La troisième semaine de mai, nous avions été alertés que le propriétaire du terrain vague de la rue Ambroise Croizat avait obtenu le "concours de la force publique" pour expulser deux familles Roms qui y campaient depuis des années.

Renseignements pris, ces deux familles avaient fait l’objet d’un accompagnement social, les deux mères ayant un emploi, les deux pères étant en formation auprès de Pole emploi, les enfants étant scolarisés et assidus à l’école. De plus, ces deux familles étaient à quelques semaines d’obtenir enfin un logement par le dispositif Solibail.

C’est pourquoi nous avions demandé au maire d’intervenir auprès du Préfet pour demander quelques semaines de sursis, ou au moins que les services sociaux soient prévenus quelques jours à l’avance pour organiser l’accueil d’urgence sur Villejuif même. En effet, il est crucial que les deux dames, qui ont un emploi, puissent le conserver pour être à même de payer le loyer Solibail.

Las... Ce matin, nous apprenions par les services sociaux que l’expulsion aurait lieu dans la matinée, services sociaux qui étaient consternés de l’absence d’anticipation sur le sujet, et réduits à appeler le 115.

Dans l’après midi, le 115 a fini par proposer des chambres à... Epinay sur Seine. Pas possible pour les enfants de finir l’année scolaire, pas possible pour les mères d’aller embaucher comme tous les jours à 6h du matin. Tout un parcours d’intégration fichu en l’air.

Le maire de Villejuif, interrogé toute la journée, a fini ce soir par nous répondre qu’il n’avait rien pu faire...

Nous sommes indignés et écoeurés que ces deux familles, après un parcours si éprouvant, soient traitées de façon aussi inhumaine. Puisque l’État a fait défaut à sa mission d’intégration, nous nous engageons à tout mettre en oeuvre pour trouver à Villejuif une solution de logement stable avant la fin du mois de juin.