue Gaston Cantini. Il y a divergence parfaitement légitime entre « des jeunes » qui le demanderaient et la population alentour qui n’en veut pas. Ce n’est pas du clientélisme que de céder aux uns ou autres, c’est un choix entre plusieurs demandes contradictoires et c’est bien la responsabilité des personnes qui entrent en politique : aider à trouver des compromis entre des besoins contradictoires dans la cité. Comme nous l’avons dit, le choix collectif de l’Union citoyenne, après débat, est : pas de city-stade à cet endroit pour ne pas exaspérer la population. En revanche, nous avons parfaitement identifié l’insuffisance criante d’équipements sportifs de qualité pour une ville de 56 000 habitants, c’est pourquoi nous construisons un très grand gymnase à l’angle Gagarine-K. Marx, à deux pas de là.
L’article du Parisien suggère que ceux qui voulaient un city stade à Delaune sont ceux qui ont mis le feu à la piscine. Grave accusation. L’enquête est en cours, nous verrons. Nous exprimons dans l’article notre scepticisme. Depuis, des salariés de la piscine ont soulevé un autre argument : la piscine appartient au Val de Bièvre, le suspect n°1 est salarié du Val de Bièvre (et n’habite pas à Delaune), la ville de Villejuif n’a donc rien à voir là-dedans. Ce n’est évidemment pas décisif : priver les habitants du Val de Bièvre d’une piscine en plein été est de toute façon une énorme bêtise…
Cordialement
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