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Conseil municipal du 23 octobre 2017 (2)

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2 novembre 2017
Alain Lipietz

Violences ou "apaisement" ?

Plusieurs débats abordent la question de la violence et de l’insécurité. Mme Ouchard juge que la situation est « apaisée ». Monique Lambert remet les pendules à l’heure, à propos de l’incident de la cité Maurice Thorez. Et l’insécurité, c’est aussi la route, les vaccins…

Enseigner la non-violence ?

Lors du débat sur la rentrée scolaire, j’interroge la maire adjointe Fadma Ouchard sur les suite qu’elle a données à la réunion suscitée par une habitante des Lozaits autour de l’enseignement de la non-violence, après la série de meurtres, incendies et autres violences de l’année 2015, qui avaient surtout impliqué des jeunes. Cette réunion importante a réuni autour de Mme Ouchard, responsable politique, 4 autres maires-adjoint-e-s, une sociologue du ministère du Logement, un psychothérapeute, intervenant auprès de jeunes enfants, et plusieurs services de la ville concernés. Depuis, plus de nouvelle.

Réponse de Mme Ouchard : « On n’a pas donné suite, car la situation est apaisée. »

La salle s’étrangle. Nous avons tous à l’esprit la dégradation vertigineuse de la situation jusqu’en centre ville, autour du 8, rue Lebigot (cité Maurice Thorez) : les pétitions des habitants, et l’article du 10 octobre du Parisien sur un incident particulièrement atroce.

Dans les bavardages à la sortie du conseil, la droite haussera les épaules : « Oh ! Le Parisien exagère toujours ! ». Circulez, y a rien à voir : la police municipale a sans doute résolu tous les problèmes de violence et incivilités ? Donc pas la peine non plus d’installer une vidéosurveillance, d’armer une police de nuit, etc ?

JF Harel revient à la charge sous un autre angle : enseigner la méditation dans les écoles.
Mme Ouchard : « Pas la peine, il y a des ateliers de sophrologie dans les collèges. »
M. Harel : « Il y a autant de différence entre la sophrologie et la médiation qu’entre regarder ses chaussures et courir. »

Sponsoring, CLSPD et protection de la jeunesse

Le débat sur la sécurité rebondit plus tard de façon inattendue : faut-il accepter l’offre « gratuite » d’un radar par l’assureur AXA dans le cadre de son partenariat avec la Prévention routière ? Ce radar « pédagogique » (affichant la vitesse) serait implanté au voisinage du collège Aimé Césaire (centre –ville). AXA l’entretiendrait 2 ans puis garderait la publicité attachée au radar. Gentil n’est-ce pas ? Et pourtant …

Pour notre groupe, Natalie Gandais attaque le principe d’une publicité attachée à un dispositif de sécurité publique. Le groupe En Marche (Vidal) et JF Harel appuient : « Rien n’est gratuit ». Même le groupe PS (Lafon) s’interrogera sur les limites du sponsoring.

Natalie Gandais en profite pour demander où en est le Plan vélo, qui prévoit la mise générale de Villejuif en circulation « prudente », en commençant par le centre-ville.

Là dessus, Monique Lambert-Dauvergne revient à la charge sur la protection de la jeunesse en centre-ville, par une intervention fracassante :

« Lundi 9 Octobre, des actes graves, d’une grande violence ont été commis en plein centre ville dans la Cité Maurice Thorez : 2 jeunes dont un mineur ont été agressés par une 20taine de jeunes !

Le jour même où, dans l’après midi, étaient réunis dans cette salle tous les acteurs du CLSPD (comité local de sécurité et de prévention de la délinquance) avec la sous- préfète, la procureure de la République du tribunal de Créteil, le commissaire de police, les principaux des collèges, le SPIP , le club Espoir, les bailleurs sociaux, la mission locale, etc...

Le jour même où j’ai fait part de l’inquiétude des habitants de la Cité Maurice Thorez.
En effet, des jeunes de plus en plus jeunes (13 ans) participent à la vente de produits illicites.
Ils sont livrés à eux-mêmes, en manque de nourriture, de vêtements et de chaussures. Cette activité leur permet d’y remédier.

De plus, ils commettent des dégradations, font beaucoup de bruit avec des engins en échappement libre. Les habitants arrivent à saturation.

Le commissariat de police dit que ces jeunes viennent d’ailleurs, d’un autre département... Ce n’est certainement pas le cas de tous car les habitants connaissent leurs familles.
On a dit aussi qu’ils ne pouvaient pas être des décrocheurs car le Collège du centre s’en occupe activement, qu’ils ne pouvaient pas « sécher » les cours car l’absentéisme a terriblement baissé...
Pourtant ils sont là !
Que peut-on faire ?
Quel est l’avenir de ces gamins ?

Je me souviens que notre groupe s’était fait mal voir, en début de mandat, en proposant un plan pour la jeunesse, des activités d’insertion, une Régie de Quartier. On se mêlait de ce qui ne nous regardait pas !
Trois ans sont passés et la situation empire.

Il faut à tout prix lancer un plan jeunesse – faire collaborer éducateurs de rue, associations, animateurs et policiers municipaux, responsables des collèges, maison des parents et services sociaux et bien sûr ouvrir l’Epicerie Solidaire qui permet aux familles dans le besoin d’acheter de la nourriture à moindre coût tout en organisant des actions de prévention auprès des parents. »

Silence assourdissant de la droite, du maire, mais aussi du PCF et PS (qui ont, à Villejuif, le même passif aux yeux de la population.) Tous votent pour le radar AXA et sa privatisation de la prévention, sauf notre groupe, En marche et JF Harel, qui votons contre.

Vaccination obligatoire ?

Dernier angle d’attaque : la protection contre les maladies infectieuses par vaccination. Il s’agit de voter la possibilité pour nos centres médicaux d’offrir les 11 vaccins désormais obligatoires.

Au nom du groupe, Isabelle Hamidi (elle-même institutrice à Villejuif) et moi précisons tout de suite que nous le voterons, car il s’agit d’offrir une possibilité. Mais nous avons toutes réserves sur cette vaccination obligatoire : visiblement il s’agit d’une manœuvre en faveur des entreprises pharmaceutiques, qui ne sont pas actuellement fichues de fournir les vaccins qui sont déjà obligatoires. Or la vaccination obligatoire pose une série de problèmes qui demanderaient un vrai débat public :

-  de sérieux doutes d’élèvent actuellement sur les « excipients » (le support) de ces vaccins, souvent à base d’aluminium, ce qui est dangereux pour la santé ;

-  même si les vaccins sont efficaces et rarement dangereux, il y a un arbitrage à faire entre ce risque individuel minime et les bénéfices pour l’individu et ses voisins, ce qui demande un vrai débat pour une vraie adhésion, dont la violence de la loi va nous éloigner.

Pour la droite, Alain Lecavelier (astronome) répond en substance que tous ces risques c’est de la blague, un discours anti-progrès et anti-scientifique. Je lui rétorque vertement qu’on nous tenait le même discours il y a un quart de siècle sur le risque de changement climatique.

Et cette fois Mme Ouchard (puéricultrice) nous appuie : « Oui, l’aluminium tue. Les avantages de 11 vaccins obligatoires sont vagues. Et ça fait 12 mois que j’interpelle les autorités : on n’a plus de stock de BCG ! »

Mais bon, tout le monde vote la possibilité d’offrir ces vaccins dans nos centres de santé.

***

Le compte-rendu de ce conseil municipal est en trois parties :

1. Villejuif appelle à la libération de Salah Hamouri. Ecole et Wifi.

2. Violences ou "apaisement" ?

3. La Sadev contre les malades

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