Accueil > Actualités > Sous confinement, l’agriculture urbaine continue à Villejuif
Les arbres fruitiers plantés par La Grande Ourse fleurissent déjà ! L’espoir est là. Mais il faut les arroser. La municipalité sortante met des bâtons dans les roues mais le mouvement associatif résiste.
Au mois de novembre, mois de l’Économie sociale et solidaire, l’association La Grande Ourse avait organisé 4 séances collectives avec les spécialistes des Vergers urbains pour étudier l’aménagement de deux sites : le jardin de l’église Sainte-Colombe et le jardin de la Géothermie. La plantation des arbres fruitiers a commencé en février à la Géothermie, sous les instructions pratiques des Vergers urbains, puis, par ne accord entre le Syndicat Intercommunal de la Géothermie (dont je suis vice-président), La Grande Ourse et le groupe scolaire Joliot-Curie voisin, la plantation s’est poursuivie avec les enfants de l’école, ravis.
Et paf ! mi-mars, le gouvernement annonce la fermeture des écoles puis le confinement général. Or il restait des arbres fruitiers à planter, laissés sur le terrain, racines à l’air, par le pépiniériste. Ils vont crever.
Dès le premier mardi sous confinement, la salariée et deux bénévoles de La Grande Ourse se rendent en vélo (donc sans croiser personne), certificat de dérogation en poche, pour achever le travail, à une dizaine de mètres les unes des autres. Une voiture de la police municipale débarque, leur intimant arbitrairement l’ordre d’arrêter, malgré le caractère « prioritaire » des activités agricoles. Il est bien possible qu’un(e) corbeau anonyme, les observant d’une habitation voisine, ait dénoncé à la police ces dangereuses terroristes.
Aussitôt se déchaine sur facebook, relayée par d’autres militants de droite, la maire adjointe sortante déléguée aux activités scolaires : « En vous amusant à planter des arbres, vous répandez une maladie mortelle ! »
Passons sur la crasse ignorance qu’exprime cette curieuse conception de la contagion. Le confinement sert uniquement à empêcher les contacts « sociaux ». Le virus se transmet essentiellement par postillons, à moins de 1 mètre 50 les uns des autres. Et pas « en plantant des arbres ». Moyennant beaucoup de prudence et si possible avec un masque, il n’est évidemment pas interdit de sortir se ravitailler et il reste obligatoire d’aller travailler tant que l’employeur ne vous met pas en chômage technique. Clairement, la salariée et les deux bénévoles étaient volontaires et conscientes de leurs responsabilités vis à vis de ces arbres et de l’association.
Mais le plus significatif de la haine de la municipalité sortante à l’égard des arbres, haine bien connue des Villejuifois qui la subissent depuis des années, est l’expression « s’amuser à planter des arbres » pour des femmes qui se sont quand même cassé les reins à creuser l’argile compacte du terrain, pour sauver ces arbres qui égayent déjà la rue et demain fourniront gratuitement des fruits. Mais aussi la haine de l’économie sociale et solidaire. Le budget de l’ensemble de l’opération-verger représente 25 années de subvention de la ville de Villejuif à La Grande Ourse !
Peu après, lors d’une conférence téléphoniique entre l’association et le DLA (l’organisme qui conseille et contrôle des associations qui bénéficient de l’argent public), le DLA, apprenant le problème, s’indigne : « Mais l’agriculture est un secteur prioritaire ! Il faut vous procurer une autorisation de déplacement professionnel, et le signaler au Préau préfet si ça se reproduit. »
Je me suis contenté de répondre par le même chemin (Facebook) une lettre de protestation à la maire adjointe sortante. Et cette semaine, tous les certificats de dérogations en poche, je suis allé arroser les arbres, qui ont besoin de l’être après plantation. Sans problème cette fois. Et nos jeunes arbres fruitiers fleurissent déjà !
Cet incident traduit une nouvelle fois la rupture entre la municipalité sortante et le mouvement associatif, qui ne date pas du confinement !
Suite peut-être à la claque que lui ont infligé les électrices et les électeurs qui ont pris le risque de voter au premier tour, l’équipe municipale sortante semble rentrée dans sa coquille et ne participe en rien à la mobilisation générale pour aider le système de santé à résister à la vague du coronavirus en Ile-de-France, ni à l’aide indispensable aux ménages et personnes isolées qui n’ont plus les moyens ou plus la force d’aller faire leur course.
Alors c’est l’associatif et l’économie solidaire qui prennent le relais. Dans la Tribune conjointe (pour le VNV d’avril) des gauches et des écologistes, qui ont prévu de fusionner leur liste si le second tour des élections est organisé en juin, vous pourrez lire les différentes initiatives qui peuvent vous apporter de l’aide.
Mais dans la plupart des autres villes de France, les services publics municipaux et le mouvement associatif coopèrent ! Voyez par exemple ici ce qui se passe ailleurs en Val de Marne. Et vous avez là un échantillon de ce qui se passe l’échelle nationale.
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