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11 mars 2014
Sylvie Thomas

Journal de campagne de Sylvie (1)

Nous ouvrons une sous-rubrique "Brèves de campagne" dans la rubrique "Actualités". C’est Sylvie Thomas qui s’y colle la première en y ouvrant son "Journal de campagne". N’hésitez pas à la rejoindre !

Au marché du centre, une dame (italienne) : « On se sent plus chez nous ici, avec tous ces Noirs et ces Arabes ». Coup d’œil en direction de mes colistiers Edwige Massamba et Mostefa Sofi -heureusement ils n’ont rien entendu.

Une demi-heure que ce monsieur commente notre programme avec enthousiasme, on est en plein courant d’air mais ça vaut le coup de patienter, sûr qu’il va voter pour nous celui-là. A la fin : « Bon, je ne vous retarde pas plus longtemps, de toute façon je ne peux pas voter, je suis Georgien ».
Au passage, c’est fou le nombre d’étrangers qui n’ont pas le droit de vote alors qu’ils vivent là depuis des années, travaillent, paient des impôts… Merci Hollande pour les promesses non tenues.

Dans le même ordre d’idée, un médecin algérien m’explique qu’il n’a pas le droit d’exercer ici et qu’à 52 ans il ne se sent pas trop de se mettre à balayer les rues. Je ne peux que compatir. Monique se souvient : « C’est comme les Chiliens arrivés sous Pinochet, ils étaient tous psychanalystes et ils distribuaient des journaux ». Ca progresse pas vite dans ce pays.

Réunion publique avec Mohamet Mechmache, fondateur d’AC Le Feu, venu nous soutenir : « j’ai démissionné de mon poste de conseiller municipal à Noisy-le-Sec parce que la maire voulait créer une police municipale ». Mes colistiers semblent soudain très absorbés par la vue à la fenêtre. C’est l’une des propositions de notre liste… Je me marre : ça ne m’emballe pas moi non plus, une police municipale.

Distribution devant LIDL. Le parking est bondé mais les gens refusent nos tracts : « Je viens de Fresnes, de Cachan, de la Haÿ-les-Roses… ». Stéphane fait la gueule : « Ils polluent pour venir acheter des merdes ». Stéphane, cher Stéphane, tu ne sais sans doute pas ce que c’est d’avoir 10 euros par jour pour vivre…

Claire : « Tout le monde à vélo, je vous en prête ». Euh, non merci, le vélo, très peu pour moi. Elle me jette un regard incrédule. Ben quoi, il peut bien y avoir des sensibilités différentes sur une liste…

Au marché d’en bas (Léo Lagrange) : les colistiers de la maire ont dû lui poser un lapin, après s’être agitée avec son portable Mme Cordillot commence à distribuer toute seule. Nicole, toujours bon cœur : « Elle me fait de la peine, je crois que je vais aller l’aider ! ».

Une dame d’un immeuble en centre-ville : « Il faudrait des poubelles de couleurs différentes pour trier les déchets, j’ai vu ça à la télévision, c’est drôlement bien ». Chère madame, vous devriez peut-être arrêter la télé et regarder en bas de chez vous …

L’inénarrable Béber –qui roule pour Harel : « Oui bon vous les écolos, à part les fleurs et les p’tits oiseaux… ». Deux ans de réflexion, de travail acharné sur l’emploi, les jeunes, l’urbanisme, la santé, la sécurité, pour faire des propositions intelligentes et crédibles dans tous les domaines, tout ça pour ça. J’enrage.

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Commentaires

4 Messages

  • Alain Lipietz 11 mars 2014
    22:15

    Coucou Sylvie ! Excellent ton journal de campagne ! Juste un mot à propos de la police municipale de proximité.

    Ce qu’a dit Mechmache, c’est : « Je ne vois pas pourquoi je paierais deux fois des impôts, une fois pour la police nationale, une fois pour la police de municipale ». Il évoquait donc un débat sur « Qui paie la police de proximité ? ». Débat important, mais, si nous n’avons pas relevé, ce n’est pas que nous regardions par la fenêtre, c’est que nous avions déjà organisé un atelier spécial à ce sujet, et on n’invitait pas Mohamed Mechmache pour discuter financements.

    Nous étions scotchés par son exposé sur la rénovation de la politique de la ville à travers la démocratie participative. Souela (qui est cadre dans une filiale de la Caisse des dépôts) l’a longuement cuisiné sur l’aspect économique, en soulignant que les « clauses d’insertion » dans les opérations de rénovation urbaines étaient bidon, car les grandes entreprises du BTP embauchent formellement le quota prévu d’emplois en insertion, mais sans former ces jeunes. Mechmache a répondu que, ce qu’il fallait – et que permettait la démocratie participative - c’était créer des structures (scop, entreprises d’insertion, Pme) qui formeraient des jeunes et continueraient à exister après ces grands travaux, et pas financer des individus. Ensuite le débat a évolué vers « Une politique de soutien aux associations, oui, mais comment éviter le clientélisme ? » et Mechmache nous a donné des exemples de ce qui se passe à Clichy sous Bois.

    Mais revenons à la police préventive de proximité. Peut-elle être financée au sein de la Police Nationale ? Notre religion est faite : si on en veut une, il faut se la payer nous-mêmes. Les lois accumulées depuis 1999 sont de plus en plus claires.

    M. Cosnier puis Mme Cordillot nous bassinent depuis un quart de siècle en réduisant le problème de la tranquillité publique à Villejuif à : « Il nous faut un commissariat de plein exercice ». Mais on ne l’aura jamais, on ne l’a pas eu de Sarko, on ne l’a pas eu de Valls. De toute façon les « BAC » de la police nationale, commandées depuis le commissariat du Kremlin-Bicêtre, ne représentent qu’une fonction de police répressive (après le délit ou le crime). Les faire fonctionner en préventif (pour intimider les jeunes) est pervers. C’est traiter ces jeunes comme des délinquants en puissance. D’une façon générale, il y a beaucoup de critiques sur les tentatives de faire fonctionner la police nationale en police de proximité.

    Nous voulons le retour de « sergents de ville » (ou gardes champêtres) qui rassurent les gens, en circulant dans les rues. Pas de nouveaux cow-boys. Et si on veut des sergents de ville, alors on les embauche nous-mêmes. Tel est le plan auquel on s’est arrêté, même si l’on peut considérer ça comme un « désengagement abusif de l’État central » sur le dos de l’État local (la mairie), comme disent les communistes, en oubliant que c’est Pétain qui a nationalisé les polices municipales.

    Bien sûr il y a toujours des cas limites.
    On a discuté il y a quelques semaines du problème des jeunes de l’Epita qui se font régulièrement détrousser. Là, il suffirait d’une police municipale préventive pour les protéger. Mais quand la fille d’Isabelle Hamidi (qui arrive de Palestine et s’y connaît…) nous signale, interloquée, que des gens trimbalent un « fusil mitrailleur » dans la sente Benoit Malon en direction de Lamartine, nous rigolons, sceptiques, jusqu’à ce que le lendemain un commerce de Thiais soit détroussé à la Kalachnikov. Qui aurait-il fallu prévenir ? Un policier municipal désarmé ?
    Il faudra dans tous les cas une articulation fine entre éducateurs, médiateurs, policiers municipaux, policiers nationaux, qui ne font pas le même métier.

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    • Sylvie Thomas 13 mars 2014
      14:07

      Mohamed a dit aussi qu’il ne voulait pas de policiers qui iraient embêter les jeunes. Si si j’ai bien entendu ! Bon, c’est vrai qu’il n’a pas répondu quand tu lui as demandé comment ailleurs ils se débrouillaient avec le trafic de drogue...
      J’aime bien l’idée, qu’on a formulée dans un courrier aux "jardins des Esselières", des "ambassadeurs de nuit", (et de jour, a ajouté Natalie) que les gens appelleraient pour se faire raccompagner. Ca pourrait être ça les policiers de proximité, ils sécuriseraient les trajets jusqu’au métro, accompagneraient les personnes âgées pour retirer de l’argent au distributeur... des anges-gardiens, quoi.
      Les habitants eux-mêmes peuvent se réapproprier l’espace public, Nicole a plein d’idées pour ça (à lire dans un article qui paraîtra dans le prochain numéro du journal de quartier le Rue Banc).
      Cette action passe aussi par la prévention, nous proposons des médiateurs et des éducateurs de rue. Et en amont effectivement le travail à accomplir porte sur le développement de l’emploi, de la formation, de l’insertion, Mouloud dit que les jeunes se sentent abandonnés et aimeraient qu’on s’intéresse un peu à eux. Ca tombe bien, L’avenir à Villejuif a sur sa liste plein de jeunes qui font des propositions concrètes. Et des candidats qui ont les compétences pour les mettre en place. Nadia exprime tout ça très bien dans son texte de présentation.
      Sylvie

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      • Alain Lipietz 14 mars 2014
        00:24

        Bonjour Sylvie

        Bien sûr que le rôle de la police, qu’elle soit municipale ou nationale, n’est pas « d’embêter les jeunes », ni pour Mohamed Mechmache ni pour nous ! Avec cette mesure phare des promesses de Hollande, qui constitue la proposition 19 de la Synthèse du rapport de Mechmache : le « reçu de contrôle d’identité ». Pour en finir avec cette pratique de certaines brigades de la police nationale, qui consiste à provoquer les jeunes en contrôlant leur identité dix fois de suite dans la même journée !

        Malheureusement Valls a écarté cette mesure et je ne vois donc pas comment Mechmache peut espérer la faire appliquer… autrement que par la police municipale.

        Tu devrais lire le rapport Mechmache, au moins la synthèse (en 12 pages) que nous avons distribuée lors du débat du 6 mars, à sa demande, ou carrément le rapport complet (en 97 pages, mais c’est vraiment bien). Son point de vue sur la police dans les quartiers va de la page 50 à la page 55. Et ce qu’il propose sous le nom de « îlotier » est exactement ce que nous proposons ! Et ces îlotiers s’insèrent dans toute une chaine de prévention qui part de la démocratie participative et de l’emploi (mais aussi à notre avis de l’entretien du bâti et de la propreté des rues), continue avec le contrôle des citoyens sur leur propre tranquillité par la réappropriation de l’espace public, le rôle des médiateurs (et j’ajoute, depuis mon rapport à Aubry de 1999 : des « ambassadeurs de nuit » des régies de quartier), des éducateurs de rue, des îlotiers (police municipale de prévention), et enfin la police nationale.

        Exactement comme dans notre programme. Normal, nous avions invité les mêmes conseillers que lui, lors de notre atelier de juillet dernier sur la sécurité ;-) ! Et, une fois élus, nous ferons de nouveau appel à eux.

        Là où nous sommes en désaccord avec Mechmache, c’est qu’il espère toujours (ou il fait semblant) que le gouvernement prendra en charge, via la police nationale, le financement de ces ilotiers, et nous, nous n’y croyons plus. En fait il ne dit pas un mot, dans son rapport, du partage des rôles entre police nationale et police municipale. Dans son exposé du 6 mars, il m’a semblé surtout poursuivre une querelle avec le maire de Noisy-le-Sec, auquel il reprochait de vouloir, avec sa police municipale, « donner une réponse répressive à la demande de participation politique des jeunes ». Il a sans doute eu raison, mais je ne connais pas cette histoire de Noisy-le-Sec…

        Alors, comme Natalie Gandais s’y est engagée, et comme nous le répétons dans notre programme, nous financerons nous même la police de proximité, ce sera une police municipale. Et, toujours dans notre programme, nous suggérons comment nous allons la financer.

        Mais attention. Chacun a son rôle, sa déontologie, son niveau de pouvoir. Il ne faut surtout pas tenter de faire fonctionner les ambassadeurs de nuit (et encore moins les médiateurs qui, comme leur nom l’indique, doivent rester neutres entres les jeunes dealers et la autorités) comme des policiers municipaux.

        L’ambassadeur de nuit est un jeune du quartier, membre de la régie de quartier, couvert par une convention collective qui décrit strictement son rôle : raccompagner chez elle une personne qui l’appelle au téléphone.

        Le policier municipal -îlotier met en œuvre la responsabilité de la maire, qui est de faire respecter (avant tout délit) la sécurité, la salubrité et le bon ordre. Il est armé on non, mais il est toujours fonctionnaire territorial, recruté sur concours, agent de police judiciaire adjoint, habilité à dresser procès verbal. Il en a même le devoir, au contraire de l’éducateur de rue, qui est astreint au secret professionnel et ne doit pas dire à la police ce qu’il "sait" d’un jeune qui fait des bêtises. Etc…

        Et refuser la police municipale, c’est de fait ne vouloir de police que répressive, ce qui est effectivement le rôle des BAC du commissariat du Kremlin-Bicêtre, car la Police Nationale ne fait plus que ça, les lois laissant la police "administrative" (avant tout délit) à la police municipale.

        Alors please ne demandons pas aux BAC, comme le fait madame Cordillot, de jouer le rôle d’une police préventive de proximité. Mais ne demandons pas non plus aux médiateurs, ambassadeurs et autres éducateurs de "jouer les flics", ils ont horreur de ça, ça les discrédite dans leur vrai boulot, et c’est la première chose qu’ils soulignent dans tous leurs articles.

        Nous avons besoin de toute cette palette de compétences ! Et le rapport Mechmache explique comment les coordonner, avec la participation des habitants.

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