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Conseil municipal du 3 février 2017 (2)

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7 février 2017
Alain Lipietz

Expulsion du Chêne : les derniers coups

Natalie Gandais prouve que c’est bien le maire qui a commandité l’expulsion du Chêne, et arrange la prise de parole des artistes devant le Conseil. Le maire et une partie de sa majorité, dont la maire adjointe aux associations, quittent la salle.

Le conseil municipal du 3 février commence par la vérification du compte-rendu du conseil précédent, le 9 décembre. Natalie Gandais en profite pour revenir sur l’expulsion du Chêne, intervenue depuis, et souligner le gros mensonge du maire le 9 décembre.

La preuve des mensonges du maire

Pendant des années, Le Chêne fut le principal lieu associatif pour les arts plastiques à Villejuif, et en faisait profiter les enfants des écoles et la population. Nous avons raconté comment le maire avait prétendu qu’il n’avait pas besoin d’informer le conseil municipal de sa procédure à l’encontre du Chêne, puisque celle-ci aurait été engagée par le Syndicat d’Action Foncière (départemental), propriétaire de cet ancien garage.

Voici maintenant l’extrait du compte-rendu du Conseil municipal du 9 décembre :

La déclaration du 9 décembre

Natalie intervient pour affirmer qu’il s’agit d’une « vérité alternative », comme dit Trump, c’est-à-dire d’un mensonge.

Car fin janvier, les artistes apprenaient par un huissier, suite à une assignation en référé du 21 octobre délivrée devant le TGI de Créteil, qu’ils étaient expulsés, avec une amende, faute de s’être rendus au procès. Or cette assignation (cet ordre de déguerpir avant le 2 février) était délivrée par… le maire !! Ils n’avaient pas été prévenus de ce procès, pas plus que le maire n’en avait informé le conseil municipal.

Le 9 décembre, le maire avait donc menti aux élus et au public. En voici la preuve :

La réalité : c’est le maire qui expulse

Que s’est-il passé ensuite ?

Les artistes nous ont appelés à l’aide. Nous leur avons suggéré de faire appel en référé, en arguant des mensonges du maire et de ce que le SAF était le vrai propriétaire, seul à pouvoir les expulser. Ils ont aussi contacté le SAF en urgence, puisqu’il est dirigé par des conseillers départementaux communistes et que le PCF soutient le Chêne, selon un tract de décembre.

Hélas ! Le SAF leur répond froidement qu’il existerait une convention entre la ville et le SAF, convention précisant que le maire a la gestion de ce site, et qu’il a donc le droit de les expulser si ça lui chante. Mais le SAF refuse de leur communiquer cette convention... Le PCF joue-t-il double-jeu ?

Nous pensons qu’ils pourraient gagner en appel, mais les artistes du Chêne sont pauvres, ils ne peuvent pas payer les services d’un avocat pointu et préfèrent jeter l’éponge. D’autant que l’huissier leur a annoncé qu’ils vont être saisis. Or Le Chêne abrite la « Ressourcerie du spectacle », qui stocke et recycle décors, costumes, projecteurs etc. pour toute l’Ile de France. Ainsi, le coup de poignard de F. le Bohellec va déstabiliser tout le spectacle vivant de la région.

Pendant le week-end, les artistes déménagent 120 tonnes de matériel de spectacle, espérant au moins ne pas avoir à payer d’amende.

Suspension de séance et discours du Chêne

Les artistes du Chêne sont dans le public et voudraient s’expliquer. Ils nous demandent quand et comment intervenir. Forte de l’expérience acquise dans les rangs des Riverains d’Aragon, Monique Lambert Dauvergne connait la question. Elle sort leur expliquer que c’est interdit au public pendant les séances du conseil, mais qu’ils peuvent confier la lecture d’un communiqué à un conseiller autorisé à parler.

Justement, le maire suspend le conseil municipal pour l’exposé, par un cabinet d’étude, de la démographie scolaire (on y revient dans un prochain épisode). Dès que le sujet est épuisé, Natalie demande – puisque la séance est suspendue — que Le Chêne puisse faire une déclaration. Le maire répond sèchement « Non. Et d’ailleurs je rouvre la séance du conseil municipal. »

Les artistes, en désespoir de cause, sortent rédiger un manifeste qu’ils confient à Sylvie Thomas. À la première occasion (un rapport consacré à la démocratie citoyenne), Sylvie en dit quelques mots, puis elle le passe à Natalie qui demande la parole et commence à le lire. Aussitôt, le maire veut l’interrompre :

Le maire : Ce n’est pas à l’ordre du jour !
Natalie : Si : je réponds à madame Casel qui vient de faire des promesses aux associations. (Elle continue sa lecture).
Le maire, criant dans son micro : Je suspends la séance !
Natalie : Alors, le public peut prendre la parole.

C’est ainsi que Maïté Henry, une des animatrices du Chêne, reprend la lecture du manifeste depuis les rangs du public.

Le maire est tout rouge. Piégé par sa propre suspension de séance, il quitte la salle, suivi par une partie de la droite, et par Icade.

Maïté, émouvante, plaide la bonne volonté des artistes, tout en rappelant ce qu’ils ont donné à la ville depuis plusieurs années :

Maîté lit le Manifeste

Manifeste du Chêne

Nous, citoyens villejuifois, représentants des associations du Chêne « La Ressourcerie Du Spectacle » et « Les Clefs Du Feu » et de leur 1300 adhérents sur le territoire, portons notre parole devant le Conseil Municipal de Villejuif vendredi 3 février 2017.

Suite à l’ordonnance de référé délivré à la requête du maire de la ville de Villejuif, par délégation du conseil municipal, dont nous avons pris connaissance par voie d’huissier le 23 janvier 2017, 
nous apprenons avoir été jugés et condamnés à quitter sous 15 jours les locaux du 131 avenue de Paris 94800 Villejuif, ainsi qu’à payer une amende au titre de préjudices causés à la mairie !

Malgré 1 an de mains tendues auprès de la mairie pour organiser notre départ dans de bonnes conditions ; 
malgré le fait que nous n’ayons en aucune façon été convoqué au tribunal pour pouvoir nous défendre, nous choisissons de ne pas faire appel de cette décision de justice et acceptons de quitter les locaux, car les murs du Chêne n’ont jamais été notre priorité. Nous voulons simplement pouvoir travailler, maintenir nos activités et poursuivre notre engagement culturel, social et environnemental sur le territoire.

Ce déménagement s’est déroulé dans un climat d’urgence.
Plus de 120 tonnes de matériels et matériaux ont du être évacuées à la hâte par nos soins et grâce aux soutiens de nos bénévoles.

Après 3 ans d’actions culturelles en faveur de la cité, bénéficiant aux associations villejuifoises, aux écoles et aux riverains (ex : animation pour les groupes scolaires, événements solidaires accessibles à tous, manifestations artistiques rendant hommage à la population « Villejuif a du talent »...), nous sommes abasourdis par le « préjudice » qui nous incombe et par la manière dont l’affaire du Chêne a été traitée, car nous avons toujours œuvré dans l’intérêt général.

Cela fait à présent 5 jours que les responsables des associations tentent de contacter l’huissier, le cabinet d’avocat de la ville, ainsi que le service d’urbanisme, sans réponse.
Nous sommes prêts à vous remettre les clefs du Chêne.
 Le déménagement est la preuve de notre bonne volonté. Nous sommes à présent à la rue, et les pénalités financières pourraient engendrer des licenciements.

Ainsi, nous demandons la rétractation de l’ordonnance concernant les pénalités financières pour régler cette affaire en bonne intelligence.

Nous appelons le soutien de toutes autres collectivités sensibles à nos actions pour accueillir nos associations :
 « La Ressourcerie Du Spectacle », unique ressourcerie de France ayant développée une filière de gestion des déchets DEEE liés à l’événementiel,
 « Les Clefs Du Feu », unique initiative de forge mobile en Ile-de-France.

Chaleureux applaudissements. Au nom des conseillers municipaux restés dans la salle et des Villejuifois, Alain Caporusso, maire-adjoint à la Culture, remercie le Chêne pour ce qu’il nous a offert pendant ces années. Il explique que (comme nous) il a contacté le vice-président du Grand Orly-Seine-Bièvre en charge de la culture pour trouver une solution de relogement.

Ce discours aurait dû être fait par le maire, et on aurait attendu un discours de l’adjointe en charge des associations, Catherine Casel, conseillère territoriale au Grand-Orly-Seine-Bièvre. Ils étaient sortis.

Pourquoi tant de haine ?

Le maire n’a jamais expliqué pourquoi il avait interrompu les efforts de Natalie pour reloger les associations du Chêne, une fois vendu le terrain pour y reconstruire le foyer Adoma (engagement de recherche de nouveaux locaux confirmé dans un rapport voté par le conseil municipal de novembre 2015 )

Pourtant au début de son mandat, quand se multipliaient les fêtes (parc du 8 mai, fêtes en centre-ville, Nuit Blanche), le maire était tout content de l’apport bénévole du Chêne. Pourquoi cette poussée de haine, qui lui fait expulser le Chêne sans prévenir ni les artistes ni le Conseil, et tenter d’interdire la dernière fête offerte par le Chêne au profit du Noel des plus démunis ? Pourquoi quitter la salle plutôt qu’écouter la supplique de ces concitoyens généreux et bénévoles ?

Je crois que pendant un an et demi, F. le Bohellec a sincèrement aimé être le maire des Villejuifois et pas seulement de Villejuif, il a souhaité être aimé par ses concitoyens et par les agents. Mais peu à peu il a découvert les noirs délices des déjeuners avec les promoteurs, les arrangements occultes, préféré le vertige de l’autoritarisme au dialogue social même « viril », et le cumul des mandats et honoraires aux 60 heures d’écoute et de négociations hebdomadaires nécessaires pour une ville de 56 000 habitants. Il brûle ce qu’il avait adoré au début, et la haine du Chêne cristallise la haine de soi, le dépit de ce qu’il aurait pu être.

Plus pathétique encore est le cas de Catherine Casel, maire-adjointe aux associations et artiste elle-même (dans notre séjour, un tableau d’elle côtoie une calligraphie achetée au Chêne). Elle fut jadis une militante écologiste et associative, elle aurait dû être la première avocate du Chêne. Mais elle aussi a choisi, et basculé du coté obscur de la Force verte.

Postface : le dossier du Chêne

Il ne s’agit pas de pleurer sur ce que Villejuif a perdu (quoique…) mais d’aider le Chêne à renaître ailleurs. Ceci est donc un appel à d’autres villes, ou si vous connaissez quelqu’un qui pourrait…

- Le Bilan des activités 2013-2016 :

Rapport d’activé 2013-2016

- Le dossier relogement :

Dossier relogement

Mais bien sûr les deux associations en résidence permanente, la forge mobile et la ressourcerie du spectacle, peuvent être relogées séparément :

Les Clefs du Feu
La Ressourcerie du spectacle

***

Le compte-rendu du conseil municipal du 3 février 2017 est en 6 parties :

1. Encore un directeur renvoyé : Olivier Buchsbaum

2. Expulsion du Chêne : les derniers coups

3. Comment la "majorité" a failli basculer

4. De nouvelles « affaires » immobilières dans le tuyau ?

5. Explosion démographique, crise des locaux scolaires

6. Que se passe-t-il quartier Bizet ?

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Commentaires

5 Messages

  • Sylvie 7 février 2017
    11:06

    Si l’on pouvait démissionner deux fois, j’aurais démissionné ce soir-là tant cette municipalité me fait honte. Quel mépris, quelle bêtise des élus de droite et de l’adjointe aux associations sortant tous comme un seul homme derrière un maire comme d’habitude complètement à côté de la plaque. Il aurait pourtant suffi de dire "merci pour tout et désolé de n’avoir pas trouvé à vous reloger". C’est vrai qu’il n’y a plus beaucoup de locaux disponibles ici. La faute à la majorité actuelle qui vend tout mais aussi à l’ancienne qui a tout bradé aux promoteurs, créé un espace congrès trop cher pour des activités associatives et n’a pas entretenu le patrimoine municipal avec pour résultat, entre autres, une maison des associations trop dégradée pour être adaptée et restaurée, ce qui va entraîner encore une perte de salles. Allez voir dans les communes autour ce qui existe comme maisons des citoyens, centres culturels, lieux d’expositions... Les artistes du Chêne sont partis ailleurs et c’est autant de perdu pour la culture, l’insertion, l’animation et le rayonnement de la ville.

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  • rollin-coutant 7 février 2017
    19:44

    j’étais à ce conseil et j’en suis repartie écœurée et complètement abasourdie.Comment un exécutif peut autant mépriser ses concitoyens et plus est ces artistes qui ont tout donné de leur talent sur cette ville qui en a profité.
    J’ai une rancœur aussi vis à vis de Catherine, une amie de longue date, une artiste et je pensais une humaniste.
    oui il aurait simplement été courtois de les écouter et de s’excuser de ne pas les reloger, mais pas se sauver comme des "voleurs" quel HONTE. Je ne reconnais plus ma ville.

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    • BENTOLILA Michel 24 février 2017
      14:59

      Bonjour,

      Je tiens à apporter quelques précisions sur cette affaire, compte tenu de la désinformation de cet article
      Sur la dernière séance du CM, je ne pense pas que ce soit le lieu pour exposer des doléances : Mr le maire n’aurait pas dû suspendre la séance.Malheureusement il n’a pas d’autorité.
      Sur le fonds de l’affaire et s’en remettre en cause le travail effectué par les diverses associations qui occupaient le lieu, :
      - la convention se terminait le 30/6/2016 et elles ont quitté les lieux au début de 2017 : délai suffisant.
      - dans ces cas d’occupation précaire, si le locataire ne déménage pas , il est nécessaire d’intenter une action en justice en vue d’une expulsion.
      - la propagande autour du repas solidaire est scandaleuse ; comme Natalie Gandais le sait de par ses anciennes délégations le local du 131 avenue de Paris ne présentait pas toutes les mesures de sécurité requises pour recevoir du public ; aucune autorisation administrative n’avait été délivrée puisqu’aucune déclaration d’ERP de la part des associations occupantes n(’avait été faite.
      - des élus responsables auraient dû décidé de la fermeture administrative de ce lieu dès leur arrivée aux commandes ; au contraire, la situation a perduré pendant près de 3 ans avec tous les risques pour la sécurité des personnes et des biens que celà comportait ; quelle aurait été votre responsabilité s’il y avait un incendie par exemple avec des victimes : il n’y avait pas d’issue de secours.
      - comme Natalie Gandais avait connaissance de l’inventaire du patrimoine de la commune, il aurait fallu qu’elle anticipe leur départ et leur propose d’autres lieux présentant des aménagements requis pour la réception du public.
      - quant à la pénalité financière (sic) , il serait souhaitable d’y renoncer.
      Cordialement.

      Michel BENTOLILA

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      • Natalie Gandais 24 février 2017
        18:18

        Cher Michel, merci de ton commentaire.

        Toutefois je récuse ton allégation de "désinformation" à propos de ce compte-rendu du conseil municipal.

        Personne ne conteste qu’il fallait que les associations quittent les lieux, j’avais justement anticipé ce départ dans le cadre de ma délégation et proposé des solutions pour que les artistes puissent continuer leurs activités dans d’autres espaces municipaux, déjà ERP ou aisément aménageables pour la réception du public. Ce que je conteste vivement, en revanche, c’est le procès en expulsion mené dans le plus grand secret par le maire, dès lors que ce dernier avait publiquement nié (lors du conseil précédent) engager la procédure d’expulsion, et après qu’il ait écarté toutes les propositions de relocalisation que j’avais formulées.

        Ensuite, tu cries aux risques pour la sécurité des personnes qui fréquentaient le Chêne : je t’invite à nous communiquer la liste des points que tu as jugés insatisfaisants lors de tes visites. Contrairement à ce que tu affirmes, il y avait notamment plusieurs sorties qui pouvaient être utilisées en cas d’incendie, et l’ensemble des espaces ouverts au public étaient accessibles pour les handicapés. It est vrai qu’il n’y avait pas d’agrément ERP, les visiteurs le savaient, c’est la raison pour laquelle il était nécessaire d’être adhérent d’une des associations pour entrer. Je peux témoigner avoir repris ma carte d’adhésion à l’occasion du repas solidaire, comme bien d’autres qui sont entrés en même temps que moi.

        Bien cordialement,

        Natalie

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      • Alain Lipietz 26 février 2017
        12:29

        Bonjour Michel.

        je suis assez interloqué par tes critiques sur les « désinformations » de mon compte-rendu. Tu as dû sortir aussi au moment où le Chêne parlait, car leur intervention répondait à une partie de tes interrogations, notamment sur leur bonne volonté à quitter les lieux. Le problème sur ce point est qu’à Villejuif, depuis Cosnier jusqu’à le Bohellec en passant par Cordillot, personne n’a jamais tenté ce qu’a fait Arcueil à Anis-Gras, Nantes à Lefèvre-Utile etc : se garder UN établissement industriel désaffecté (un « loft ») pour y installer des activités culturelles de façon pérenne et non couteuse, contrairement aux Esselières. Comme le remarque Nicole Delmas, le problème va se re-poser exactement dans les mêmes termes à propos du Portail et de l’Auberge des Idées, dont on va vendre le terrain à la seconde mosquée.

        Pour le reste tes critiques ne relèvent pas de mon compte-rendu, c’est seulement la suite des attaques mensongères de la droite contre le Chêne et contre l’activité de Natalie lorsqu’elle était première adjointe pour maintenir leurs activités à Villejuif, conformément aux engagements de feu l’Union citoyenne, votées au conseil municipal de novembre 2015. Natalie t’y répond factuellement, mais le problème reste pour moi quasi –psychanalytique : que vous a fait le Chêne, à un moment donné, qui nous a échappé, pour provoquer tant de haine ?

        Au moins reconnais-tu qu’il ne faut pas leur imposer ces pénalités financières. J’en profite pour publier ici ma réponse à un membre de l’exécutif actuel, X, qui s’acharne à les faire payer. (J’anonymise ici ma réponse, car il s’agissait d’une discussion non publique) :

        La paille et la poutre !

        X, ta persécution du Chêne devient insupportable.
        Je me suis, jusqu’ici, abstenu de commenter, parce que j’ai eu jadis de l’estime pour toi, mais là, ça suffit.

        1. La pénalité infligée au Chêne n’a rien à voir avec la règlementation des Établissements Recevant du Public. Il s’agit d’une sanction sur le retard à évacuer le garage qu’ils occupent à titre précaire sur une convention dont Mme Cordillot avait fixé le terme (à l’été dernier), terme qu’ils n’ont jamais contesté. Tu peux lire leur manifeste que tu as refusé d’entendre lors de la suspension de séance du conseil municipal du 3 février, ici.

        2. Cette sanction leur est imposée à la demande du maire le Bohellec, dans un procès dont il n’ont pas été prévenus, et que le maire à cherché à cacher au conseil municipal en ne l’inscrivant jamais dans la liste des actes d’exécutif pris en délégation. Ce type de procès secret rappelle d’autres pays et d’autres époques sombres de notre histoire. Si le Chêne a fait le choix de ne pas faire appel, ce qui serait parfaitement justifié, c’est parce qu’ils sont trop pauvres pour payer un avocat, après les années de bonheur offertes par eux aux Villejuifois et aux enfants des écoles quasi-bénévolement.

        3. Contrairement à ce qu’ont prétendu tes collègues du groupe de Ph. Vidal, qui furent à tes cotés dans la chasse au Chêne pendant la honteuse séance du 9 décembre 2016, la Ville de Villejuif s’était engagée, dans le rapport sur la vente directe SAF->Résidences Sociales de France, le 20 novembre 2015, à rechercher un relogement pour le Chêne . Et je ne dis rien du maire dont le mensonge a éclaté en cette occasion, car désormais personne ne prête plus attention à sa parole, tant son rapport à la vérité est devenu aléatoire.

        Pendant les derniers mois de l’Union citoyenne, Natalie Gandais avait presque réussi à reloger séparément les activités artistiques et en direction des enfants sur Villejuif, solutions que ta nouvelle « majorité » a ensuite démantelées. Notre groupe s’est depuis attelé à chercher d’autres solutions en écrivant à des maires, sans se cantonner au T12 d’ailleurs (il n’y a aucune raison).

        4. Tu pousses la honte jusqu’à présenter cette double peine (expulsion précipitée + amende) comme la sanction « des gens qui se sont affranchis des règles élémentaires de sécurité qui ont fait prendre des risques à leurs visiteurs pendant des années qui plus est ».

        Avant de critiquer la paille dans l’œil du voisin, as-tu regardé la poutre qui est dans ton oeil ?

        Le Chêne respectait la règle la plus élémentaire de sécurité pour recevoir du public : deux sorties. Quand tu réunissais des gens dans la salle du bureau municipal, tu ne te sentais pas gêné ?? Combien de fois ai-je remarqué que les portes, côté Pablo Neruda, étaient en réalité fermées pendant les conseils municipaux bondés et que la moindre panique, avec les chaises non attachées au sol, aurait eu des conséquences dramatiques. Et je ne parle même pas de l’absence de contrôle technique sur l’ensemble de la mairie (à part ces sifflets ridicules) avant qu’elle ne brûle.

        Et pourquoi t’en tenir à des « règles de sécurité pour les EPR » (sans jamais préciser d’ailleurs celles que le Chêne ne respectait pas !). Pourquoi te fous-tu des règles concernant les handicapés ? Ces règles ont été édictées par le Parlement européen en 1999, il y a bientôt 20 ans et ne sont toujours pas appliquées dans tous les bâtiments publics de Villejuif. Au moins, une handicapée dans un fauteuil roulant pouvait parcourir toutes les salles du Chêne de plein pied, depuis le trottoir devant le portail d’entrée.

        Tu me diras peut-être que tous ces règlements fixent des objectifs à atteindre à un certain horizon. Tu aurais raison. « Les risques pris par les visiteurs » sont supposés conscients, s’agissant d’un lieu alternatif ouvert à titre précaire. La règlementation publique cherche à les limiter progressivement. Si on ne veut pas prendre de risque, on ne monte pas sur un vélo, on ne fait pas de ski ou d’escalade, on ne nage pas, on ne campe pas, on ne conduit pas une voiture, tant que l’État n’a pas financé partout des dispositifs de sécurité (sécurité qui ne sera jamais que relative).

        Le Chêne a bénéficié d’un bail précaire à durée très limitée. Ils n’avaient absolument pas d’argent pour aménager à la perfection réglementaire cet ancien garage, et d’ailleurs, si tu le jugeais vraiment nécessaire (mais encore une fois tu n’as jamais précisé ce que tu leur reprochais) c’était à Villejuif, gestionnaire, ou au SAF, propriétaire du lieu, de payer ces aménagements.

        Le risque est une notion probabiliste. Le fait est qu’en 4 ans, je n’ai pas connaissance d’un accident dans le public du Chêne, ce qui semble indiquer que la mise en danger de la vie d’autrui que tu allègues chez eux n’était pas si réelle. Alors s’il te plait, commence par regarder chez toi !

        Toi, tu es [co-]responsable de la sécurité des agents de Villejuif. Tu connais les risques, notamment psychosociologiques, de cette municipalité, qui étaient réels dès avant notre arrivée. Tu as été averti, par les rapports annuels de la médecine du travail, de la psychologue du travail, de l’assistante sociale, de l’aggravation de ces risques. Dès le moi de juin dernier le risque de suicide était débattu en conseil municipal (http://www.laveniravillejuif.fr/spip.php?article604 ).

        Tu n’es pas responsable de tout, mais au moins de tirer les sonnettes d’alarme. Nous en sommes à un suicide, plusieurs personnes en dépression, des dizaines en congés maladie. Tu répondras sans doute, comme dans le « torchon des 17 » que tu as signé et que vous avez fait publier dans la presse, que ce sont des simulateurs, ou comme E. Obadia à ce conseil municipal de Juin 2016, qu’il n’y a pas de rapport causal entre le harcèlement et les dépressions ou suicides. Peut-être, mais du moins ils sont réels et concomitants, alors que tu imputes au Chêne des risques qui ne se sont pas concrétisés.

        Ta maison brûle et tu regardes chez le voisin, exigeant une amende pour un niveau de sécurité qui n’a provoqué aucun accident.

        Les gens du Chêne ont quasi bénévolement fait ce qu’ils ont pu, ils ont offert beaucoup de bonheur aux Villejuifois, sans adresser de facture à la Ville. Rien, dans l’action de ta majorité ne semble prévu pour les remplacer.

        Ton acharnement à les persécuter, même après leur départ (sans qu’il soit jamais arrivé un accident à leurs visiteurs), n’a plus rien à voir avec le souci de la sécurité. C’est plutôt une autojustification de ton choix, fait en janvier 2016, de voter la destitution de Natalie Gandais, et de renier tout ce qui avait fondé l’Union citoyenne, afin d’assumer la défense inconditionnelle de manœuvres immobilières désormais entre les mains de la Justice.

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