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29 juin 2013
Natalie Gandais

Contrat de développement territorial (CDT) Campus Sciences et Santé

Réponse à l’enquête publique

Le 29 juin était la date limite pour répondre à l’enquête publique sur le CDT. Pendant tout le mois, personne à Villejuif ne s’était déplacé tant l’annonce de l’enquête par la mairie et par l’agglo avait été discrète. Le dernier jour, 4 groupes y étaient : Alain Lipietz pour EELV, moi-même pour les Ateliers de l’Avenir, un représentant des Jardins familiaux de l’Épi d’or et une grosse délégation de l’association des Habitants et Riverains d’Aragon. Voici la réponse des Ateliers.

Monsieur le Président de la commission d’enquête publique
sur le CDT Campus Sciences et Santé

Villejuif, le 28 juin 2013

Monsieur le Président,

Je vous écris en qualité de co-présidente des Ateliers de l’Avenir à Villejuif, une association de citoyens qui a pour objectif l’élaboration d’un projet démocratique, écologique et solidaire dans la perspective des élections municipales de 2014. Nous examinons avec attention les divers schémas et contrats qui dessinent le Villejuif de demain. Nous avons envoyé des observations à l’enquête publique du SDRIF, à celle du PDUIF et à celle du SRCE.

Nous nous réjouissons de la décision du gouvernement de réaliser enfin la ligne Rouge, qui va faciliter les déplacements de banlieue à banlieue et diminuer l’usage de la voiture individuelle. Nous ne contestons pas la nécessité de construire la gare de métro IGR, ni son positionnement au pied de l’hôpital. Nous nous réjouissons de la future interconnexion entre la ligne Rouge, la ligne 7 du métro et le Tram 7, à Louis Aragon. Nous ne contestons pas non plus que l’arrivée de ces futures infrastructures de transports en commun mérite un effort de densification de l’habitat et des activités aux abords des nouvelles stations de métro.

Toutefois, certains aspects du Contrat de développement territorial Campus Sciences et Santé nous inquiètent beaucoup, d’une part parce qu’ils entrent en contradiction avec ceux du Schéma Régional de Cohérence Écologique et avec le SDRIF, et d’autres part parce qu’ils mésestiment la situation sociale et d’insécurité locale, et qu’ils risquent de l’aggraver.

Contradiction entre la fiche action numéro 1 du CDT, le SRCE et le SDRIF

Alors que le SRCE propose de restaurer et renforcer la coulée verte Bièvre Lilas (voir la petite carte ci-après), le CDT s’apprête à en détruire la continuité, par l’urbanisation de la partie nord du parc des Hautes-Bruyères et par le sacrifice au sud du parc de nos dernières terres agricoles. C’est ce qu’indiquent la carte de la fiche action numéro 1 du CDT et la carte de la trame verte du PLU (arrêté le 22 avril et pas encore à l’enquête publique) sur laquelle la coulée verte est « mise en pointillé », au profit de la construction de nombreux immeubles (activités et logements).

De plus, c’est contradictoire avec le SDRIF qui propose de sauvegarder les terres agricoles.

Rond turquoise sur la trame verte : actuellement l’espace du parc, prolongé par un golf abandonné, s’étend sur tout le Sud de la future station de métro et jusqu’à l’autoroute. Ces espaces le long de l’autoroute A6, exposés aux nuisances (bruit, pollution atmosphérique) ont jusqu’à aujourd’hui et pour ces raisons été exemptés de constructions et ont pu servir de réserve de biodiversité.

Rond pourpre sur la trame verte : Ces espaces que les Villejuifois de longue date nomment encore « Terrain des maraîchers » sont aujourd’hui une réserve de biodiversité. Il n’est pas rare de rencontrer des hérissons dans les jardins des maisons riveraines. Ils sont bordés au sud par les jardins familiaux de l’Épi d’or, à l’est par la cité Armand Gouret, au nord par le parc départemental des Hautes-Bruyères et à l’ouest par l’autoroute A6. Ils représentent environ 5 hectares constitués d’anciens vergers, de friches, et d’une exploitation horticole.

L’horticulteur prend bientôt sa retraite et, dans une perspective de restauration du corridor vert, Les Ateliers de l’Avenir à Villejuif proposent d’y créer un espace agricole public, avec du maraichage bio et des animaux, s’inspirant de Planète Lilas à Vitry ainsi que de diverses expériences réussies de réintroduction d’activité de jardinage au coeur des quartiers de banlieue difficile. Nous allierions ainsi des objectifs écologiques à des objectif sociaux.

A ce propos, je remets ce jour entre les mains de Monsieur le Commissaire enquêteur une pétition pour la sauvegarde des Maraîchers qui a recueilli 140 signatures en 4 jours.

Au contraire, si des logements sociaux devaient y être construits, ce serait la fin de la continuité existante du « corridor de sous-trame arboré à restaurer ». Les conséquence pour l’écologie humaine seraient très dommageables : les habitants seraient exposés en permanence aux nuisances de l’autoroute voisine (bruit, gaz d’échappement cancérigènes), et enfin, cela risquerait de renforcer les difficultés sociales existantes.

Un CDT qui risque de renforcer les difficultés sociales (fiches action 1 et 5b)

Avec les ZAC Campus Grand Parc (fiche 1) et Aragon (fiche 5b), la Ville de Villejuif appuyée par l’agglomération du Val de Bièvre porteuse de ce CDT entend accroitre encore le taux de logement sociaux pour atteindre 40%.

  • Villejuif, avec déjà 38% de logements sociaux, et peu de politiques sociales, accumule aujourd’hui les signes inquiétants en matière de tranquillité publique. Dégradations des espaces et équipements publics, intrusions dans les parking souterrains, trafic de drogue, bruyantes virées à motos dans le parc des Hautes-Bruyères... Les difficultés sont telles que la Ville a refusé de nous communiquer les documents du CLSPD (stratégie territoriale et diagnostic).

Je vous invite toutefois à observer comment la Ville et le Département tentent de lutter contre ces intrusions dans le parc, multipliant à grands frais les installations de dispositifs « anti-moto », obstacles et chicanes, qui s’opposent aussi au passage des vélos, poussettes, fauteuils roulants, personnes un peu corpulentes.

  • Concernant la ZAC Aragon, les habitants menacé par un bouleversement considérable de leur quartier, se sont organisés en association de riverains. Les Ateliers de l’Avenir soutiennent leurs revendications.

En conclusion, Monsieur le Président de la commission d’enquête, Les Ateliers de l’Avenir à Villejuif :

  • Souhaitent qu’il soit mis un frein à la construction de toujours plus de logements sociaux à Villejuif,
  • Proposent de répondre en priorité aux difficultés des habitants et de mettre en oeuvre des politiques sociales (création d’un PLIE et d’une antenne de la Mission locale, effort insertion par l’activité économique, formation des habitants au sein de régies de quartier, restauration du lien social par la valorisation des initiatives associatives...)
  • Proposent d’instaurer des règles d’inconstructibilité sur le linéaire de la coulée verte et d’en renforcer, par un traitement écologique du paysage, la fonction de corridor vert, ainsi que le rôle d’écran au bruit, à la vue et à la pollution de l’autoroute.
  • Proposent d’engager avec les habitants une réflexion sur la restauration écologique du corridor vert en incluant la problématique « sécurité vivre ensemble », avec le concours de professionnels compétents en espaces verts et en paysage comme en prévention de la délinquance, en s’inspirant de l’expérience des communes qui ont réussi l’appropriation par les citoyens, y compris ceux en difficulté d’intégration sociale, de leurs espaces naturels, espaces verts, espaces agricoles et autres potagers.
  • Proposent de redéfinir les objectifs de la ZAC Aragon et de renoncer à exproprier les habitants du « triangle des expropriés », conformément aux souhaits de l’Association des Habitants et riverains du quartier Aragon et du collectif Respirons à Robespierre.
  • Proposent que les efforts de densification se fassent dans le cadre des opérations de renouvellement urbain (densifier en requalifiant l’existant) plutôt que par urbanisation des espaces verts et agricoles.

Espérant que ces observations seront prises en compte par la commission de l’enquête publique, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments les meilleurs,

Natalie Gandais

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