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Conseil municipal du 13 nov. 2018 (1)

Imprimez !
14 novembre 2018
Natalie Gandais

Une police municipale, pour quoi faire ?

Pour 2019, le maire veut encore développer la police municipale et installer de nouvelles caméras. Mais quand je lui demande les missions et le bilan de sa police, il s’agite, me coupe la parole et interrompt le débat d’orientations budgétaires... et par contre-coup le conseil municipal.

Mardi 13 novembre, le conseil municipal commence à 17h. Au menu : le rapport sur le développement durable, l’état des effectifs, le débat d’orientations budgétaires et le rapport sur l’égalité hommes-femmes. Les trois derniers sujets sont très liés, comme on le verra tout au long de ce conseil. A 22h 30 nous entamions le débat d’orientations budgétaire. On discute la dégradation massive du service au public, due au manque de personnel, alors qu’augmentent certaines autres dépenses.

Ainsi, Paulo Nunes, du groupe macroniste mais surtout parent d’élève à Joliot-Curie, détaille la situation des ATSEM (agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles, qui assistent les instit’). Non seulement il en manque, mais une Atsem, contractuelle donnant toute satisfaction à sa hiérarchie qui recommande le renouvellement de son contrat, a été renvoyée par le maire sous prétexte que son beau-frère est élu communiste dans une municipalité de la rive gauche.

J’enchaîne sur les questions de sécurité publique :

"Monsieur le maire, en 2019 vous voulez augmenter de 300 000 euros le budget de fonctionnement de la police municipale, installer de nouvelles caméras pour 1 million d’euros, et renforcer dans les effectifs les métiers de la sécurité. Pourriez-vous déjà nous donner un bilan de l’activité de la police municipale en 2018, ses missions, les conditions de son déploiement ? Car depuis cet été, et malgré la montée en puissance de la police municipale, nous constatons hélas l’apparition de nouveaux désordres.

J’ai évoqué hier, lors du conseil spécial dédié aux travaux du Grand Paris Express et aux Zacs, les souffrances des riveraines du chantier Aragon, ignorées du comité de suivi du chantier, qui subissent les travaux depuis 2015 et se voient refuser toute prise en charge par la SGP. Elles m’ont également signalé que la mise en impasse de la rue Jean Jaurès, jusque là épargnée, voyait depuis cet été prospérer le commerce des stupéfiants, dès le milieu de l’après-midi et jusque tard dans la nuit, accompagné de consommation d’alcool, musique et tapage. Excédées et effrayées, elles se sont adressées à la police municipale stationnée dans la rue, qui leur a répondu à de multiples reprises, cet été "nous n’avons pas assez d’effectifs mais à partir de mi-octobre, tout va changer, une équipe sera en faction 7 jours sur 7, jusqu’à 3 h du matin, avec des maitres chiens. Soyez patiente, votre rue est prioritaire". La même annonce étant faite sur le VNV d’octobre.

Mais en octobre, les voitures de police municipale habituellement en faction vers 19h, ont quasiment disparu de la rue Jean Jaurès. Les dames ont appelé autour de minuit les 14 octobre, 1er et 6 novembre, tombant sur un service fermé. Le 2 novembre à 19h 52 les équipes venaient de partir. "

A ce stade de mon intervention, les conseillers municipaux d’opposition placés en face de moi me font signe que le maire n’écoute plus. Il est retourné sur son siège, en grand conciliabule avec les directeurs et conseillers de cabinet placés derrière lui. Je décide de poursuivre, pour le conseil et le public. Le maire me coupe alors la parole, éteint mon micro : « Ça ne fait pas partie du débat budgétaire ! » Protestations unanimes des oppositions : « Mais si ! qu’on sache à quoi sert tout cet argent ! » Le maire : « En vertu du nouveau règlement, c’est moi qui décide ! Le débat est clos, je lance le vote. »

Les oppositions plient leurs affaires et sortent. Le quorum (la moitié des élus présents) tombe. Le Conseil est interrompu.

Si j’avais pu poursuivre, j’aurais ajouté que les lettres et demandes de rendez-vous au maire des riveraines de la rue Jean jaurès, depuis septembre, étaient restées sans réponse. Faut-il vraiment dépenser autant d’argent public pour une police municipale qui n’ose pas s’adresser aux dealers ?

J’aurais aussi évoqué le témoignage d’une dame de la rue de Gentilly qui, ayant appelé en octobre la police municipale pour faire dégager une voiture stationnée sur son bateau, avait été fort surprise de voir le contrevenant, chauffeur d’un habitué du café du coin, traité avec tous les égards par le policier municipal. Quand la dame avait suggéré que le chauffeur était en infraction, "nous lui avons déjà dit, ce n’est pas la peine d’insister" lui avait-on répondu.

Faut-il vraiment dépenser autant d’argent public pour une police municipale qui ne verbalise même pas le stationnement irrégulier ? Ou ceux qui se garent sur les pistes cyclables, rendant inopérant le Plan Vélo ?

****

Le compte-rendu du conseil municipal du 13 novembre est en trois parties :

1. Une police municipale, pour quoi faire ?

2. Un projet de budget cyniquement insincère

3. Développement durable à Villejuif : peut (beaucoup) mieux faire

Suite à incident, le quorum n’étant plus atteint, le conseil reprend le 20 novembre :

Les Groooos mensonges du maire

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Commentaires

1 Message

  • VALABREGUE 15 novembre 2018
    23:16

    si je peux me permettre une remarque. Le vrai pb c’est comment utiliser au mieux son argent en matière de police locale. Je suis toujours à votre dispo pour examiner la chose. Je suis au demeurant en discussion à un autre niveau pour faire des propositions

    repondre message

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