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28 juillet 2015
Alain Lipietz

Conseil municipal du 26 juin (3) : Sommes nous Syriza ? (bis)

Nous reprenons le compte rendu du Conseil municipal marathon du 26 juin. Ici : les économies auxquelles nous sommes contraints.

Nous avons déjà raconté les votes sur le nouveau Plan local d’urbanisme, et sur la ZAC Aragon et le Plan vélos. Deux gros paquets suivants : le budget des associations et les comptes 2014.

Sur le budget des associations

La maire adjointe en charge, Sylvie Thomas, rapporte les préconisations de la Commission des associations (qui réunit celles-ci). Elles sont reprises par le bureau municipal, sauf les lourdes subventions aux syndicats, supprimées. Le bureau a en effet considéré que les syndicats ont en France leur propre financement, et que la mise à disposition du local de la Bourse du travail est une contribution suffisante à leur fonctionnement local.

Naturellement l’opposition « de gauche » tire à boulet rouge sur ce budget diminué, sans évoquer ses propres responsabilité (celles du PCF et celles du PS : on y reviendra) dans la situation critique des finances locales. Le Parti de Gauche va jusqu’à s’indigner de la suppression des subventions à l’APEIS (association de chômeurs)… qui n’en avait pas demandé.

Mme Cordillot se scandalise que l’Office Public de l’Habitat ait prêté un local provisoirement vide à une association d’artistes pour une « galerie éphémère ». Selon elle, seule la ville a le droit de subventionner une activité artistique. Catherine Casel lui répond vertement.

On vote : adopté. Les partis de l’ancienne majorité votent contre.

On passe aux comptes administratifs pour l’année 2014.

Il s’agit simplement de voter que nous croyons en la « sincérité » de ces comptes. Par courtoisie républicaine nous avions voté ceux de 2013 : nous n’étions pas d’accord avec ce qui avait été fait par l’équipe rejetée par les Villejuifois l’année suivante, mais nous admettions que les comptables avaient fait leur travail, sans cacher quelque turpitude. Nous pensions que l’équipe battue aurait la même courtoisie pour l’année 2014 (une année partagée entre l’équipe Cordillot et l’équipe Le Bohellec). Nous nous trompions.

Le PCF, par la bouche de F. Périllat, se lance dans une violente critique des économies réalisées par nous dans la seconde moitié de l’année 2014. Principale critique : nous avons abandonné un projet de travaux en sous-sol au Centre médical Paul Rouquès. En réalité : nous avons fait faire des travaux plus urgents pour restaurer le bâtiment, pour beaucoup moins cher : par les salariés de la ville, et pour l’agrandissement, nous réfléchissons à un projet plus ambitieux, dans cadre de la rénovation urbaine des quartiers sud.

Du moins, le PCF ne nous accuse plus de vouloir fermer Rouquès, c’est déjà ça. Curieusement il ne parle pas de la pire lubie que Natalie Gandais a bloquée, sitôt arrivée aux responsabilités : le bétonnage du square devant la mairie !

Bien évidemment, le Front de Gauche tire partie du vote des comptes pour tirer sur la politique d’économies que nous avons menée dès que nous avons été élus. Et F. Périllat d’ironiser sur la « capacité de désendettement » (c’est à dire le rapport entre la dette et l’excédent dégagé au niveau du compte de fonctionnement). L’audit financier l’avait prévue à 33 ans (si rien n’était fait pour redresser la barre), les comptes administratifs donnent… 15,3 ans !

Finalement le PCF et le Parti de gauche votent « contre » les comptes administratifs, alors que le PS et le MRC s’abstiennent.

Mais puisque l’occasion en est donnée par F. Périllat, je réponds sur le fond, en tant que président du groupe EELV-L’Avenir à Villejuif.

Oui, nous avons opéré, dès notre arrivée, un formidable effort d’économies, en 6 mois. Nous avons détecté des dépenses inutiles, du coulage, etc. Nous ne pouvions faire d’économie sur la masse salariale, encore augmentée en février 2014 par l’équipe sortante. Nous ne pouvions pas faire d’économie sur la charge de la dette, en particulier sur les taux d’intérêt démentiels que nous coutent aujourd’hui les emprunts toxiques contractés par le PCF, qui a joué au casino avec les finances de la ville. Nous avons pris de plein fouet le début des réductions des dotations de l’État (11 milliards sur 3 ans) décidées par le gouvernement socialiste » de Manuel Valls.

Nous avons rejeté, et rejetterons tant que ce sera possible, la solution consistant à augmenter les impôts, que nous conseillait l’audit financier, appuyé par le PCF et M. Périllat lui-même, qui en novembre dernier qualifiait de « sucettes » les augmentations nécessaires pour nous désendetter.

Et j’ajouterai, aujourd’hui 27 juillet, à l’heure où j’écris enfin ce compte-rendu : nous n’avions même pas la solution qui s’offrait théoriquement au gouvernement Syriza, en Grèce : sortir de l’euro, créer une nouvelle monnaie et répudier unilatéralement la dette héritée de Mme Cordillot, bien que cette dette soit en effet « odieuse » aux Villejuifois, qui l’avaient démocratiquement rejetée, ne lui accordant que 32 %, le 24 mars 2014. Comme Tsipras, nous savons très bien qu’un vote ne permet pas de s’affranchir de ses dettes : c’est avec les créanciers qu’il faut discuter, et nous le faisons en négociant un allègement du remboursement des emprunts toxiques.

Mais en attendant nous devons faire comme Syriza : des économies. Différence : nous ne licencions pas, nous ne vendons pas nos « bijoux de famille », mais des terrains et des vieux bâtiments qui avaient de toute façon été mis en réserve pour le développement futur de la ville. Et nous sommes, nous, parvenus jusqu’ici à ne pas augmenter les impôts locaux.

Alors nous faisons des économies, de la chasse au gaspi, nous limitons le recours à la très coûteuse Semgest pour nos fêtes, et nous subventionnons moins les associations, tout en leur demandant d’être davantage utiles aux Villejuifois.

Quant à cette histoire des 33 ans :

Nous étions contre l’utilisation de ce chiffre trompeur des 33 ans, malheureusement brandi dans Villejuif Notre Ville sans que nous ayons été consultés. Nous avons critiqué l’usage de ce chiffre et sur notre site, et en réunion publique, et au conseil municipal.

Ce chiffre de 33 ans signifiait simplement : « Si on continue comme a commencé l’exécution du budget 2014 voté par l’équipe Cordillot, alors, avec l’excédent de nos recettes ordinaires sur nos dépenses de fonctionnement, il nous faudrait 33 ans pour rembourser nos dettes ».

Si nous sommes descendus à 15,3 ans (ce qui est déjà très bien en 6 mois !! ), cela ne veut pas que nous avons remboursé la moitié de notre dette en 6 mois ! Personne ne peut croire ça, et d’ailleurs Villejuif notre ville n’ose pas s’en vanter. Et donc nous n’avons plus de chiffre à donner aux Villejuifois pour mesure l’effort accompli en 6 mois.

Simplement : nous sommes arrivés à doubler notre excédent de fonctionnement par rapport à ce qui était prévu par l’audit financier. Dit comme ça, modestement, c’est déjà un chiffre intéressant. Donc nous avons un (tout petit peu) plus d’argent pour investir et nous désendetter…

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