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Conseil municipal du 20 mai 2016 (2)

Imprimez !
24 mai 2016
Alain Lipietz

Associations, ADL, Culture et végétaux

Une série de rapports consensuels est l’occasion de régler quelques comptes. Le groupe Vidal ne sait plus où il habite.

La liberté de végétaliser

Au début du mandat, le maire avait refusé à Patrick Stagnetto un projet de co-construction de jardinage dans les espaces municipaux. Puis, Natalie Gandais et Patrick Stagnetto avaient fait valider l’idée que les habitants pourraient dorénavant fleurir les pieds d’arbre et certains bacs ou autres petits espaces verts publics, et avaient entamé avec Pollinis un partenariat pour la formation des habitants. Mme Casel, après avoir voté l’éviction de nos amis pour leurs soupçons dans l’affaire de la Halle des sports et pris leur place, présente un rapport pour cadrer cette participation populaire. Aucune aide (ni technique, ni financière) n’est prévue dans le projet Casel.

PCF et PS rappellent doctement qu’il faut une assistance par les services de la ville. Le maire, agacé, les renvoie dans les cordes en leur rappelant que Villejuif, sous le précédent mandat, a perdu sa « 2e Fleur » dans le classement des Villages fleuris et nous promet, fanfaron, de la récupérer et même une troisième !

C’est Monique Lambert Dauvergne qui intervient pour notre groupe (parce que cela relève de l’ESS). Elle attaque vivement le maire-conseiller régional et Valérie Pécresse qui ont supprimé le partenariat avec Terres de Liens, notamment à Milly la Fort, où se trouve notre AMAP et où il y avait deux projets d’installation de paysans bio.

Catherine Casel rétorque que c’est elle qui a créé l’Amap. Éclat de rire général. (Elle faisait en effet partie du groupe qui l’a créée, ainsi que Colette Houard et Michel Rooy qui ont fait tout le boulot pratique : rechercher l’agriculteur, élaborer les contrats, etc, avec aussi Francine Comte).

J’interviens pour rappeler les mésaventures des micro-projets de plantations nés dans le sillage de la Gestion Urbaine de Proximité. En mars 2015 des habitants avaient voulu se lancer dans l’aventure, un micro- budget existait pour l’achat de graines, arrosoirs, etc. Mais ce fonds était toujours bloqué à l’été, en aoüt Natalie Gandais avait dû téléphoner au maire depuis son lieu de vacances, et l’automne arriva… avant les fonds.

Réponse de Mme Casel : ça n’arrivera plus puisqu’il n’y a plus d’argent pour rien.

Rapport adopté à l’unanimité.

L’affaire des associations

Un rapport précise les conditions d’accès des associations villejuifoises « d’intérêt général et communal » au service de reprographie, jusqu’à 300 euros par association. Aussitôt, tous les groupes se saisissent de l’occasion pour attaquer les « exclusions » prononcées par Catherine Casel la semaine précédente. C’est un festival, même Mme Cordillot fait une intervention pleine d’humour.

Sylvie Thomas, ex-maire adjointe aux associations, intervient en notre nom :

« 300 euros par association c’est très bien, presque trop généreux, mais on ne va pas se plaindre ! Nous voterons ce rapport, qui ne fait que formaliser ce qui se pratique et répond à un besoin de transparence. C’est dans le même souci de transparence que nous avons établi une charte associative, qui s’appuie sur les mêmes critères, en prenant pour modèle ce qui se fait dans de nombreuses communes. Après, tout dépend de qui décide de ce qui relève de l’intérêt « général et communal ». Le risque étant évidemment de tomber dans l’arbitraire comme pour l’interdiction de certaines associations à la fête de la ville.
La commission paritaire a proposé d’étudier les demandes d’aides en nature comme elle le fait pour les subventions, il me semble que ce serait effectivement son rôle. »

Quelqu’un demande : « Quelles associations auront droit à la communication ? »
Mme Casel : « Les associations qui reçoivent des subventions. »
Sylvie Thomas : « Je signale à Mme Casel que de très nombreuses associations ne demandent pas de subvention, on ne peut donc pas se baser sur ça." [Sur quelque 300 associations répertoriées à la MDA, seules 80 environ demandent une subvention].

Le chaos s’installe. Le maire expose enfin « sa » raison de refuser l’aide de la ville aux associations que lui ou Mme Casel jugent « politiques » : « Si j’acceptais de faire place au Comité contre le Tafta dans les fêtes de la ville, je devrais aussi financer un comité pro-Tafta… »

Ayant une certaine connaissance de la loi de 1901, j’objecte : « Vous vous engagez en terrain très dangereux, cela peut vous causer des problèmes avec la justice administrative. « Association d’intérêt général » est une expression légale bien définie, ça donne droit à des abattements d’impôts, indépendamment de savoir si il y a une autre association pour défendre la politique contraire. C’est le cas du Mouvement de la Paix comme du comité Stop aux Essais nucléaires sans qu’il soit besoin d’un "Mouvement de la Guerre ". Et je vous rappelle que dans ce conseil nous avons voté à une très large majorité, dont vous-même, contre le Tafta, vous ne pouvez donc pas dire que cette position politique est trop marginale. »

Prenant l’exemple de la politique de santé publique, je poursuis : « Supposons que les Alcooliques Anonymes Villejuifois demandent à faire imprimer leurs tracts, ou un stand à la fête de la ville. Mme Casel conditionnera-t-elle son acceptation à une demande parallèle des Joyeux Pochards de Villejuif ? »

Sophie Taillé-Polian (PS) suggère « Il n’y a qu’à mettre : Toute association déclarée ayant une activité dans Villejuif ». Le maire approuve, mais s’embrouille dans l’énoncé de l’amendement. Il nous propose de voter sans qu’on ait compris sur quel texte. Seule la droite vote de confiance, les autres s’abstiennent, dont nous, qui étions au départ enclins à voter Pour ! On verra bien, car de toute façon le maire n’applique pas ce que le conseil municipal a voté.

Nous, Avenir à Villejuif, étions autrefois aussi exaspérés que la majorité des habitants, par de grosses subventions que Villejuif accordait à des associations proches du PCF, tandis que d’autres n’avaient droit à rien. Sylvie Thomas a mis le ho-là à ces abus inégalitaires en ré-organisant la commission paritaire d’attribution des subventions, mais, cela fait, elle a encouragé la vie de tous les projets associatifs avec l’argent dont elle disposait…

Fissure dans le groupe Vidal

On passe à la convention entre la ville et le Théâtre Romain Rolland. Sa subvention a depuis toujours eu pour contrepartie une participation aux activités péri-scolaires. Occasion pour tous le groupes d’aborder le grand choc de fin Avril : la fermeture des Accueils De Loisir la première semaine d’aout.

Monique Lambert-Dauvergne intervient en notre nom :

Comme souvent, la maire se défausse sur les services « C’est Monsieur Buchsbaum qui me l’a proposé. Chaque secteur devait faire 20% d’économies. En compensation, on fera durer plus longtemps les animations dans le parc Pablo (sic) ».

Scandale dans le conseil. Sophie Taillé-Polian explique pourquoi ça n’a aucun rapport (à Pablo Neruda, les enfants sont accompagnés par leurs parents, les ADL sont indispensables au contraire aux parents qui travaillent cette semaine-là), puis tente de revenir au sujet, la politique culturelle. Gaëlle Leydier (Parti de Gauche), ironiquement, rappelle au maire que si on veut faire venir à Villejuif les classes moyennes, ce n’est pas une très bonne publicité.

Fadma Ouchard, maire adjointe aux écoles, tranche, souveraine : « J’assume sans aucun souci la fermeture des ADL en aout. C’est aux Villejuifois de s’adapter à nos décisions. D’ailleurs je n’ai reçu aucune protestation des parents d’élèves. »

(Ahum ! Nous avons copies de quelques unes de ces protestations. Les associations de parents villejuifoises font les comptes : plus de 160 enfants sont concernés. La plupart des familles auraient encore préféré le maintien de l’ADL sur un seul site dans Villejuif.)

Bien sûr, tout le monde vote la convention avec le Théâtre. Mais quand on enchaine sur le rapport suivant, la subvention au Festival des spectacles de rue du dimanche 5 juin, rapport présenté par Alain Caporusso, maire adjoint à la culture, du groupe Vidal, nouvelle bombe !

Paulo Nunes, président du groupe Vidal, attaque le rapport et déclare qu’il préfère qu’on utilise l’argent pour… les Accueils De Loisir du mois d’aout. « On avait décidé qu’on ne lancerait pas de nouvelles activités ! » argumente-t-il.

Stupeur dans la salle. Le festival À Pleine Rue de l’an dernier a enthousiasmé toute la ville. On était unanime à vouloir recommencer cette année. 59000 euros de subvention ont été votés dans le budget de M. Vidal, qui scellait la « nouvelle majorité ». À l’époque (c’était il y a à peine deux mois) la nouvelle majorité le Bohellec - Vidal - Obadia - Casel en tirait argument pour « son » budget. Et voilà qu’à quinze jours du festival, alors que les contrats sont signés avec les artistes, le groupe Vidal propose de l’annuler, en poignardant dans le dos l’un de ses maires adjoints ! Aux fous !

Alain Caporusso, lâché par ses amis, s’emporte : « Et s’il faut de nouvelles coupes budgétaires, pourquoi pas prendre l’argent sur le budget de la police ? » Bonne question : nous avions averti que le « budget-fantoche » voté le 8 avril n’engageait en rien MM. le Bohellec et Vidal.

Je vole à son secours en essayant d’approfondir le débat : « Il faut les deux ! Après le magnifique festival de l’an dernier, nous disions qu’il faudrait mobiliser l’admiration pour le professionnalisme de ces artistes, pour susciter de l’émulation dans les activités artistiques des ADL, des structures ouvertes et des associations." (Voir nos réflexions sur le bilan du festival de l’an dernier ici).

On vote. Unanimité pour, moins trois Vidaliens (sauf Caporusso) et… Catherine Casel, devenue l’ennemie de ce qui est beau, plait aux gens… mais qu’elle ne régente pas.

La suite du débat, avec la création de la Commission sur les emprunts toxiques et les débats sur les voeux, va encore accélérer la crise de la "nouvelle-nouvelle-majorité".

(À suivre)

Le compte rendu de ce conseil municipal est en 4 parties :

1. Réunification de la droite : effets en cascade
2. Associations, ADL, Culture et végétaux
3. La « nouvelle-nouvelle-majorité » sombre dans la nuit
4. Débat escamoté sur la tranquillité publique

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Commentaires

3 Messages

  • rollin-coutant 25 mai 2016
    18:27

    Je sui surprise de l’attitude de Catherine Casel, Du temps ou elle faisait partie de Villejuif Autrement elle avait d’autres discours et elle se disait de Gauche, à présent la voilà à droite et tenant des propos irrationnelles. Sans doute l’âge ? ou le pouvoir qui lui monte à la tête. Quel gâchis.

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  • Paulo NUNES 26 mai 2016
    11:54

    Foutaises et balivernes cher ALain.
    Je comprends que ça puisse te faire plaisir de vouloir te convaincre d’entrevoir une fissure dans le groupe VillejuifNotreVille, et que ton existence politique villejuifoise dépende aussi de cet effritement. Mais je te rassure, le groupe VNV n’est pas dans un modèle "GOUROU" où chacun doit marcher au son de la volonté de Skippy, maitre à penser du culte Richnou (Cf les inconnus), mais bien dans un modèle où chacun a liberté d’avoir son avis et de s’exprimer !
    Donc oui, une partie de VNV dont moi à titre personnel et non pas à titre de président de ce groupe n’a pas suivi cet arbitrage où on crée finalement une nouvelle dépense par cette activité nouvelle ( financée l’année dernière pour la première fois par le théâtre Romain Rolland à plus de 80%), alors qu’on supprime d’autres activités à côtés, dont les fêtes de fin d’année des écoles, et la première semaine des centre de loisirs en Aout.
    Ce n’est donc pas une opposition à l’adjoint à la culture, ni entre la culture et les ADL, c’est être contre ce vase communiquant budgétaire ainsi constaté avec la création d’une dépense nouvelle et sa corollaire via la suppression d’autres activités pour maintenir l’équilibre budgétaire. Lavoisier avait bien raison, ce qu’on donne d’un côté doit forcément être retiré de l’autre, c’est cet arbitrage que nous estimons ne pas être le bon.
    Et enfin, je comprends que Mr Caporusso défende sa délégation et estime avoir arbitré également certaines suppressions dans le champ de sa délégation (nuit blanche , fête de la musique etc) qui lui permettent de vouloir pérenniser une nouvelle fête au demeurant très qualitative... mais j’’estime qu’on ne peut pas tout avoir en cette période de restriction budgétaire et qu’on doit sauvegarder l’essentiel. J’ai le droit de le penser et de le dire, n’est ce pas ?
    La liberté d’expression et de notre vote individuel est inaliénable, et ne remet nullement en cause les 99% de choses qui à côté de cela nous rassemble.
    Ce n’est donc pas une fissure, mais la simple liberté d’expression et de vote en pleine conscience individuelle. C’est ainsi que fonctionne le groupe VillejuifNOTREVille, même si je peux comprendre que ce modèle soit étranger à certains autres groupes politiques, fussent-ils même de l’ex majorité.

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    • Alain Lipietz 26 mai 2016
      19:08

      Bonjour M. le président.
      J’ignorais que tu intervenais à titre personnel, et je te prie de m’en excuser, tu ne l’avais pas précisé. Mais loin de moi l’idée de voir en toi un "Gourou" ! Un président de groupe, simplement, qui lorsqu’il intervient parle au nom de son groupe.

      Le reste de votre groupe t’ayant suivi (Laurence Loudière et A. Lecavelier dont tu avais le mandat) dans ce vote pour faire annuler le Festival des spectacles de rue de samedi en huit, contre la volonté de deux autres maires adjoints de votre groupe, soit 3 élus contre 2, il ne me semble pas exagéré de parler de "fissure".

      Reste que tu es le seul à avoir imaginé un vase communiquant entre les ADL ou les fêtes des écoles et le Théatre de rue. Comme te l’as répondu A. Caporusso, pourquoi pas prendre sur le budget de la police ?
      En tout cas ce qui est sûr c’est que tu as voté en mars un budget comprenant explicitement les 59000 euros de subvention au festival (cf http://www.laveniravillejuif.fr/spip.php?article556) et que vous avez changé d’avis. Comme nous l’avions annoncé, un budget le Bohellec -Vidal est un budget ouvertement insincère qui n’engage que ceux qui y croient.

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