Accueil > Actualités > Tsunami de nouveaux projets immobiliers sur Villejuif
Alors que le maire promettait il y a quelque mois : « Plus de nouveau chantier immobilier, sinon l’achèvement des deux ZAC », le Conseil municipal vote une dizaine de nouveaux projets, sans qu’aucune information ne soit donnée au Conseil sur ce que le maire négocie avec les promoteurs
Il s’agit en fait de rapports décidant : soit de racheter au SAF 94 ( le syndicat qui détient en notre nom les réserves foncières de la Ville jusqu’à 2018 ou 2019), soit de lui donner consigne de les vendre à tel ou tel promoteur, soit de signer une « convention de PUP » avec un promoteur désigné.
Aucun de ces projets de promoteur n’est précisé (sauf une vue d’artiste sur un projet, projetée en séance !), ni en 2e commission, ni en conseil municipal. Aux demandes des élus, le maire répond de façon évasive que « Les projets ne sont pas finalisés, on vous les présentera en temps utile. ». Ce qui signifie, nous le savons tous : « Jamais », ou à la rigueur quand il n’y a plus rien à décider. La présentation des permis de construire a d’ailleurs été explicitement supprimée du règlement intérieur du conseil municipal. Et à la 2e commission (élus chargés de l’urbanisme) , les projets ont été approuvé par deux voix pour, une voix contre, celle de Natalie Gandais, seule élue de l’opposition à s’être dérangée pour discuter pied à pied de l’avenir de la Ville !
Au temps de l’Union citoyenne, quand Natalie Gandais était première adjointe et en charge de l’urbanisme, elle exigeait que chaque réserve foncière revendue par la Ville fasse l’objet d’une mise en concurrence entre les promoteurs, un appel d’offre pour les plus gros projets ou un affichage dans les agences immobilières pour les plus petits. Dans le cas de la Halle des sports par exemple, elle a bataillé un an et demi pour que la vente ne se fasse pas de gré à gré à Tougeron-Demathieu et Bard, et la mise en concurrence a obligé ce « candidat favorisé » à augmenter son offre de 3,5 millions au profit de la Ville (au grand dépit et de F. le Bohellec, et de… C. Cordillot).
Les « négociations dans le bureau du maire » (ou dans de plantureux déjeuners, désastreux pour la santé de ceux qui ne savant pas qu’il est prudent de ne manger que des crevettes dans les déjeuners d’affaire) offrent au contraire aux promoteurs « choisis » d’agréables plus-values au détriment de la Ville et au bénéfice de dieu sait qui.
Pour ces deux raisons (secret des projets et non-mise en concurrence), nous votons contre chaque rapport, un par un. PCF et PS oscillent entre vote Non et Abstention.
Mais il y a une raison d’ordre général à notre refus : les Villejuifois sont saturés de chantiers !
Tous ces projets entrent certes dans le cadre du PLU que nous avons voté en décembre 2015, moins hauts, moins serrés que ceux qu’autorisait le PLU Cordillot de 2013. Nous avons même dû en 2015 nous plier aux ordres de l’État et de la région (alors tout deux contrôlés par le PS) qui avaient couvert Villejuif de « pastilles rouges » (obligation de densifier d’au moins 15%). Mais nous pensions qu’il y en aurait pour un quart de siècle, nous n’avions jamais pensé qu’un maire braderait d’un seul coup toutes les réserves foncières de la Ville !
Déjà, nous nous étions trompés en écrivant que le PLU Cordillot porterait la ville à 70 000 habitants : c’était beaucoup plus. Aujourd’hui F. le Bohellec, élu pour freiner la densification, déclare aux spéculateurs, dans la page « Argent » du journal Le Monde : « Nous allons bâtir entre 800 000 et un million de mètres carrés d’ici à 2026, soit 9 000 nouveaux logements. » C’est-à-dire porter Villejuif de 56 000 à 80-90 000 habitants ! Du moins précise-t-il que son programme s’étend sur deux mandats : pour sauver Villejuif, il faut donc empêcher F. le Bohellec d’être réélu en 2020-2026…
D’ores et déjà, c’est un véritable tsunami de nouveaux chantiers qui est adopté à ce seul conseil du 4 octobre. La liste couvre tous les quartiers de Villejuif.
Voici ce qu’on apprend à la lecture des rapports :
Rapport 201 : rachat du 15 et 17 rue des Villas. La Ville comptait s’en servir pour élargir la rue, mais l’enquête publique a été défavorable (ça arrive !), du coup le maire « étudie la possibilité́ de les inclure dans une opération de plus grande importance réalisée par un promoteur, propriétaire d’un terrain mitoyen au sud. »
Rapport 202 : rachat du 48 sentier Benoit Malon. Cette bande de terrain, prêtée à Potagers sans Frontière, est minuscule (584 m2) ? Il n’y a pas urgence puisque le SAF la garde jusqu’2019 ? Attendez, je lui consacre un chapitre spécial
.
Rapport 203-204 Échec de la vente du « portage toxique » du 103 rue Ambroise Croizat et projet de revente… suspect. Je lui consacre un chapitre spécial.
Rapport 205. C’est la reprise, sous forme de négociations dans le bureau du maire, de feu la ZAC Pasteur 3, avec la mosquée annulée au profit d’une opération immobilière, etc : on vous en a déjà parlé.
Rapport 206 : Grosse opération de Icade dans l’angle sud du Rond-point du Gal de Gaulle. La Ville use, au profit d’Icade, de son droit de préemption sur un bâtiment promis à un autre acheteur « afin de ne pas compromettre le projet Icade ». Sauf que le conseil municipal n’a jamais discuté du projet Icade. C’est donc une privatisation du droit de préemption.
Rapport 209 : Convention de PUP pour un projet immobilier s’étendant des n° 145 à 153 rue de Chevilly. Je consacre un chapitre spécial aux PUP et Zac.
Rapport 210 : Convention de PUP pour un projet immobilier s’étendant des n° 112 à 114 avenue de Paris.
Rapport 211. L’Opération de Rénovation Urbaine Lamartine devient une Zone d’Aménagement Concertée. Argument du maire : C’est un moyen commode de gérer les flux d’argent entre les différents propriétaires actuels (dont l’OPH et la Ville), l’aménageur et el s futurs promoteurs. Un argument qui n’a semble-t-il pas joué en faveur de la ZAC Pasteur 3 ! Et surtout : le « Concerté » de la procédure de ZAC signifie : concerté seulement entre la Ville et l’aménageur, et pas avec la population, comme le prévoit la procédure ORU !
Rapport 215 : C’est le lycée privé catholique. Il s’agit ici de diviser la parcelle (les serres de Villejuif) pour ne pas vendre tout au Diocèse. Une autre opération immobilière se cache-t-elle dans le reste du terrain ? Le découpage n’est même pas fourni aux conseillers municipaux, le rapporteur affirme que ce qui reste c’est le cimetière.
Le logo est le plan des « pastilles rouges imposées par le gouvernement et la Région quand ils étaient aux mains du PS.
Le compte-rendu du conseil municipal du 28 septembre est en sept parties :
1. F. Le Bohellec enterre symboliquement l’Union citoyenne.
3. Affaire de la Halle des sports : le maire remet une pièce dans la machine
4. Tsunami de nouveaux projets immobiliers sur Villejuif
6. Babilou Land
Commentaires
Répondre à cet article