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Conseil municipal du 9 février 2016

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10 février 2018
Alain Lipietz

N’ayant plus de majorité, le maire jette l’éponge

Plutôt qu’assumer crânement sa défaite, il interrompt le conseil municipal à 1 h 30 du matin, après avoir tout tenté.

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Comment le maire a perdu sa majorité ?

Depuis des mois, l’équilibre s’établit à 23 élus pour le maire, 22 pour les oppositions (de La France Insoumise à La République En Marche, en passant parPCF-PS et L’Avenir à Villejuif)

Après avoir obtenu une fois, en décembre dernier, le mandat de A. Gaborit (ex-FN), le maire a perdu sa majorité dans la semaine préparant le conseil municipal décisif de ce soir, qui devait voter le budget. Les manœuvres assez écœurantes autour du débat d’orientation budgétaire en sont probablement la cause ; elle se sont transformées en marchandages internes à la « majorité » pour se redistribuer les postes de maires-adjoints.

En début de semaine, on apprend que A. Gaborit donne son mandat à JF Harel (opposition centriste), avec consigne de voter contre le budget. Puis on apprend que la conseillère déléguée Maryse Dumont-Monnet ne viendra pas et ne donnera de mandat à personne. Du coup l’équilibre des voix se porte à 22-22 : il n’y a plus de majorité, car il suffit que le vote secret soit demandé pour que le maire n’ait plus voix prépondérante.

On imagine les pressions sur l’intéressée... En début d’après –midi, elle envoie un mail à tous les conseillers municipaux et à l’administration confirmant qu’elle n’a laissé son pouvoir à quiconque.

Le maire et ses amis jouent la montre

Le conseil s’ouvre à 19 h 30. Dès les premiers votes, l’équilibre 22-22 se confirme, mais la voix du maire est prépondérante quand le scrutin est public.

Le maire a placé le débat sur le budget assez tard dans l’ordre du jour pour que le public, fatigué, soit parti au moment de sa défaite. Mais l’issue est inévitable. Visiblement le maire et ses amis multiplient les provocations en espérant que les oppositions, exaspérées, quittent la salle, ce qui lui permettrait de suspendre la séance et lui laisserait encore quelques jours pour harceler M. Gaborit et Mme Dumont-Monnet. Comprenant la manœuvre, les élus d’opposition restent sages.

L’ex-majorité change alors de tactique : faire durer, en espérant que suffisamment d’élus ou élues d’opposition, épuisés, s’en aillent. Par exemple M. Obadia, âme damnée du maire, demande deux votes à bulletin secret sur des rapports que tout le monde s’est déclaré prêt à voter ! Chaque vote demande un quart d’heure (passage devant l’urne, dépouillement) pour arriver à une approbation unanime. Les agents de la ville qui assurent le service de la séance commencent à la trouver mauvaise, mais au moins le gros du public repart se coucher.

Plus tard, toujours pour faire durer avant l’arrivée du débat sur le budget (le plus important de l’année !! ) : les maires adjoints qui présentent les rapports suivants se mettent à les lire entièrement, à voix lente, puis d’autres maires-adjoints les commentent longuement en les paraphrasant. M. Caporusso relit trois fois le même texte. Rien à faire : les élus d’opposition s’abstiennent de discuter les rapports pour ne pas prolonger encore. Nous attendons patiemment que ça se passe, nous nous organisons pour que les femmes qui travaillent le lendemain ou doivent s’occuper des enfants puissent partir en laissant leur pouvoir de vote. On lit, on sort prendre l’air dans la neige…

Pour UN rapport insignifiant parce qu’unanimement accepté, la lecture commence à une heure du matin et le vote a lieu à 1 heure trente, malgré le silence placide des oppositions.

Le maire a compris : ça ne marchera pas, on arrive au budget dans encore deux rapports, mais la défaite est inéluctable.

Alors il déclare solennellement « J’assure la police de la séance. Nous sommes tous très fatigués. Je suspends la séance qui reprendra un autre jour. » Eclats de rire et de mépris sur les bancs des oppositions. Car le but de la manœuvre du maire est clairement de se donner le temps de faire changer d’avis Maryse Dumont-Monnet, par la carotte ou le bâton.

Quelles conséquences ?

Le maire aurait pu assumer sa défaite et communiquer par lettres à travers tout la ville : « L’opposition inconsistante paralyse le développement de la Ville, et bla bla bla. » Mais il sait bien que, hormis ses 10-15% de fidèles, on ne le croit plus : c’est lui qui a renié tous les engagements de l’Union citoyenne de 2014 et rompu avec tous ses alliés d’alors. Il va donc essayer de gagner encore quelques mois, jusqu’à ce qu’il soit rattrapé par l’une des multiples procédures pénales ou administratives lancées contre lui.

Pourtant, et sauf s’il parvient à "racheter" Mme Dumont-Monnet ou M. Gaborit, le problème sera le même dans quelques jours : le budget, acte essentiel d’une majorité, ne peut plus être voté.

Que se passera-t-il alors ? Rien de décisif, nous a expliqué la sous-préfète quand elle a invité les oppositions à venir discuter de la crise dans laquelle F. le Bohellec a plongé la ville : on appliquera en 2018 le budget de 2017, sous le contrôle du préfet. Si ça se reproduit en 2019, la ville passera sous sa tutelle.

Bref, il n’y a pas le feu, mais les groupes d’opposition doivent commencer à réfléchir sur « l’après le Bohellec ».

En attendant ils ont envoyé un communiqué à la presse à au Préfet :

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Le compte-rendu du conseil municipal du 9 février est en plusieurs épisodes :

1. N’ayant plus de majorité, le maire jette l’éponge
2. Coincé, le maire renonce à un nouveau faux en écriture
3. Police, embauches et égalité hommes-femmes

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