Accueil > Actualités > Brèves de mairie > Que la lumière soit
Un samedi de décembre à la tombée de la nuit, un cortège étrange et très beau est parti de la MPT Gérard Philipe, avec en tête des personnages habillés de lumière blanche suivis d’une foule de familles avec enfants brandissant des lampions et des parapluies lumineux. Des motards du moto-club fermaient la marche. En chant et en musique, entrecoupé de démonstrations de danse et d’acrobaties, le défilé s’est rendu jusqu’à Lamartine, avant de revenir à Gérard Philipe où des soupes de tous les pays, minestrone, potages chinois, africain, antillais, ont réchauffé les festivaliers enluminés, visiblement heureux de passer un bon moment ensemble.
Aussi magique soit-elle, cette Fête des Lumières n’est pas tombée du ciel, les spectacles ne se sont pas improvisés tout seuls, les costumes ne se sont pas fabriqués d’un coup de baguette, les légumes ne se sont pas épluchés d’eux-mêmes avant de sauter dans les chaudrons. Tout avait été longuement préparé par les habitants, les artistes, les associations, les animateurs des ateliers qui toute l’année transforment cette épatante MPT en ruche affairée. Ces gens ne vivent pas de la lumière des étoiles. Leur couper les vivres pour raisons financières relèverait d’une vision à court terme très néfaste pour l’avenir. C’est pour ça qu’il faut se battre pour les budgets.
Dans le sud il y a aussi pour les petits l’aide aux devoirs, la chasse aux trésors, les potagers partagés et bientôt pour les plus grands une pièce de théâtre participative et une université populaire ambulante. Le savoir, le savoir-faire, le faire ensemble sont autant de flambeaux allumés contre l’ignorance et le repli sur soi qui nourrissent les extrémismes politiques et religieux. Encore faut-il alimenter la flamme.
Quelques jours avant nous avions eu la visite de la dame chargée au Nigeria de l’apprentissage des langues. Dans un pays anglophone, elle fait étudier aux élèves les langues et civilisations allemandes, italiennes, espagnoles, chinoises, françaises, aussi. Peut-être a-t-elle en mémoire le temps où la France était le pays des Lumières…
Cette dame entretient la flamme au sein de centres d’études en zone protégée mais tout de même dans un pays cerné par Boko Haram. Elle travaille avec le conseil local de la jeunesse villejuifois et voudrait établir des échanges entre les jeunes d’ici et de là-bas. Contre les forces de l’ombre elle aussi fait le pari de la culture et de l’ouverture.
« Tout ce que vous faites pour moi sans moi, vous le faites contre moi » (Nelson Mandela). Une opération de rénovation urbaine peut être la pire ou la meilleure des choses. La pire, si elle est faite dans le secret des cabinets avec à la clé un grand gaspillage d’argent public pour des équipements déconnectés des besoins réels. La meilleure, si elle est conçue en co-construction avec les habitants afin d’aboutir à des logements plus adaptés, un cadre de vie amélioré, à travers des chantiers favorisant l’insertion et l’emploi, l’utilisation et le développement des compétences. La maison du projet, le conseil citoyen, la régie de quartier seront là pour permettre à la population de prendre ses affaires en main, nous y veillerons !
Commentaires
Répondre à cet article