Accueil > Actualités > Cliquetis d’armes avant le conseil municipal du 8 avril
La crise de l’ex-majorité municipale de Villejuif, provoquée par l’éviction des élus de L’avenir à Villejuif, « coupables » d’avoir dénoncé le scandale de la Halle des sports, connaitra peut être une accélération spectaculaire au conseil municipal de vendredi 8.
Ce jour là, on votera le budget 2016. La « bande des 3 » qui a imposé notre éviction, MM le Bohellec, Obadia et Vidal, n’a sur le papier qu’une majorité de 24 voix sur 45. Or Ph. Vidal, adjoint aux finances, qui fanfaronnait lors du débat d’orientation budgétaire, il y a 3 semaines, promettant, carnassier, « des amputations de services au public », a effectivement pondu un budget inacceptable. Et maintenant il annonce, jusque sur le marché de Villejuif, qu’il votera contre son propre budget !
Connaissant le caractère « bizarre » du personnage, nous sourions sous cape : on n’y croit pas. Mais supposons que ça l’amuse, et qu’il le fasse effectivement. Lui et son groupe ont déjà boycotté mercredi la « 1ere commission » où son budget était discuté, laissant la pauvre Directrice générale adjointe en charge du dossier se débrouiller pour donner des explications aux conseillers municipaux présents.
Dans ce cas, la majorité d’une voix de M. le Bohellec … devient minorité, et le budget ne passe pas
Ainsi , MM. Obadia et le Bohellec ont réalisé le tour de force de se mettre sous la coupe d’un individu « bizarre », qui peut, de sa seule voix + la voix d’un autre membre de son groupe, les faire chuter ! Car que se passe-t-il dans ce cas là ?
Un petit tour sur Internet nous explique que le préfet doit demander à la Chambre régionale des comptes de préparer un autre budget, et il est imposé. Si la situation est trop grave, la ville est « mise sous tutelle préfectorale ».
Mais chez nous, le problème est différent : il n’est pas très difficile de faire un budget, mais le préfet pourrait bien comprendre que le vrai problème, c’est que M. le Bohellec n’a plus de majorité pour le faire voter. Et dans ce cas, il pourrait dissoudre le conseil municipal et convoquer de nouvelles élections.
La vie de l’Union citoyenne promettait d’être aussi compliquée que celle d’un gouvernement socialiste. Mais pendant un an on a fait du bon boulot.
Les choses ont commencé à se gâter quand les trois compères ont justement considéré que nous faisions du trop bon boulot, et ont commencé à nous mettre systématiquement des bâtons dans les roues.
Les choses se sont vraiment gâtées, début décembre 2015, quand notre première adjointe, Natalie Gandais, soupçonnant des manœuvres de favoritisme du maire et d’un adjoint de sa liste sur l’opération de la Halle des Sports, lui a envoyé une première lettre officielle l’avertissant que, si ça continuait, elle devrait en informer le Procureur de la République.
Les 3 compères ont réagi en présentant, le 16 décembre, une liste pour l’élection des délégués de Villejuif au Conseil du « territoire n°12 » (qui remplace la communauté d’agglomération du Val de Bièvre), liste excluant L’Avenir à Villejuif. E. Obadia proclama en public :« Je préfère l’élection d’un socialiste à celle de Natalie Gandais ! ». On vous l’a raconté ici.
En janvier, Natalie envoya une seconde lettre officielle d’avertissement.
Le maire et ses compères ripostèrent par deux lettres de chantage : « Si tu ne présentes pas par écrit une rétractation de tes soupçons, on te vire ». Natalie ne céda pas au chantage, signala au procureur, et fut virée.
Restaient les autres "Avenir à Villejuif" membres de l’exécutif, Monique Lambert Dauvergne, Sylvie Thomas et Patrick Stagnetto. Au conseil municipal du 12 février, F. le Bohellec leur annonça que « vouloir rester dans l’exécutif signifierait témoigner de sa confiance en sa probité. » Peu soucieux de céder au nouveau chantage de F. le Bohellec, nos élus démissionnèrent de l’exécutif.
Et nous voilà dans l’opposition. Et voici la « nouvelle majorité de 24 membres », complices éventuels du délit de favoritisme allégué.
Il y a une dizaine de jours, le Parquet de Créteil annonce à Natalie Gandais qu’une enquête sur le délit de favoritisme allégué va être confiée à la police. On sait bien que l’instruction peut prendre des années, mais ça commence vraiment à sentir le roussi.
Est-ce le début d’enquête qui pousse Ph. Vidal à menacer de quitter le navire, en votant contre son propre budget ? En tout cas F. le Bohellec semble y croire : il envoie aux élus de sa majorité un mail d’adieux de Fontainebleau (genre « nous avons fait du bon travail et j’ai été heureux de le faire avec vous, etc, etc »)
Sauf que ses amis (qui ont tous voté, à sa demande, pour la rupture avec L’avenir à Villejuif, que ce soit le 16 décembre ou le 12 février), commencent à la trouver mauvaise. F. le Bohellec et E. Obadia les ont livrés pieds et poings liés aux foucades du « bizarre » Ph. Vidal, alors que beaucoup d’entre eux travaillaient amicalement avec nos élus. A droite on cogite : comment rembobiner le film jusqu’au 12 février, puis repartir sans Vidal, mais avec nous ? Hélas ! L’Histoire ne repasse pas les plats, on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve…
Dans la ville, les honnêtes gens de l’électorat de droite, celles et ceux qui n’en pouvaient plus de la gestion Cordillot et avaient adoré l’Union citoyenne, scandalisés qu’avec la Halle des Sports « ça recommence comme avant », nous témoignent leur estime et leur mécontentement à l’égard du maire et de ses élus.
En dehors de Villejuif, les cadres UMP/LR (à la région, au département, chez le voisin) sont à deux doigts de s’agacer contre F. le Bohellec. Voilà un homme qui prouvait, il y a deux ans, que la droite pouvait s’entendre avec les écologistes, au moins sur quelques sujets d’intérêt local, et qui devient aujourd’hui la démonstration du contraire ! Il leur casse la baraque.
D’autant que la candidature de A. Juppé devient de plus en plus probable. Et A. Juppé , justement, avait commencé sa carrière à la mairie de Bordeaux… en intégrant dans son équipe un écologiste important, Michel Duchène, anarcho-syndicaliste et patron de la « librairie alternative » (mais déjà assez classe) de Bordeaux. F. le Bohellec devient plutôt gênant à droite.
D’où la délirante rumeur lancée par F. le Bohellec dans le Val de Marne : c’est nous, L’Avenir à Villejuif, qui aurions décidé de prendre prétexte de la Halle des sports pour quitter la majorité !!
Si nous comprenons bien, Natalie Gandais, en lui signifiant sa désapprobation, aurait inspiré au maire sa lettre de chantage et le vote de sa destitution, au moment précis où elle aurait eu envie de partir… Et ce gros nigaud de le Bohellec serait tombé dans son piège !!
La meilleure protection de F. le Bohellec, c’est que son « opposition de gauche » le soutient plutôt sur la Halle des Sports, en échange de quoi lui ne dit pas de méchanceté contre les emprunts toxiques de Mme Cordillot.
Au PCF, c’est l’attentisme.
Sur les questions immobilières, la situation des communistes est compliquée. Mme Cordillot a voté en Commission d’Appel d’Offre pour le projet « favorisé » par le maire. Normal, c’était aussi le sien, celui de son architecte de 2013. Elle ne s’est pas opposée au coup de force de la Sadev sur la ZAC Campus Grand Parc, alors qu’il abaisse brutalement la part de logements sociaux dans Villejuif. Mais elle est de moins en moins écoutée par ses camarades, qui ne la suivent pas sur ces votes là.
Vendredi, le PCF votera contre le budget de Vidal et le Bohellec (encore heureux !), mais s’abstiendra sur la Halle des Sports : « Il y a une enquête de police, on attend ». Bon, bon. Mais ça veut dire qu’il n’en ferait pas un thème de campagne, en cas d’élection cette année.
En fait le PCF ne souhaite pas d’élections maintenant. Ni au niveau départemental, ni localement, les communistes ne savent comment prendre le « cas Villejuif ». Ils savent qu’il n’y a plus de majorité à gauche sans l’Avenir à Villejuif. Certains communistes, les plus proches de Mme Cordillot, nous en veulent depuis toujours. D’autres pensent au contraire qu’avec une autre équipe de candidats et en alliance avec nous, on aurait « gardé Villejuif à gauche » en 2014.
Le PS ne sait plus où il habite.
Depuis 25 ans les socialistes villejuifois hésitent entre s’allier avec nous pour « prendre la ville au PCF », ou rester dans l’ombre du PCF « sur ordre des instances nationales ». Au PS aussi, certains nous disent encore : « Vous aviez raison trop tôt, en 2014 nous aurions dû y aller avec vous, sans Cordillot au premier tour, on aurait gardé Villejuif à gauche, etc… » En tout cas, sa priorité des priorité, actuellement, est de discréditer l’action de Natalie et de ses collègues, qui a été largement appréciée dans son électorat et chez une partie de ses militants et anciens élus socialistes !
En témoigne la tribune à hurler de rire du groupe socialiste dans la revue Villejuif Notre Ville d’avril. Il y a deux mois, lors de la destitution de Natalie Gandais, ils ont soutenu le point de vue du maire : (« C’est pas celui qui commet le délit, mais c’est celui qui le dénonce qui doit partir, et en courant. »). Aujourd’hui ils attaquent « le PLU de M. le Bohellec et Mme Gandais », qui « applique par anticipation la ligne de Valérie Pécresse à la région », c’est à dire la fin du soutien aux logements sociaux pour les villes ayant déjà plus de 30%.
En réalité (et ils le savent fort bien), le PLU de Natalie Gandais impose « 25 % de logement social dans les constructions neuves » (un chiffre avancé par une certaine ministre verte du gouvernement d’un certain Jean-Marc Ayrault) et « 36 % au total de logement sociaux à Villejuif », conformément au Plan local de l’habitat du Val de Bièvre, présidé par un certain M. Bridey, socialiste...
Il est vrai que le PS a voté, avec la droite, contrairement au Front de Gauche et à L’Avenir à Villejuif, POUR le coup de force de la Sadev, qui trahit ces deux pourcentage dans la ZAC Campus Grand Parc…
La droite ne sait plus avec qui s’allier. Le PCF et le PS seraient très embêtés d’avoir à s’allier avec nous, car il leur faudrait enfin se mettre au clair sur des sujets qui fâchent (densification, apartheid et ghettos urbains, tranquillité publique, etc), où leur électorat nous donne plutôt raison. Ils ne tiennent donc pas à revenir aux urnes, en tout cas pas cette année.
Nous, nous avons un programme, élaboré en ateliers publics, un an avant les élection de 2014. Nous avons commencé à l’appliquer avec l’Union citoyenne. MM. le Bohellec, Obadia et Vidal ont choisi de casser cette expérience, nous le regrettons, mais nous n’y pouvons rien.
Si des élections ont de nouveau lieu dès cette année, nous sommes prêts, et nous discuterons avec toutes les bonnes volontés, sans exclusive. Mais cette fois on se méfiera. Le « 8eme point » des engagements de l’Union citoyenne, sur la probité et la transparence, nous le mettrons en premier… Nos futurs alliés, quels qu’ils soient, sont prévenus.
Crédit logo : Ambrogio Lorenzetti, Le Mauvais gouvernement
1 Message
17:14
Comme nous l’avions anticipé, le groupe Vidal a décidé de voter le budget, lors d’une réunion qui se tenait … pendant la réunion de la 1ere Commission, où Ph. Vidal aurait dû présenter son budget, mais dont il s’est excusé sous prétexte d’engagement personnel .
Toutefois, l’intéressé continue à se répendre, en certifiant que lui ne votera pas le budget. Selon lui, la droite a obtenu le soutien d’une voix supplémentaire, celle d’une élue « FUE » (groupe Harel), en échange de son entrée dans l’exécutif comme conseillère déléguée.
Les services rigolent : l’adjoint à la culture, vidalien, qui s’apprêtait à voter contre le budget, leur a donc demandé en catastrophe de lui préparer un discours « en faveur » du budget culture. Ils auront du mal. Le budget Vidal-le Bohellec, c’est plutôt « quand j’entends parler de culture, je sors mon revolver ».
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