Accueil > Actualités > La justice enjoint au maire de donner de l’eau potable aux Roms
Devant sa mauvaise volonté, le Tribunal Administratif de Melun le condamne le 22 avril (mais il affirme avoir cédé dès le 20).
C’est une pénible bataille. Depuis des années de réfugiés Rom (en particulier de Roumanie) s’entassent dans de petits squats (par exemple avenue de la République) et un petit bidonville à la Redoute des Hautes Bruyères. Ils sont défendus par l’association Romeurope, qui veille par exemple à ce que les fonds de l’Union européenne leur parviennent.
Le maire sortant a profité du confinement pour leur couper l’eau. Le Préfet lui a enjoint de rétablir l’eau. Ce qu’il a fait … mais avec de l’eau non-potable (sans doute une tactique conseillée par son directeur de cabinet, qui s’était illustré par de telles méthodes à Calais). Alors Romeurope l’a attaqué en référé devant le tribunal administraittif de Melun. F. le Bohellec a dû sentir le boulet : au conseil municial de lundi dernier il a annoncé, au passage, avoir « rétabli l’eau et livré des bouteilles d’eau potable ».
Aujourd’hui, la décision du Tribunal est tombée, condamnant les villes de Villejuif, l’Haÿ-les-Roses et Choisy.
Voici le communiqué de Romeurope :
La semaine passée nous avons déposé quatre référés-liberté devant le Tribunal Administratif de Melun pour demander que dans les squats et bidonvilles sur les communes de Vitry sur Seine, Villejuif, Lhay les Roses, et Choisy le Roi, soient installés un accès à l’eau soit par raccordement soit par des citernes d’eau potable, des toilettes, des cabines de douches et le ramassage des déchets domestiques.
Nous avons été amenés à faire cette procédure car depuis le début de la crise sanitaire alors que nous avions alerté la préfecture et les maires concernées sur la situation des personnes vivant dans ces lieux insalubres, rien n’a été mis en place.
La situation de crise sanitaire est vécue de plein par toutes et tous, mais les personnes les plus vulnérables sont d’autant plus fragiles qu’elles sont ignorées par les services de l’État et les communes. Les aides alimentaires sont arrivées tardivement et pas partout. Souvent les citoyens ont eux mêmes mobilisé leurs réseaux afin d’aborder un minimum de vivres aux familles en attendant le passage de la Croix Rouge ou des associations mandatées par la Préfecture.
Le Tribunal Administratif a condamné la préfecture et les mairies de Lhay les Roses, Choisy le Roi et Villejuif :
Il est enjoint dans un délai de 48 heures (...)de prendre les mesures nécessaires afin que, d’une part soit assuré l’approvisionnement des personnes installées (…) en eau potable, qu’elles disposent de dispositifs leur permettant de s’y soulager de leurs déjections dans des conditions respectant la norme sanitaire en vigueur, que soit organisé un service de collecte des ordures ménagères et ce, à titre régulier et que soit installé le nombre de douches temporaires nécessaires à cette population.
D’ores et déjà nous restons vigilants quant à l’exécution de ces décisions.
Le Tribunal administratif a considéré que la Ville de Vitry sur Seine et la Préfecture avaient fait ce qu’il fallait pour la sécurité des personnes. Nous sommes perplexes. Et nous réfléchissons à la suite à donner.
Nous sommes cependant satisfaits car ces décisions vont permettre aux familles de retrouver un peu de dignité dans leur vie quotidienne.
Nous avons encore devant nous des combats à mener. Si des personnes souhaitent nous aider financièrement à faire face aux dépenses d’avocat nous vous adressons un RIB. Vous remerciant par avance,
Cordialement
Aline POUPEL pour le Collectif Romeurope 94
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