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Conseil municipal du 8 avril 2016 (4)

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18 avril 2016
Alain Lipietz

La politique urbaine de M. le Bohellec. Le vœu « Pécresse »

Suite à la rupture avec notre groupe, F. le Bohellec prend directement en main l’urbanisme de Villejuif. Premières mesures très significatives ! Le groupe Vidal tente en vain un compromis impossible.

La nouvelle politique urbaine

Ça n’a pas trainé. Conséquence de notre départ : le maire F. le Bohellec, qui depuis le début intriguait en coulisse avec certains promoteurs (sans en informer la maire adjointe responsable du secteur), reprend directement en main la délégation à l’urbanisme.

Le tournant est immédiat. Certes Natalie Gandais avait dû batailler pendant deux ans pour faire valoir les orientations proclamées de l’Union citoyenne, mais elle avait réussi à marquer profondément le PLU et à éviter les mauvais coups, renégociant les projets mal fichus mais autorisés (jusqu’en décembre 2015) par le PLU-Cordillot, et imposant d’assez jolies solutions.

Les décisions proposées à ce conseil par le maire imposent tout ce dont les Villejuifois ne voulaient plus et que nous étions parvenus à éviter. Seuls s’y opposent, outre notre groupe : assez régulièrement le Front de Gauche et le MRC, le PS oscillant entre abstention et vote contre. Florilège.

- Rapport 204 : absence de transparence dans la vente des terrains publics

Il s’agit d’une petite opération rue René Hamon. Intervention de Natalie Gandais :

« Monsieur le Maire,

vous voulez aujourd’hui déclasser un morceau du domaine public qui, ajouté à un terrain qui nous appartient, permettra la réalisation d’une petite opération immobilière. En principe, nous devrions être favorables puisque c’est une idée que j’avais eue d’ajouter ce petit morceau pour qu’une opération puisse contribuer à améliorer les alignements de trottoir et de jardin dans ce secteur un peu de bric et de broc.

En revanche, j’avais également demandé qu’on procède à une mise en concurrence pour vendre le bien en question. Or, s’il y a eu, selon le rapport, deux ou trois offres, la mise en concurrence a été, une nouvelle fois, tout à fait confidentielle. C’est donc en raison de l’absence de transparence et de publicité de cette vente que nous voterons « contre ».

-  Rapport 205 : abandon d’un morceau de la voierie publique à un promoteur, qui en fera un jardin privé. Abandon d’autant plus grave qu’un vrai projet d’entrée de Ville était possible à cet endroit.

Il s’agit du terrain du garage Ford, et du bout de la rue Condorcet par où passent les Villejuifois entre le centre-ville et la station de métro Paul Vaillant-Couturier

.

Intervention de Natalie Gandais :

Monsieur le maire,

Quand j’ai appris que Nexity était acquéreur du garage Ford, et qu’il existait d’autre part un projet immobilier de Kauffman et Broad sur tout le pâté de maison qui fait l’angle de la rue Condorcet et de la rue jean Baptiste Clément, j’ai demandé qu’on en profite pour travailler à un projet d’entrée de ville depuis l’avenue maxime Gorki vers le centre-ville, intégrant la sortie du métro. Je suggérai qu’on compose un espace piétonnier, vert, de type square très ouvert, pour adoucir la perception de l’entrée vers le centre ville.

Pour faciliter la conception de cette entrée de ville, j’avais suggéré qu’on envisage des échanges fonciers, entre le domaine public et les parcelles privées.

Et là, que nous proposez-vous ? Un vague schéma qui est projeté à l’écran, pas distribué à la 2e commission, même pas distribué aux conseillers municipaux, qui n’est sûrement pas contractuel, qui n’a rien d’une entrée de ville digne de ce nom… Vous proposez seulement de transformer la rue Condorcet en espace vert privatif !! Les promoteurs vont simplement profiter du déclassement de l’espace public pour améliorer la constructibilité de leurs parcelles et l’attractivité de leur opération pour les futurs acquéreurs.

Il est navrant que vous ne soyez pas capable, pour un projet aussi important, qui devrait dessiner, qualifier l’entrée vers notre centre-ville, de faire travailler un urbaniste indépendant, et que vous contentiez de confier ça aux promoteurs….

Nous voterons contre.

-  Rapport 211 : Possible attribution en douce d’appartements Hlm de la ville.

Il s’agit d’un immeuble déjà habité où la ville avait « oublié » que la convention de garantie d’emprunt lui donne droit à l’attribution de deux logements.

Intervention de Natalie Gandais :

Monsieur le Maire,

Ce rapport est tout simplement incompréhensible.
L’immeuble dont il est question, un immeuble de logements sociaux semble-t-il, a été achevé il y a plus de deux ans. Depuis deux ans, il serait habité par des locataires. On découvre aujourd’hui que la Ville a garanti un emprunt et qu’à ce titre elle devrait être réservataire de deux appartements. Ce qui signifie qu’elle peut proposer des locataires. Sauf que la convention n’aurait pas été signée !

J’ai demandé, en 2eme commission, à qui et par quel mécanisme ces deux logements sociaux avaient été attribués. N’ayant pas eu de réponse en temps voulu, nous voterons contre cette délibération.

Le vœu « Pécresse »

Le problème avait éclaté au Conseil municipal précédent : F. le Bohellec, qui avait promis à ses électeurs de ne pas se présenter à d’autres élections, s’était néanmoins fait élire sur la liste de droite au conseil régional, sous prétexte de « mieux récolter des aides régionales pour Villejuif ». Or une des premières mesures de Mme Pécresse (présidente UMP/LR du Conseil régional) a été de supprimer les aides régionales à la construction de logements sociaux pour les villes qui en avait déjà plus de 30 %. Ce qui est le cas çà Villejuif, qui continuera pourtant à construire 25 % de Hlm, tout en respectant le Plan Local de l’Habitat du Val de Bièvre (36 % minimum en niveau)

Assez embêté, le groupe de P. Vidal, désormais rallié entièrement à la droite villejuifoise (sur la Halle des sports et sur le budget) mais qui tente de continuer à se présenter comme « de centre gauche », présente un vœu mi-chèvre mi-chou. Tout en saluant l’intention de Mme Pécresse de lutter ainsi "contre les ghettos", il demande que la masse des subventions pour le logement social soient augmentée, mais qu’elles ne soient pas non plus accordées aux villes qui ne respectent pas la loi SRU, soit moins de 25% de logements sociaux.

J’interviens au nom de notre groupe pour railler cette double absurdité :

-  Le maire le Bohellec a défendu en tant que UC, et voté un PLU qui prévoit de construire 25 % de logements sociaux dans les nouvelles constructions pour arriver à terme à l’objectif intercommunal : 36 %. Et voilà qu’il vote contre les subventions aux villes qui auraient un tel objectif !

- Le groupe Vidal nous demande maintenant de concentrer toute l’aide régionale aux villes ayant entre 25 et 30 % de logement sociaux, critère farfelu qui ne fera reculer en rien l’apartheid social, mais ce qui signifiera nécessairement un effondrement de la construction sociale en Ile de France, les villes « entre 25 et 30 % » étaient assez rares (l’Hay les Roses ?)

Le vœu Vidal se trouve alors sous un tir croisé de moqueries. Pour la gauche il cherche en vain à justifier la mesure Pécresse (ce n’est pas en brimant les villes qui ont déjà 30% de HLM qu’on lutte contre les ghettos, ne serait-ce que parce que la formation de ghettos dépend aussi de la taille et de la concentration des logements sociaux dans chaque ville et de la politique de peuplement des immeubles). Pour la droite, la brimade souhaité par le groupe Vidal contre les villes qui n’ont pas encore 25% les dissuadera de chercher à les atteindre.

C’est l’occasion d’une passe d’arme entre nos deux conseillers régionaux, F. le Bohellec et Sophie Taillé-Polian (PS). D’où il ressort que notre maire-conseiller-régional-conseiller métropolitain-conseiller au T12 n’a pas voté le vœu du Conseil régional… car il était en vacances.

Tout s’explique ! Comment notre sur-cumulard de maire, qui n’a même pas renoncé à la direction à plein temps de son entreprise (dans le nord de la France) peut –il tenir le coup ? Tout simplement en prenant ses vacances pendant les sessions de ses innombrables fonctions. L’œuf de Colomb.

Dépité, le groupe VNV retire son vœu.

****

Le compte-rendu de ce conseil municipal est en 4 parties :

1. Un budget-fantôme est voté

2. Contre l’aggravation de la hausse des impôts locaux.

3. Le scandale de la Halle des sports au Conseil municipal

4. La politique urbaine de M. le Bohellec. Le vœu « Pécresse »

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