Accueil > Actualités > Le débat budgétaire n’a pas eu lieu.
Le conseil municipal de février s’est finalement tenu vendredi 6 mars. Au menu : bilan de la politique d’environnement et débat d’orientation budgétaire. Mon compte-rendu, forcément subjectif.
On se souvient que les syndicats avaient empêché la tenue du conseil municipal de Février pour protester contre la possibilité de vendre la Bourse du travail. Ils remettent ça devant l’église, avec une manifestation devenue nationale et la présence du Secrétaire Général de CGT, Philippe Martinez. Ont-ils un peu « surjoué » une affaire qui est en train de se calmer ? Il y a beaucoup moins de monde que le mois dernier.
Nous distribuons un tract exposant notre proposition : maintient de la Bourse du travail au 16 rue Jean Jaurès, rationalisation de l’usage de cette belle maison (ancienne poste, Bibliothèque de la Ville jusqu’en 1986), et mise en valeur des maisons abandonnées au fond du jardin (anciennement : école privée et école de danse).
L’accès au Conseil est désormais limité à 80 personnes, maximum de sécurité. Mais beaucoup de Villejuifois nous diront qu’ils ne sont pas venus, effrayés la dernière fois. De fait, c’est la bousculade pour entrer. Un frêle monsieur vietnamien reçoit un coup de boule d’un balaise militant communiste...
Au début du conseil, le représentant de l’Union local CGT est invité à lire un texte, au nom de l’intersyndicale, et on passe à l’ordre du jour.
D’abord, on annonce un nouveau report de l’examen du Plan d’Aménagement et de Développement Durable. Ce plan, première étape du PLU, pourtant débattu avec les habitants le 20 janvier, est passé fin janvier devant la 2e commission. Les « personnes publiques associées » (Etat, région, département, Val de Bièvre, villes voisines, Ratp…) ont été invitées à sa présentation le 9 janvier. Certaines finissent par donner leur avis… deux heures avant le début du conseil, et demandent des modifications. Elles essaient de renverser le choix des Villejuifois de mars dernier et d’imposer une sur-densification de la Ville, avec le retour des immeubles de grande hauteur. La Société du Grand Paris voudrait même nous infliger une tour au dessus de la station Louis-Aragon... Bon, d’autres amendements qu’elles demandent sont tout-à-fait raisonnables.
Fadma Ouchard présente l’état des réflexions suite à la vaste enquête auprès des parents et de la communauté scolaire. On est très « contraints », par la loi, par le fait que l’académie de Créteil ne nous laisse même plus le choix entre le samedi matin et le mercredi matin, par le fait que nous ne pouvons pas toucher à une pause méridienne de deux heures (faute de place dans les réfectoires). Finalement il faudra choisir essentiellement l’heure de rentrée : 8h 30 ou 9 heures.
Le problème de « 9 heures » c’est que cela oblige beaucoup de parents à mettre les enfants en activités de loisir du matin, ce qu’ils ne peuvent pas tous payer, et la ville n’a pas les moyens de faire l’accueil gratuitement. Le problème de 8h 30 c’est que ça fait tôt cinq jours de suite. Une troisième solution, intermédiaire (à 8h45) est proposée. Suite du débat entre ces 3 scenarios : dans les conseils d’école, et débat public aux Esselières vendredi 13 mars.
Il y a là un problème général : les centres de loisir ne sont pas gratuits, donc ils ne sont pas accessibles à tous (d’où l’importance des « structures ouvertes »). La politique budgétaire du gouvernement Valls a ici des effets délétères, que nous ne pouvons pas contrer, sauf à augmenter des impôts déjà lourds. C’est là dessus que devrait porter le débat d’orientation budgétaire.
Catherine Casel, maire adjointe à l’environnement, présente le bilan des deux dernières années. Et l’opposition se déchaine, comme d’habitude à chaque bilan portant essentiellement sur l’activité de l’ancienne équipe : « Mais il n’y a presque rien dans ce rapport ! et c’est à 90% des décisions que nous avons prises ! » Ben oui, pour les années 2013-2014, c’est forcé ! Nous ne sommes là que depuis avril, et en effet nos « nouveautés » (élimination des pesticides, pistes cyclables) sont encore à l’état d’études.
Pas tout à fait cependant. En tant que maire adjointe au patrimoine et aux travaux, Natalie Gandais, alertée par les usagers qui se plaignent de fuites constantes, a visité les toits-terrasses des immeubles appartenant à la ville et constaté leur état épouvantable. Elle rappelle qu’ elle a lancé un vaste programme de réparation-isolation-entretien des toitures (dont le vote est justement au programme de ce soir).
Or, quand Catherine Casel insiste sur la lutte individuelle et collective contre le gaspillage et la pollution, les trois élus socialistes assis derrière moi montent encore d’un cran leur flot continu de ricanements et quolibets. J’interviens pour rappeler qu’en matière d’énergie et de lutte contre la pollution, le B-A BA à respecter est : 1. La sobriété (chacun s’efforce de ne pas gaspiller) 2. L’efficacité (on investit pour chauffer et éclairer autant en polluant moins) 3. Les énergies douces (qui ne polluent pas ou beaucoup moins). Vice-président de la géothermie, et à ce titre en charge de la coordination avec les travaux de la Ville, je me réjouis que notre nouvelle équipe fasse isoler les toits du groupe scolaire Joliot-Curie (ce qui augmente son efficacité énergétique) avant qu’il ne soit branché, l’an prochain, sur le nouveau puits de géothermie (énergie nouvelle qui diminue massivement les coûts et la pollution).
Mais cette ignorance de l’opposition en matière d’écologie reflète une dérive plus globale. Lorsque nous étions des « débutants », elle nous écrasait de son « expérience » (ce qui n’était pas toujours inutile !). Elle semble désormais ne plus savoir où elle habite. Quand Natalie Gandais signale que le remplacement des ampoules par des LED est presque achevé, nouveau tollé des élus socialistes : « Mais l’éclairage, c’est le Val de Bièvre ! » Natalie Gandais doit leur rappeler qu’il existe quantité de lampes « Villejuif » à coté des réverbères de l’Agglomération…
À quoi s’ajoute une mauvaise foi électoraliste confondante, qui reviendra dans le débat budgétaire. Alors que Natalie Gandais vient d’évoquer le programme de réparation des toitures-terrasses, PCF, PS et Parti de Gauche vont répéter en boucle que « notre budget d’investissements ne prévoit rien pour entretenir notre patrimoine, qui va se dégrader ». Et quand, quelques dizaines de minutes plus tard, le rapport sur l’entretien des toits sera mis au vote, il sera adopté paisiblement, sans débat, à l’unanimité… comme il l’avait été par les mêmes en commission.
Il s’agit d’un débat sans vote, avant le vote du budget à la fin du mois. M. Vidal présente de belles diapos illustrant le rapport introductif, et lâche une petite bombe au passage : c’est lui qui a glissé dans le première version du rapport la vente de la Bourse du travail (et sans doute de la Croix-Rouge, et le lancement d’un City-stade, trois points dont l’Union citoyenne n’avait jamais discuté).
J’interviens au nom de notre groupe L’Avenir à Villejuif – EELV pour affirmer qu’à nos yeux il n’en est pas question (nous avons déjà expliqué pourquoi) et qu’on peut faire autrement. La Direction de l’aménagement et de l’urbanisme a fait valider en décembre un plan de valorisation des friches, qui rapporte 10 millions d’euros : il est inutile de vendre un « bijou de famille » comme ce beau bâtiment. Je rappelle les énormes contraintes : la catastrophe des emprunts toxiques contractés par l’ancienne majorité, la diminution de la dotation globale de fonctionnement, et des choix assez contestables (changer maintenant le système de couverture-chômage, ce qui nous oblige à payer en même temps pour les deux systèmes pendant deux ans). Pourtant, l’Audit financier montre qu’il n’est nul besoin d’imposer aux Villjuifois une politique d’austérité aussi drastique que celle que propose P. Vidal. Il est par exemple possible de « sanctuariser », à l’égal du sport, les dépenses relatives à la démocratie participative et de moins diminuer le budget culture (voir notre argumentation ici->http://www.laveniravillejuif.fr/spip.php?article364]).
Mais auparavant, je souligne que notre choix fondamental, extrêmement contraignant, et peut-être à terme intenable si le gouvernement socialiste continue de réduire la dotation de fonctionnement, est de ne pas augmenter les impôts. Normalement, ce choix, que les partis de gauche ont commencé à critiquer au trimestre précédent en le traitant d’ultra-libéral, devrait être au centre du débat.
Surprise : toutes les interventions de l’opposition se concentrent sur la « vente de la Bourse du travail » au lieu d’opposer d’autres orientations budgétaires. Pourtant le Parti Communiste, qui venait alors aux réunions publiques avec des sucettes, expliquait encore avant Noël, dans ses tracts, qu’il suffisait de « renoncer à quelque 4,85 euros de sucettes par mois » , ce qui , pour une famille de 4 personnes, représenterait quand même une hausse des impôts de 232 euros par an !
Mais aujourd’hui, rien. Fini. Plus personne ne parle de sucettes sacrifiées et d’augmenter les impôts locaux, ni d’ailleurs de s’endetter davantage (ce qui serait pourtant le moment), ni de diminuer la masse salariale. Rien. Simplement, des éléments de langage récités en boucle : « Vous bradez le patrimoine et ne dépensez rien pour le réparer ». Alors que, encore une fois ils s’apprêtent quelques minutes plus tard à voter le budget pluriannuel de réparation-entretien des toitures. Et ils le savent.
Bon, le débat aura lieu au sein de l’Union citoyenne.
Après le débat budgétaire, on vote à la chaîne un tas de décisions pratiques. Par exemple : une garantie d’emprunt pour le groupe Expansiel qui construit notre première opération d’accession sociale à propriété, rue de Rome. En commission, l’opposition avait demandé si cela servait vraiment aux Villejuifois et au parcours résidentiel des locataires de HLM. Grâce à la précieuse expertise de Barbara Cipolat (du service Habitat), je suis en mesure d’apporter des précisions : la Ville ne peut pas se réserver des appartements dans un projet social de location-accession, mais nous avions fait une réunion d’information en juin. 72 % des futurs propriétaires sont villejuifois, 81% viennent du parc HLM.
Au dernier moment, le PCF a distribué un vœu : que la future station de métro devant Gustave Roussy s’appelle… Georges Mathé ! Étonnement général. On finit par comprendre qu’en fait il s’agit de revenir sur l’affaire de la place Georges Mathé.
Mais la solution proposée est absurde. Même la station de métro « Paul Vaillant-Couturier » est sous titrée « Hôpital Paul Brousse ». Les usagers du métro ont besoin de repères simples pour savoir où ils descendent. Si la station s’appelle « Georges Mathé », alors il faudra rebaptiser l’IGR « Institut Georges Mathé ». Et alors, où honorer la mémoire de Gustave Roussy ? À Paul Brousse ? et alors, où Paul Brousse ? à Paul Guiraud ? etc…
2 Messages
16:54
Depuis l’installation de cette nouvelle équipe Municipale (ces ’ équipes devrais-je dire). Cela devient bien plus compliqué pour le commun des mortels ...des Villejuifois.
Les petits règlements entre amis devraient se régler pendant la "réunion" du Bureau Municipal et nous ne devrions pas ressentir ce malaise permanent entre les différentes composantes de cette équipe.
C’est dommage.
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17:48
Et comment ! D’autant que, les oppositions refusant d’aborder le débat (comment on fait, face à la baisse dramatique des transferts de l’Etat et l’explosion du coût des emprunts toxiques), le débat se restreint à l’intérieur de la majorité. Ce débat est nécessaire est sain dans le cadre d’une coalition. Mais nous pensons quant à nous que les citoyens devraient y être associés.
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