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Conseil municipal du 28 février 2018

Imprimez !
4 mars 2018
Alain Lipietz

Un tour de vis contre les associations

Le conseil municipal vote non sans mal un soutien aux maternelles de Villejuif attaquées par le gouvernement. Le maire annonce un « tour de vis » contre les associations.

Cette séance du 28 février est le troisième épisode d’un même conseil ouvert le 9 février, interrompu une première fois par le maire parce qu’il n’avait plus de majorité, relancé le 20 février une fois « récupérée » la voix de Mme Dumont-Monet, et à nouveau interrompu dans la nuit faute de participants ( la majorité elle-même n’avait pu rassembler que 13 personnes physiques...) Le conseil reprend donc en pleines vacances, cette fois sans conditions de quorum, avec une participation clairsemée et un public désert.

Pour la seconde fois en un mois, le maire « sèche » ce conseil, « n’ayant pas pu se libérer ». C’est pourtant lui qui a choisi la date, mais, multicumulard , il n’a plus guère de temps pour Villejuif. C’est à nouveau Mme Duboille-Obadia qui préside. En fait il reste peu de rapports à l’ordre du jour, qui seront automatiquement votés par la majorité d’une demi-voix (23 sur 45) retrouvée par le maire. Les débats auront lieu sur un vœu et une question orale.

Le Vœu sur les maternelles

La majorité gouvernementale d’E. Macron s’est faite élire, entre autres promesses, sur le dédoublement des classes de cours préparatoire. La République en Marche avait « oublié » de préciser que cela se ferait sans recruter dans l’Éducation nationale ! Résultat : pour dédoubler les CP, il faut supprimer d’autres classes dans toute la France et la Navarre. Dont une demi-douzaine de maternelles à Villejuif.

Vives protestations dans toutes les villes et villages. Un vœu est adopté par le Conseil départemental du Val-de-Marne, voté même par Les Républicains (parti du maire de Villejuif). Mme Da Silva (communiste) propose au conseil municipal de Villejuif d’adopter le même vœu.

Mme Duboile a vu venir le coup, elle énumère les démarches de la municipalité auprès de l’académie de Créteil, et se félicite d’un premier succès : l’académie ne menace plus que de 4 suppressions de classes+ 2 conditionnelles, et annonce 2 ouvertures de classes + une conditionnelle.

Mais elle conteste vivement un tract qui, vue la suppression d’une classe à la maternelle Karl Marx, évoque la fermeture imminente de cette maternelle isolée. Ce qui nous renvoie un an en arrière : devant la mobilisation, le maire avait seulement promis de ne pas fermer cette école pour la rentrée 2017.

Et elle annonce que la droite est prête à voter le vœu à condition d’y ajouter un amendement selon lequel « tous les groupes municipaux s’interdisent à l’avenir toute utilisation électorale de ce sujet » !

Les groupes d’opposition refusent l’ajout. Ph. Vidal confirme que la fermeture de la maternelle K. Marx restait bien l’objectif du maire (email à l’appui, que lit son camarade Paulo Nunes). Il souligne que son groupe (En Marche) est prêt à voter ce vœu alors même qu’il critique le gouvernement de son parti.

Mme Da Silva est prête à ajouter une mention des démarches de la municipalité mais pas un amendement qui interdirait aux partis politiques de parler des maternelles ! Je signale que les prochaines élections sont les Européennes de l’an prochain et que les écologistes ne se gêneront pas pour dénoncer toute politique bruxelloise qui viserait à diminuer les dépenses en faveur de l’enseignement primaire.

E. Obadia croit voler au secours de Mme Duboile-Obadia en intervenant cyniquement : « Oui, c’est de la politique et nous aussi on fait de la politique. »

Ironiques, les oppositions lancent « Bon, eh bien votez contre le vœu ! Ça se saura dans la ville ! » Les Obadia réalisent que leur manœuvre va se retourner contre eux et capitulent. Le vœu est voté unanimement. Le voici :

Menace sur les activités associatives

Les questions orales peuvent être présentées en séance, mais il est de tradition, pour faciliter la réponse du maire, de les envoyer par écrit à l’avance (voir l’article 35 du règlement du Conseil). J’en ai déposés deux en janvier au nom de mon groupe, l’une sur des refus de prêt de grandes salles à des associations, l’autre sur la liste des bâtiments publics que la majorité a l’intention de vendre.

Mme Duboile annonce qu’elle ne répondra qu’à la première. En voici le texte :

Je résume ici : conformément à la Charte des associations adoptée en 2015, au « bon temps » de l’Union citoyenne, les associations ont droit au prêt de salles sans autre limite que la disponibilité, en toute transparence. Dans la pratique, c’est en gros : une petite salle par mois et une grande (les MPT, la salle de la Médiathèque) par an, par exemple pour leur fête annuelle. Or, coup sur coup ATTAC et La Grande Ourse, association primée au niveau départemental, se sont vues refuser une grande salle, au nom d’un règlement secret qui sera présenté plus tard en conseil municipal, et qui s’oppose à la Charte des associations. Notre question : « Comment conciliez-vous ces refus avec la Charte des associations ? »

Devant le conseil, je voudrais commencer la « présentation succincte » de la question, mais Mme Duboile me coupe pour lire la réponse écrite du maire. Il s’agit d’une attaque contre ma personne, m’accusant de faux en écriture (alors qu’il confirme point par point notre question orale : oui la grande salle a été refusée à ATTAC et à La Grande Ourse, oui c’est au nom d’un nouveau règlement qui sera présenté un jour au conseil municipal). Mais surtout il lâche la raison du refus : « La Grande Ourse est proche de votre groupe. »

Certes, plusieurs membres de L’Avenir à Villejuif en sont membres, mais elle comprend surtout des dames de toutes origines qui aiment cuisiner, organiser des fêtes du mouvement associatif… Et il est bien connu que l’alimentation saine est un objectif des écologistes depuis l’origine de leur mouvement !

Je demande le texte de la réponse du maire. Mais Mme Duboile comprend peut-être la gaffe que vient de commettre F. le Bohellec : il vient d’avouer que le refus de salle est une discrimination politique, son règlement clandestin est donc parfaitement illégal ! Elle me répond « Je ne vous la donne pas, puisque je viens de vous la lire. » Il faudra donc aller écouter l’enregistrement de la séance...

Là dessus, Ph. Vidal annonce qu’il veut poser 50 questions orales. Mme Duboile refuse (ouf !). La séance s’achève dans le chaos.

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